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TTNOUGAT
592 abonnés
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5,0
Publiée le 23 juillet 2015
Une merveille visuelle noire et blanche avec un formidable travail photographique sur les nuances de gris que l'on rencontrait dans la fin des années du muet. On ne se lasse pas d'admirer ce cinéma d'autant plus beau qu'il reste exceptionnel. Il a cependant besoin de beaucoup d'attention et de compréhension sur la mise en scène de la part des spectateurs. Il demande une bonne culture cinématographique et pour certain l'abandon des critiques sur le scénario puéril qui peut les indisposer s'ils se sont beaucoup éloignés de leur enfance. Tout cela étant acquis, on ne peut se lasser devant tant de perfection. Il n'y a aucune faute de goût sur les cadrages, les raccords, les entrées et les sorties de champ et il serait vain d'y chercher une erreur de script ou un fait inexpliqué. Il existe de longs moments sans une parole, les sons prenant la place des mots et les images celles des explications. L'hommage detiné au cinéma muet, ayant disparu trop tôt faute au parlant pressé de s'installer, n'est jamais pesant. Tout au contraire, il en donne une idée de grâce et de légèreté. Nous évoluons dans le monde des masques et des oiseaux, les yeux prenant toute l'importance qu'ils ont dans nos vies. Jacqueline Favraux étant constamment traitée comme une colombe blessée sans la moindre défense excitant ainsi encore plus les pulsions mortelles de Diana Monti. Tout dans Judex est allégorie et évidemment pur septième art.
Avec cette histoire policière autour d'un riche banquier enlevé et de sa fille, Georges Franju rend hommage aux films muets rocambolesques de Louis Feuillade. Ainsi, l'ensemble se déroule au début du 20ème siècle, et se compose de scénettes entrecoupées de cartons descriptifs. Le problème est que le scénario, relativement intriguant au début, accumule les invraisemblances, et n'offre que peu de personnages intéressants, mise à part la vénale et machiavélique Françine Bergé. Le fameux Judex est à la fois pas assez mystérieux et trop peu développé pour que l'on s'y attache. Certes, les films auxquels "Judex" fait hommage n'étaient pas beaucoup plus fouillés, mais on pouvait s'attendre à mieux quand on sait qu'un an après sortait "Fantômas", au scénario autrement plus solide, et se basant sur des récits de la même époque. Heureusement, Franju offre une mise en scène certes très sobre mais esthétique, avec notamment une jolie photographie.
Les yeux sans visage de Georges Franju m'ayant bien plu, je me lance donc dans le second film le plus réputé de la filmographie du réalisateur... Judex. Mais là, ça coince avec moi. J'avais déjà remarqué le problème dans les yeux sans visage mais ça passait mieux, mais là dans Judex ça devient insupportable : les dialogues et le jeu des acteurs. Tout est écrit, terriblement écrit, on y croit pas une seule seconde. C'est pas facile d'écrire des dialogues, et avec Judex on le voit bien. En plus, tout est déclamé et non pas dit naturellement. Si c'est un choix du réalisateur (quelle idée déjà) ça ne fait que couper un peu plus le spectateur d'un film qui n'avait pas besoin de ça. Car en effet, le film est quand même assez inégal, pour ne pas dire pas terrible... La faute notamment à un scénario pas vraiment follichon, j'ai l'impression d'être dans une série enfantine de france 3 des années 1980 ou dans Fantômette. Mais c'est même pas fait avec humour. Judex n'est pas dénué de qualité, il y a un certain esthétisme là dedans, mais le film ne m'a vraiment pas interpellé de manière positive. C'est une vraie déception pour ma part de Georges Franju étant donné que je pensais apprécié le film.
Quelle déception ! Pourtant, le film avait si bien commencé. Une atmosphère unique, des personnages tous plus intéressants les uns que les autres, une intrigue policière envoûtante jusqu'à la révélation de Judex qui intervient très rapidement dans le film. Par la suite, le film de Georges Franju ne devient qu'une succession de dialogues, traques et péripéties en tout genre qui ne passionne pas. Le mélange des genres (drame, policier, thriller, SF) devient irritant et sans fondement. Bref, un film qui dispose d'une âme qui s’estompe rapidement devenant poussif et risible. Finalement, il n'y rien de plus décevant que de commencer un film qui flaire le très bon pour terminer sur une pente déclinante. Un arrière goût de gâchis qui ne pardonne pas.
Pas grand chose a retiré de ce film. L'intrigue n'a rien d'intéressante, certaines séquences sont bien tournées (surtout dans la première moitié). Le personnage principal Judex ne fait rien de spécial.
Franju rend hommage à Feuillade (je n'ai pas vu Judex par Louis Feuillade) en réalisant un joli film emprunt d'une certaine poésie, c'est vraiment dans le style des romans feuilletons rocambolesques du XIXème siècle. Judex est un film soigné, élégamment interprété et qui se suit avec une certaine joie ; on peut regretter par contre un scénario peu élaboré (ce style se soucie peu des vraisemblances) et aussi que le côté mystérieux n'ait pas été davantage appuyé.
Des idées et une imagination hors normes ( la scène du bal est un summum ! ) , gâchées par un déroulement souvent à la limite du ridicule , dommage !.La photo est superbe , en tout les cas un bel hommage au cinéma muet .
Un scénario invraisemblable, sans imagination, sans queue ni tête et passablement grand-guignolesque même pour un film fantastique. Le rythme et lent et fastidieux, les acteurs sans aucun talent; gros ennui... Comment ce demi-navet a-t-il pu être primé??? Mystère...
Un scénario plutôt naïf bourré d'invraisemblances. Le jeu des acteurs souvent emprunté, rien de captivant, on finit par s'ennuyer. Tout semblé tourné par un amateur avec peu de moyens.
L'effet de fascination qui pouvait s'exercer avec les Yeux Sans Visage s'est grandement atténué ici, du fait d'une intrigue de thriller assez classique, qui opère certes des détours vers le fantastique, mais de façon très alambiquée et avec trop d'intervenants, diluant ses personnages principaux dans la masse et ne jouant que peu sur les caractères. A force de choix scénaristiques tortueux, il devient difficile pour le spectateur de se laisser happer par le spectacle, ce qui est un dommage, la mise en scène prenant une tournure expressionniste par moments. Un film qui a un peu mal vieilli.
La veine fantastique (rare) du cinéma français est dans la ligne du traitement surréaliste du roman feuilleton. Le « Judex » de Franju est le remake d’un film muet de Feuillade. On a une citation-reconstitution à la fois du feuilleton du 19e et du cinéma muet en noir et blanc et avec cartons. Les personnages prennent la substance d’archétypes manichéens, les scènes virent à l’onirisme. Ca annonce le traitement au second degré des grands thèmes fantastiques dans les meilleurs films des maîtres du cinéma bis, J. Franco ou J. Rollin : les scènes des masques et de la cérémonie mortelle au début de « La vampire nue » de Jean Rollin semblent des réminiscences de la fête aux masques d’oiseaux du « Judex » avec la même atmosphère onirique. Peut-être un exercice de style cinéphilique, mais d’un charme irrésistible.
Georges Franju était un réalisateur très à part dans l'univers du cinéma français de l'après-guerre. Passionné de cinéma, il fut d'abord compagnon de route d'Henri Langlois lors de la création de la Cinémathèque française en 1936, avant d'aborder la réalisation de courts-métrages où son style très réaliste fit sensation notamment quand en 1949 avec "Le sang des bêtes", il plongea avec sa caméra dans l'antre des Abattoirs de La Villette afin de montrer l'envers du décor de la chaine alimentaire. Quand il passa à la fiction et aux longs métrages en 1958 avec "La tête contre les murs" inspiré du roman d'Hervé Bazin, la veine documentaire était encore bien présente. Mais rapidement à la suite, il montra un intérêt court mais fulgurant pour le fantastique avec "Les yeux sans visage" (1960) qui reste encore aujourd'hui son œuvre emblématique car inscrite à jamais au panthéon des films fantastiques français. "Judex" sorti en 1963, est incontestablement un hommage appuyé au cinéma muet auquel Franju était particulièrement attaché, ayant contribué avec Langlois à en sauvegarder de nombreux témoignages. En 1916, Louis Feuillade qui était alors le plus grand réalisateur français, imagine avec Arthur Bernède pour faire suite à sa série à succès des Fantômas, un mystérieux justicier, sorte de Robin des bois des temps modernes qui s'attaque de manière récurrente au banquier Favraux, symbole de la prévarication inhérente au monde de la finance. Sommé de rendre les sommes indûment amassées, le banquier est la cible privilégiée de Judex. L'adaptation étant écrite par Francis Lacassin, spécialiste de bandes dessinées et par Jacques Champreux petits-fils de Louis Feuillade mais aussi fils de Maurice Champreux qui réalisa en 1933 "Judex 34", les choses semblent entre de bonnes mains. Scrupuleux de rester dans l'esprit du feuilleton initial, Franju livre un petit film charmant, plongeant le spectateur au début du XXème siècle quand les automobiles démarraient encore à la manivelle et roulaient sur des routes à peine carrossables. Epoque aussi des écrans de cinéma réduits, du noir et blanc granuleux et des panneaux joliment écrits assurant la transition entre les scènes pour pallier à l'absence de dialogues. L'intrigue relativement simple offre son lot de rebondissements empreints d'une bonne dose de mystère naïf, même si certaines ellipses narratives peuvent paraitre un peu hasardeuses ici ou là. Les acteurs semblent ravis eux aussi de se plonger dans le cinéma de leurs aînés. Franju visiblement se fait plaisir et à nous aussi avec cet exercice de style nostalgique et raffiné, témoin de son grand respect pour ceux qui l'ont précédé.
Hommage de Georges Franju au film muet éponyme en 12 épisodes réalisé par Louis Feuillade en 1917, Judex reprend une galaxie de personnages costumés qui sont les précurseurs des super-héros à la Marvel ou DC Comics. Centré sur l’histoire d’un banquier véreux et meurtrier nommé Favraux dont un mystérieux corbeau menace de révéler au monde le vrai visage, Judex réserve des séquences brillantes, telles que celle du bal masqué, quand d’autres passages sont un peu plus datés. À la lisière du fantastique, du policier et de l’action, un film qui nous plonge dans un bien curieux univers. Avec la somptueuse Edith Scob, fidèle du cinéma de Franju.
Bon début qui dépeint bien les caractères. Puis vient la magistrale scène du bal masqué sur un air de Jarren, clou du spectacle mais aussi... bouquet final. Problème : il reste encore une heure de métrage. En fait, la suite bascule dans un récit naïf et linéaire – type Fantômette – où les personnages (mal joués de surcroît) agissent plus bêtement les uns que les autres. On reverra "Les yeux sans visage" ou "Le sang des bêtes" pour se souvenir de Franju...