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stebbins
499 abonnés
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4,5
Publiée le 5 mars 2012
Avant de tomber dans l'écueil d'une critique consensuelle de la bourgeoisie et de devenir les personnages de leurs propres histoires ( le très décevant Comme une Image ou encore le transparent Parlez-moi de la Pluie ) le duo Bacri-Jaoui avait su toucher juste avec cette excellente adaptation cinématographique de leur pièce du même nom. Dans Cuisine et Dépendances c'est bel et bien la médiocrité qui passe de vestibule en vestibule, trônant, fière et pathétique, autour d'une table, de quelques chaises et d'un balcon. Personnages petits, méchants et surtout très drôles, déblatérant des vérités qui n'appartiennent qu'à eux-mêmes, insultant leurs prochains à grands coups de flatteries bien-pensantes, de veuleries ou - a contrario - de répliques cyniques bien senties. Refaire le monde avec une telle économie de moyens ( un seul et unique décor, cinq personnages en tout et pour tout, filmage fonctionnel propre à l'adaptation... ) n'était pas gagné d'avance : Bacri, Jaoui, Zabou, Karman et l'inénarrable Darroussin s'en tirent à merveille en conférant d'un seul homme un rythme parfaitement maîtrisé au film dont il est ici question. Les répliques fusent, subtiles, mordantes, parfois émouvantes et profondes, développant cinq personnages à la fois racés et nuancés, faisant corps l'un avec l'autre : esprit d'équipe palpable d'un bout à l'autre, tour de force dramatique rehaussé par le flamenco jubilatoire de Vladimir Cosma. Leur meilleur film, tout simplement.
1ère collaboration du duo Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui.Et déjà,leur jugement aiguisé sur les peines et les frustrations des gens ordinaires.Un scénario au millimètre,qui sera suivi de beaucoup d'autres extrêmement qualitatifs(4 Césars du meilleur scénario,1 Prix à Cannes,ça en impose!).L'histoire repose sur une base extrêmement simple:un dîner dans un appartement parisien,7 convives.Sauf que les règles usuelles sont bousculées,puisqu'on ne voit que les â cotés de la soirée proprement dite(dans la cuisine,le balcon,la chambre)et que l'invité principal n'apparaît jamais à l'écran.On ne connaît même pas son nom.Et pourtant c'est lui qui cristallise tout l'intérêt de par sa position sociale et son succès auprès des femmes.C'est donc à une pièce de théâtre filmé que l'on assiste,où la modestie du budget est compensée par des dialogues incisifs et drôles,qui nous met face à nos mesquineries et notre hypocrisie.Une acuité réjouissante,portée par 5 acteurs au diapason de cette comédie de masques tombants.Agnès Jaoui,gentiment moralisatrice et frustrée.Jean-Pierre Bacri qui acquiert là sa réputation de bougon attachant.Zabou Breitman hystérique en mère de famille dépressive.Sam Karmann dépassé par les évènements et sa trop grande gentillesse.Et enfin,Jean-Pierre Darroussin petite frappe grisée par une partie de poker.Beau travail.
Dialogues savoureux, très bonne adaptation cinématographique (le film est tiré d'une pièce de théâtre), acteurs vraiment excellents ... Sous ses airs de comédie, c'est un regard critique et assez féroce sur la fascination que provoquent le pouvoir, le succès et la soi-disant "réussite sociale". Une comédie vraiment profonde, en fait.
La force du duo Bacri-Jaoui anime magnifiquement ce huis clos aux personnages touchants qui nous font, depuis la cuisine, le récit d'une soirée qui se déroule dans une pièce au bout d'un couloir. Une astuce théâtrale qui permet à chaque personnage de raconter les autres et de se raconter. La cuisine, arrière boutique des soirées chiantes où l'on vient se croiser pour quelques commentaires sur les autres convives, médisances et confessions. C'est bien dans les dépendances que se déroule toujours la véritable pièce, comme des coulisses où les acteurs viennent se reposer entre deux actes, après avoir joué leur rôle dans la salle à manger. Du bon cinéma français. Hypocrisie quotidienne dans laquelle le personnage de Bacri reste le formidable insoumis, lucide, radical, iconoclaste et à l'écart des simagrées. Zabou, Jaoui, Bacri, Darroussin y montrent leur immense talent.
Ce huit clos est remarquable dans un côté psychologie de personnages, possible grâce aux interprètes tous très talentueux dans leur rôles respectifs, a part peut être Daroussin moins a l'aise dans son rôle de bobo limite bauf, étant plus habitué a des personnages discrets, déprimés, gentils, parfois névrosés, mais on le retrouve rarement dans un rôle de personnage facétieux, extravagant... On est pris dans cette critique de la société des riches consommateurs avec délectation!
C’était la première fois que le duo Jaoui-Bacri passait de la scène à l’écran, et pour ce premier exercice d’adaptation cinématographique, ils ont décidé de rester extrêmement fidèle à la pièce d’origine. La mise en scène en quasi-huis-clos, mais aussi les interprétations très expressives des acteurs, prouvent à quel point la réalisation du film est entièrement conditionnée par sa théâtralité. Les personnages qu’interprètent les quatre principaux comédiens (dont un rôle de taciturne plaintif dont Jean-Pierre Bacri ne saura jamais, faute de panel de jeu assez large, se défaire) forment un panel plutôt étoffé, quoique peut-être parfois méprisant, de la classe moyenne mais c’est dans la façon qu’a le scénario de se structurer, au rythme de dialogues bien écrits, autour d’une soirée, dont on ne verra jamais ni le déroulement ni les invités, qui rend ces 90 minutes de théâtre filmé innovant et divertissant.
Logiquement je n'aurais pas du aimer, tout se passe en un seul lieu, c'est tiré d'une pièce (il me semble) : mais j'adore ce film. Peut-être que c'est là qu'on comprend ce que c'est qu'un scénario, ou le rythme, ou la lumière, ou le jeu des acteurs je ne sais pas. Le dialogue oui, là c'est sûr qu'on comprend à quoi ça sert. Ca fait du bien de regarder "Cuisine et dépendances" de temps en temps.
Un bon film de la plume Jaoui Bacri, une nouvelle fois ils prennent un malin plaisir à créer une galerie de personnages et à se moquer de leurs défauts et de toutes leurs petites faiblesses. Malheureusement le film a un côté théâtre filmé qui gâche un peu le plaisir comme le jeu de Sam Karman très théâtral et sonnant faux. Pour le reste c'est un plaisir, ça n'est pas un film drôle mais un film truculent que j'ai revu avec plaisir.
une adaptation réussie d'une pièce à succes. Sur le thème des rêves e jeunesse qui se fissurent, des dialogues savoureux et aigre-doux ("la vie est une situation délicate" "t'est pas gai, toi"). Dés répliques cultes, Darroussin en forme olympique.
La France du milieu analysée par la France intellectuelle (d'en haut). Tous les petits travers sont observés avec une finesse, une précision et une férocité de vieille fille. Le meilleur film de Philippe Muyl.
Personnages sympathiques, situations d'agacements. Le plat était-il trop salé ? On ne voit finalement rien du dîner, tout se passe en cuisine. Nous sommes dans les coulisses du repas d'amis. Pas mal, sans être très intéressant et encore moins drôle. Bonne mise en scène et bons acteurs.
Adaptation ciné par le duo Jaoui/Bacri de leur pièce à succès, un savoureux et piquant règlement de compte à OK Cuisine pendant que la soirée s'éternise au salon, servi par des dialogues exquis et un casting impeccable. C'est toujours la contre-soirée dans la cuisine où il y a le plus d’animation !
Réalisée par Philippe Muyl et sortie en 1993, cette comédie écrite par le duo Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, par ailleurs adaptée de leur pièce homonyme, n'est pas mal du tout ! C'est par ailleurs ma première introduction dans la filmographie du duo et je dois avouer que je suis assez sensible à ce genre d'humour. Tout d'abord, je suis assez sensible aux comédies françaises tournant autour d'un repas, dans lesquelles les dialogues priment ; c'était donc bien parti. C'est l'histoire d'un couple, hébergeant un de leurs amis, qui organise une soirée avec le frère de la femme, une ancienne amie retrouvée et le mari de cette dernière, présentateur télé. Ce dernier détail à toute son importance puisque c'est autour de ça que va subtilement tourner toute cette comédie, même si on ne voit jamais le personnage en question, ce qui est encore plus habile ! Le spectateur est effectivement dans ce que l'on peut appeler les coulisses de cette soirée puisque, comme le titre du film l'indique, nous retrouvons les personnages dans la cuisine et diverses autres pièces de la maison mais jamais dans la salle à manger. Le spectateur est alors témoin, non pas d'une série d'hypocrisies que existe toujours dans ce genre de soirée mais de ce que pensent réellement les personnages et de leurs échanges en cuisine. Les dialogues sont par ailleurs très bons, de même que l'écriture des personnages. Ce n'est jamais hilarant mais c'est toujours dans le ton, on ne rit pas aux éclats mais on a plaisir à suivre cette soirée qui dégénère légèrement de plus en plus. Nous avons également une sérieuse critique sociale de ce genre de dîner mais également une remise en question que les personnages se font sur eux-mêmes et sur les autres. La mise-en-scène n'est pas trop mal mais j'avoue que j'ai eu un peu de mal parce-que l'on retrouve trop ce côté pièce de théâtre filmée. Concernant le casting, tous les acteurs sont excellents, tout simplement. "Cuisine et Dépendances" est donc une très agréable surprise !