J'avais vu le le très bon « Scum » de Clarke, scénar presque entièrement repris par Chapiron dans « Dog pound . Ce « Made in Britain » traite également de l'adolescence, celle de Trevor (excellent Tim Roth), skinhead de 16 ans, avec une croix gammée tatouée sur le front, gonflé de haine, et ce, malgré les soins pris par une équipe sociale qui croit en son intelligence et en sa réhabilitation (on perçoit furtivement lorsqu'il va à l'ANPE qu'il est extrêmement brillant, par une opération mathématique qui passe presque inaperçue). Clarke filme un peu comme Loach dans les années 70. C'est cru, réaliste, non moralisateur dans un premier degré et ultra percutant. 1H12 de déferlement de haine, de tentative d'explication des éducateurs (le schéma pragmatique au tableau démontrant que sa dérive vient de son rejet du système scolaire ).La raison contre la pulsion? Trevor voit en le système une grosse arnaque dont il ne veut pas faire les frais. Un film choc, brut, qui ne résout rien mais propose. Clark nous montre toute l'agitation de cet adolescent saturé d'élans destructeurs : Travor hurle, insulte, court, casse, tambourine, sonne incessamment les gardes, pisse sur ses dossiers, enlève furieusement ses vêtements dans la rue (la scène où il s'arrête devant la vitrine d'un magasin de meubles avec des mannequins représentant la famille modèle et que son corps fait une pause ; son assistant social à qui il reproche de partir en vacances et qui est le seul à pouvoir le calmer....) Clarke nous montrera, à travers Errol, jeune black qui partage, au Centre, la même chambre que Trevor en quoi le phénomène de groupe, même minime, ici ils seront deux, peut amener un jeune à dire et faire l'impensable. Un film à montrer, à discuter