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Myene
18 abonnés
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4,0
Publiée le 26 août 2013
Un des meilleurs films du réalisateur , une perle dans ce cycle rétrospectif Malgré ou grâce à son ancrage temporel reste d'actualité voire intemporel.
Terriblement ennuyeux. Vous vous posez dans un chantier et vous regardez les gens travailler. Ça fait un film apparemment. Je pense qu’on peut se passer facilement de cette expérience
Les drames sociaux c'est pas trop ma tasse de thé mais de temps en temps j'aime varier les genres et regarder ce que je n'ai pas l'habitude d'affectionner. Avec Travail au noir de Jerzy Skolimowski je suis très bien tombé car franchement je ne pensais pas que ce film me plairait autant. Travail au noir c'est presque un thriller social, je trouve que ce film est un peu construit comme un thriller et l'humour noir est bienvenu. Travail au noir tourne essentiellement autour du Polonais joué par Jeremy Irons qui nous fait bien partager ses inquiétudes et ses problèmes, j'ai bien aimé les scènes se passant dans le supermarché. Le seul instant véritablement raté dans Travail au noir c'est la fin.
La voix de Jeremy Irons, plus que son personnage, arrive à nous plonger dans son monde, à être complice de ce qu'ils font. Ce n'est par contre pas un film à retenir, n'ayant pas de fond spécifique... Je n'ai d'ailleurs pas compris ni le dénouement final, ni la morale de ce long-métrage.
Ce film est une glaciale démonstration de ce qu'était le Londres des années 80: glauque, sale et inflexibles et émet le problème dont les Anglais de l'époque se plaigaient souvent: la venue des communautés étrangères. Ici, ce sont des maçons Polonais qui arrivent pour retaper une vieille bicoque. Ils sont quatre: un qui domine et les trois autres qui sont dominés. Le dominateur, Novak se conduit comme un véritable "dictateur" envers ses ouvriers, il leur interdit quasiment tout: consommer du tabac etc... Puis un jour il apprend qu'un coup d'état vient d'avoir lieu en Pologne... le pays étant ébranlé à l'époque par les nombreuses grèves et contestations...
Jeremy Irons qui était peu connu en 1982, année de sortie du film porte réellement le film sur ses épaules, d'ailleurs il apparait a quasiment tous les plans, mais ses dialogues restes limités, la voix off est pronée pour narrer le déroulement de l'action. Film d'un réalisme imparable. Jerzy Skolimowski signe ici l'un des meilleurs films du débuts des années 80
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le titre de ce film ne ment pas ! Il s'agit bien ici de "Travail au noir". En effet, 4 Polonais débarquent en Angleterre avec pour tâche de rénover entièrement un appartement pour le compte de leur patron resté en Pologne. Premier point positif, le film est très réaliste. On voit d'abord le travail de destruction, puis de plomberie, etc. Mais le plus intéressant, ce sont les conditions de vie et de travail de ces quatre forçats. Ils ont très peu d'argent et n'ont officiellement pas le droit de travailler sur le sol britannique et n'ont donc droit à rien. C'est d'ailleurs un miracle qu'aucun n'ait été gravement blessé ! Le seul des quatre qui parle anglais déploie mille ruses pour nourrir ses gars et poursuivre quoi qu'il arrive les travaux car il faut impérativement tenir les délais. On en arrive au point central : le personnage joué par Jeremy Irons est à la fois positif et négatif : victime d'un système injuste et impitoyable, il accepte de jouer le jeu et devient lui-même odieux avec ses hommes, alors qu'il partage leurs affreuses conditions. Il ira même jusqu'à taire les événements politiques se passant au pays natal pour ne pas que ses ouvriers se découragent. On le voit d'ailleurs tutoyer la folie. La fin n'est pas le point fort du film mais n'enlève rien à sa qualité. D'autre part, la mise en scène est maîtrisée et les acteurs excellents. A voir.
Réalisé en 1982 au Royaume-Uni par le cinéaste polonais Jerzy Skolimowski, Travail au noir est un film à la mise en scène époustouflante de fluidité, baigné d’une lumière magnifique. Surtout, ce long-métrage à l’intrigue faussement simple, qui raconte le périple de quatre Polonais envoyés à Londres pour retaper à moindre coût la maison d’un riche compatriote, en dit énormément sur les grands équilibres du monde en ce début des années 80. Il évoque évidemment la situation en Pologne, alors que la loi martiale venait d’être décrétée par le général Jaruzelski pour contrer la montée en puissance du syndicat Solidarnosc, tout en prenant un malin plaisir à égratigner l’Angleterre et l’Europe de l’Ouest – bien loin des élans de solidarité auxquels on pourrait s’attendre, les Londoniens y sont décrits comme sournois, pernicieux et racistes. Porté par un Jeremy Irons élégant et facétieux, ce conte tragi-comique est un petit bijou méconnu du cinéma européen des années 80.
Film intéressant, un jeu d'acteur pas mauvais du ton en la personne de Jeremy Irons (en même temps vaut mieux, c'est le seul acteur, il est présent sur presque tout les plans), un scénario intéressant, on se laisse bercer par l'histoire, même si ça ne flirte jamais avec le grand film. Reste un ou deux moments de poésie dans ce film assez sombre.
Quatre travailleurs immigrés Polonais se retrouvent coincé dans un chantier en Angleterre lors du coup d’état militaire de 1981 dans leur pays. Skolinowski nous fait partager l’angoisse que peuvent ressentir les étrangers en situation irrégulière face à la xénophobie mesquine dont ils sont souvent les victimes. De part son sujet et son ton ironie, le film fait penser au « Locataire » de Polanski, l’aspect fantastique en moins.
Très bon scénario de Jerzy Skolimowsky qui décrit avec beaucoup d’intelligence le travail au noir d’ouvriers Polonais dans un Londres des années 80 assez terrifiant. Avec les sons électroniques lugubres et constants de Hans Zimmer, on se croirait presque dans un thriller. Le climat est angoissant, les yeux exorbités de Jeremy Irons expriment à la perfection la peur lors de la suspicion du personnel de sécurité des divers magasins et superettes sur le qui-vive pour démasquer les voleurs. C’est aussi assez glauque, à voir ces pauvres malheureux payés une misère et logés dans des conditions déplorables à prendre leurs repas dans une boite de conserve pour seul couvert. On s’attache à eux et on est soulagé de voir à la fin qu’ils ont réussi à retaper cette vieille baraque. Il n’y a que la scène finale qui s’avère bien trop brutale mais reste très bien mise en scène comme tout le film…
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4,0
Publiée le 6 mai 2012
L'un des meilleurs films de Jerzy Skolimowski! Avec "Moonlighting", le cinèaste polonais peut donner toute la mesure de son sens aigu du rythme cinèmatographique, de sa finesse dans l'usage de la parabole! Travaillant en effet, avec la même èlègante et sèche ècriture, un matèriau fictionnel de plus en plus dense, il s'attaque ici avec bonheur à un sujet plongè dans l'actualitè la plus brûlante: 1981, quatre ouvriers polonais se retrouvent bloquès en Angleterre en raison du coup d'Etat dans leur pays! Mèlangeant avec le talent, humour, ironie et gravitè, Skolimowski signe un rècit iconoclaste et èmouvant! Acteur instinctif qui laisse une large place à l'improvisation, Jeremy Irons est absolument remarquable! Une oeuvre rèalisèe en ètat d'urgence qui s'inscrit dans la rèalitè d'une èpoque où le travail au noir et les rêves imaginaires incitent ici à la dèsespèrance mais sur le mode de la comèdie et de la mesquinerie! On notera ègalement que l'utilisation de la voix-off de Irons et la musique (surtout dans la scène finale de l’aèroport) fonctionnent avec une belle efficacitè sur le plan de la mise en scène...
Skolimowski prend le parti de nous parler du coup d’État polonais en nous montrant ses répercussions sur quatre ouvriers venus en Angleterre pour rénover la maison de leur patron. Le sujet est intéressant mais on n'adhère pas. La faute à un scénario qui manque de rythme et qui repose trop sur la voix-off du personnage principal, contremaître qui décide de cacher les évènements polonais à ses ouvriers et brillamment interprété par Jeremy Irons dont le visage est très expressif. L'acteur tient le film sur ses épaules, donnant un vrai suspense aux scènes de vols dans les magasins mais cela ne suffit hélas pas pour faire de ce "Travail au noir" le film qu'il aurait pu être.
Cette petite leçon de malhonnêteté s'avère être une vision pour le moins originale et intéressante de la situation sociale difficile d'un groupe de travailleurs clandestins dans l’Angleterre des années 80. L'omniprésence de la voix-off est le seul moyen narratif efficace de pouvoir suivre les rapports entre ces polonais dont les dialogues ne sont pas traduits et permettre ainsi une parabole efficace entre les situations politiques de ces deux pays. Sa photographie très sombre et son écrituture pleine de sobriété participent pleinement à faire de ce film un beau pamphlet social dans lequel Jeremy Irons est tout simplement parfait.
Après le Londres psychédélique et libertaire des années 60, Jerzy Skolimowski décrit celui bien plus morne du tout début des années 80, à travers le parcours d'immigrés (menés par un excellent Jeremy Irons, alors peu connu) venu travailler au noir à moindre frais. L'occasion pour le cinéaste d'aborder la situation politique de la Pologne tout en y faisant un parallèle avec l'Angleterre limite totalitaire de l'époque (et vas-y que je t'espionne derrière mes caméras de superettes) et de retranscrire la paranoïa galopante de son antihéros en exil sans jamais tomber dans le sordide où le pathos, le metteur en scène apportant un humour bienvenue à son récit.
Jerzy Skolimowski dote Travail au noir de peu d’attributs formels notables. Le cinéaste porte plus volontiers son attention sur la portée d’un scénario original dont il est l’auteur. Au-delà des touches d’humour qu’il comporte, caractéristique peu fréquente dans les scripts écrits par le cinéaste, le récit de Travail au noir se révèle en partie autobiographique. Il y a d’abord Nowak. Ce personnage interprété par Jeremy Irons est le seul sachant parler anglais dans le groupe de quatre ouvriers polonais venus travaillés en Angleterre. Leur exil à titre professionnel est aussi, dans une certaine mesure et dans un autre domaine d'activité, celui de Skolimowski. Depuis le début des années 1970, l’Angleterre est le pays d’accueil des réalisations du metteur en scène. Il y a ensuite le regard porté depuis l’Angleterre sur les évènements concomitants en Pologne restitués de façon très parcellaire et avec une grande distanciation. Nowak tente même de les garder secrets vis-à-vis de ses trois collègues. Ces quatre Polonais sont à la fois étrangers en Angleterre et étrangers aux évènements qui secouent leur pays natal. Skolimowski figure ici son propre état d’esprit, celui d’un Polonais qui, sans jamais avoir renié son pays et sa nationalité, ne voit plus dans la Pologne contemporaine le pays qui l’a vu naître. En cela, Travail au noir se montre très révélateur dès la première scène. Nowak ne cesse en effet de mentir pour servir égoïstement ses intérêts personnels et ceux de ses trois compagnons. Pour mener sa carrière à l'international, il est fort probable que Skolimowski ait eut aussi à composer avec ses convictions.