Un film avec des animaux, sommes toutes convenus, mais qui s’avère suffisamment rythmé pour ne pas ennuyer, et qui devrait plaire à un jeune public sans difficulté, en ne le prenant, pas trop, pour un imbécile.
Le métrage reste malheureusement ultra-basique niveau intrigue. On a le droit à peu près à tous les lieux communs du film avec des animaux en ville, c’est-à-dire la fourrière, la rencontre avec les chiens des rues… les répliques proposent aussi pas mal de lieux communs du genre. On reste vraiment sur un film basique, qui ne cherche pas à innover spécialement, misant sur les gentils héros et sur le rythme solide qu’imprime Ellis à son film. C’est ce qui rend le spectacle digeste. En effet, L’Incroyable Voyage : San Francisco est un film dynamique, court, dans lequel il est difficile de s’ennuyer car il y a des péripéties. Ellis est un réalisateur capable de bons divertissements, et ici il signe une réalisation plutôt efficace, pour tirer l’ensemble de l’impasse.
En clair, niveau histoire il faut s’attendre à du gentillet, idéal pour une petite soirée d’hiver avec des enfants, mais on est loin de l’originalité du premier film, ou de concurrents directs comme Babe par exemple. L’humour reste d’ailleurs très simple.
Niveau réalisation donc Ellis fait du bon boulot, et le métrage garde une certaine allure, avec quelques beaux plans de San Francisco, le tout porté par une musique prévisible mais toujours efficace, avec quelques airs mélos et quelques airs plus entrainants et presque épiques ! Le film a disposé je pense d’un budget honorable, et le résultat c’est un film propre, pas trop aseptisé, qui n’a pas énormément de gros arguments, mais qui ne se loupe pas pour autant.
Le casting humain ne présente aucun intérêt. Acteurs peu présents, presque anonymes hormis un Robert Hays en fin de parcours, tout le métrage se rabat sur les animaux, évidemment attachants et souvent drôles, malgré une tendance à en surrajouter dans la caricature (notamment pour Chance), et à ne pas vraiment faire dans l’originalité niveau personnages secondaires. Je dirai que les personnages ont souffert, comme pour l’histoire, d’une écriture trop ténue, peu audacieuse, qui s’est contenté peu ou prou de rester dans les clous très balisés du genre. Dommage.
En conclusion ce premier film de David R. Ellis, qui tranche sérieusement avec le reste de sa filmographie, est un petit film familial mineur, éventuellement une alternative honnête au premier métrage, mais qui ne retient pas, outre mesure, l’attention. Ça reste mignon, assez bien fait, mais cela n’enlève pas la timidité évidente de l’écriture qui propose un humour minimaliste, pas mal de déjà-vu aussi. 2.5