Evidemment, Forever Young n’est pas un film parfait. Il appartient un peu trop à ces mélos hollywoodiens comme il y en avait beaucoup à l’époque (Starman par exemple), qui n’avaient pas vraiment d’autres vocations que de faire pleurer dans les chaumières, et cela à grand renfort de casting flamboyant.
Néanmoins, on ne peut pas nier que ce film a de réels atouts, et s’avère finalement un divertissement hautement recommandable. Le casting est très bon déjà. C’est un fait, le duo Gibson-Curtis fonctionne à merveille. La seconde est très drôle, et comme souvent elle donne une composition toute en force et en fragilité qui est très attrayante. Talentueuse, elle compose un beau duo avec Gibson qui loin de ses rôles musclés montre qu’il est tout autant capable de jouer la comédie, et de verser dans l’émotion. Entre ces deux interprètes, Elijah Wood, acteur enfant qui a réussi à percer en tant qu’acteur adulte et cela sans doute parce qu’il démontre un talent certain ici, et des seconds rôles à la mode à l’époque tel George Wendt.
Le scénario du film est assez original, et le métrage a eu la bonne idée de jouer certes la carte émotion, mais surtout la carte humour. Un homme cryogénisé se retrouve dans un présent des décennies plus tard, sans avoir vieilli, et il recherche ceux qu’ils connaissaient avant non sans faire de nouvelles rencontres. Mais maintenant il vieillit de façon accélérée. Rythme, émotion, humour, le film n’est pas sans facilité et n’évite pas certains passages obligés du mélo hollywoodien, mais il s’avère plaisant à suivre, pas ennuyeux, et c’est vrai qu’il le doit quand même nettement au piquant de ses interprètes. L’intégration de l’armée et la course-poursuite en résultant est sûrement la partie traitée avec le plus d’inégalité.
Reste la forme enfin. Film classique sur ce plan, Forever Young est ancré dans son époque, et pourra paraître un peu vieilli avec sa photographie claire et un peu vaporeuse, sa musique agréable mais académique pour le genre, et sa mise en scène un peu lisse signée Steve Miner. On est dans les formes les plus traditionnels du mélo américain de cette période, et Miner, à l’instar de Carpenter sur Starman ou Spielberg sur Always ne se permet pas davantage d’audace dans le genre, comme si la force d’un mélo résidait dans une sorte d’élégance posée. Clairement si le résultat est propre, ce n’est pas ici qu’il faut chercher des audaces et des singularités de mise en scène.
En conclusion Forever Young est un film agréable, assez frais et léger pour se laisser regarder sans déplaisir aucun. Maintenant, il faudra adhérer au genre, et surtout aimer les acteurs qui sont pour beaucoup dans l’intérêt de Forever Young, un film émotion comme il est sympathique d’en regarder de temps à autre. 3.5