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chrischambers86
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4,0
Publiée le 31 juillet 2012
Pour son mythique "Paris-Texas", Wim Wenders voulait avant tout exprimer l'idèe que l'on peut avoir de l'Amèrique en tant qu'europèen, cet ensemble de nombreuses couleurs, le soleil, le ciel bleu...Dans "L'ami amèricain", c'est au contraire Hambourg et Paris qui sont perçus avec un oeil amèricain! Le film est marquè par les thrillers hollywoodiens des annèes 50! D'un affrontement entre deux conceptions du cinèma naît une image superbe, proche de l'hyperrèalisme amèricain! Aigüe, violente, douloureuse, la photo de ce film baroque se taillerait presque la part du lion s'il n'y avait pas le tandem extraordinaire Dennis Hopper-Bruno Ganz et une plèiade de metteurs en scène lègendaires tels que Jean Eustache, Samuel Fuller, Nicholas Ray ou Daniel Schmid! Cette distribution ahurissante crèaient au fil que le film avance une atmosphère particulièrement envoûtante, rendant le mètrage unique en son genre! Un thriller typiquement wendersien qui fait parti des plus belles rèussites plastiques du cinèma franco-allemand des 70’s...
Avec "L'Ami américain", Wim Wenders signe un film mystérieux, d'une noirceur inquiétante et d'une grande originalité formelle. Le film déroute car il met sans cesse en tension les composants de sa mise en scène: empathie et distance avec le protagoniste; opposition entre les couleurs chaudes et sombres, et ne lève jamais le doute sur le véritable état de santé de Jonathan (Bruno Ganz exceptionnel). Ce dernier est atteint d'une leucémie, mais est-il pour autant condamné ? Si oui, il n'aurait plus rien à perdre et serait prêt à tuer en échange de mettre financièrement sa famille à l'abri. Mais Wenders n'interroge aucune dimension morale du problème, à savoir la peur du personnage de finir en prison, preuve que le cinéaste souhaite porter son film vers l'abstraction sans toutefois éviter les lieux communs, comme par exemple ces scènes familiales remarquables de finesse et de complexité. "L'Ami américain" est donc un film retors, habité par une atmosphère indéterminée et par des acteurs qui ont parfaitement saisi le flou qui entouraient leurs personnages, la preuve avec Dennis Hopper, génial dans un rôle ambigu et touchant.
Cette adaptation d'un roman de Patricia Highsmith (dont les livres ont donné auparavant de très beaux fleurons au Septième Art comme "L'Inconnu du Nord-Express" ou "Plein soleil" !!!), qui part d'une idée de départ qui donne tout de suite envie de le regarder, souffre de la lenteur récurrente de la mise en scène de Wim Wenders, qui si elle va merveilleusement avec des œuvres contemplatives comme "Paris Texas" ou "Les Ailes du désir" peut ici parfois excéder même si l'histoire parvient à toujours maintenir l'attention. Mais rien que la scène dans le métro parisien, qui dégage un suspense qui laisse totalement admiratif, rien que la manière que Wenders a de filmer la capitale française (je vais même jusqu'à dire que personne n'a jamais aussi magnifiquement filmer cette ville que lui dans ce film !!!) sont absolument magistrales et arrivent en très grande partie à faire pardonner les défauts de rythme. Et sans atteindre le rang des séquences parisiennes, pas mal d'autres méritent aussi le détour. Le choix des acteurs est parfait : Bruno Ganz dans le rôle principal brillant comme à son habitude, des réalisateurs (Dennis Hopper, Gérard Blain, Nicholas Ray, Samuel Fuller, Jean Eustache !!!) dans les rôles des gangsters et donc rien pour ça... Un thriller Made By Wenders pas totalement maitrisé mais qui souvent force incroyablement l'enthousiasme.
Quand Wenders ne verse pas dans l’auto complaisance ou la mièvrerie c’est vraiment pas mal. En l’occurrence il doit le valoir à un canevas scénaristique solide pris au roman de P. Highsmith. Il filme le vertige urbain, la solitude surpeuplée, comme personne (on pourrait faire une rétrospective sur La Défense et le RER parisien au cinéma, avec « Buffet froid », « La nuit des traqués »…), la séquence du train est une belle prouesse cinématographique, la mise en scène en général est magnifique. D. Hopper campe comme toujours un personnage étrange, décalé, mais avec plus de sobriété et de nuance que d’habitude. Bref un des films de W. Wenders qui passe l’épreuve du temps.
Oui, ceux qui en ont assez du cinéma percutant et des gens-normaux-super-héros trouveront là de quoi se replonger dans une époque: les années 70, et leur déprime introspective devenue... fantasmatique. C'est ici la lutte entre l'honnêteté laborieuse et mal récompensée, vivotant sur un port de mer du nord, et des messieurs bien habillés et bien organisés qui vivent du Crime. La spirale commence par un coup monté, et voilà tous les personnages entraînés dans une histoire que plus personne ne maîtrise, où des sentiments ambivalents, dominés par le manque de rapports humains réels, dirigent les (bons ou mauvais) choix. Ambiance cafardeuse et irréelle, belle maîtrise des plans, crédibilité des acteurs malgré des personnages décalés, musique en sourdine, laissent une impression rêveuse mais prenante. Rappelle "Les Chiens", "Série noire", "L"Oeil" ou "Buffet froid"... l'humour en moins.
Denis Hopper et Bruno Ganz sont à couper le souffle dans ce film d'auteur à la frontière du film de gangster de scorsese! Une histoire prenante de bout en bout!
Wenders atteint ici le parachèvement, au pinacle de sa vision de l'Allemagne et du cinéma et en même temps du véritable divertissement. Cela prouve en tout cas qu'il est tout sauf un réalisateur borné, pour savoir une deuxième fois se renouveler dans, cette fois-ci, une création aux dialogues riches au cœur d'une intrigue bien formée et saupoudrée d'acteurs de différents horizons, de l'Allemagne aux USA en passant par la France. Un compromis artistique des plus admirables et en plus pas dénuée de sens profond.
Un magnifique drame de Wim Wenders, d'une très grande intensité et incroyablement touchant...Bruno Ganz, toujours aussi exceptionnel, y interprète le rôle principal, aux cotés, entre-autres, de Dennis Hopper, sincerement parfait lui aussi. Une histoire absolument émouvante et pleine de vérité racontée avec beaucoup de justesse et un style extraordinaire. Un film a la mise en scène époustouflante, marqué également par une bande-originale parfaite.
Wim Wenders signe ici un film noir très prenant notamment grâce à l'ambiance qu'il s'en dégage et à son rythme, très lent mais très minutieux qui n'est pas sans rappeler les films de Melville. L'intrigue est plutôt simple mais la mécanique bien huilée jusqu'à la fin et la photographie est vraiment belle. Pas d'échappatoire possible pour les personnages qui sont seuls, qui ont peur et qui tentent de lutter tant bien que mal. Dennis Hopper et Bruno Ganz sont absolument impeccables et leur duo fonctionne très bien, le tout pimenté par des apparitions de Nicholas Ray et de Samuel Fuller.
Un Wenders sombre, déroutant, virtuose mais un peu trop hermétique.L'ami américain s'ouvre sur 10 minutes assez magistrales ou Wenders nous montre séparément les personnages interprétés par Bruno Ganz et Dennis Hopper, et on peut à travers la mise en scène et le montage sentir déjà le lien étroit et ambiguë qui se nouera entre eux. Ainsi l’intérêt principal du film repose sur le rapport non-manichéen et indéfinissable qui lie les deux protagonistes, l'intrigue du film est assez banale et donc suscite parfois l'ennui malgré que le tout soit tourné d'une manière originale . L'atmosphère est cependant l'autre atout du film, avec le coté thriller ( quasi film noir) qui est bercé par le pessimisme, la noirceur du cinéma allemand des années 70 (Herzog, Fassbinder). Wim Wenders arrive donc à nous amener dans un film vraiment à part et qui peut se révéler très beau ( Paris magnifiquement filmé) mais malheureusement ennui également.
J'ai beaucoup aimé ce film parce qu'il évoque la complexité humaine sous des arrières pensées qui pourraient être perçues comme kitch. Le scénario est assez simple, mais les jeux d'acteurs et la trame en font un film très personnel et sensible. Les décors naturels ajoutent à ce film le témoignage du temps. Voir Hambourg, Paris ou New-York en 1976, c'est déjà quelque chose. Le suspens est tout de même présent et le dénouement un peu dramatique replace les choses dans l'ordre de la nature des choses. C'est presque une farce, cet homme qui va être poussé à tuer, dans des scènes finalement assez drôles, tant il est maladroit. C'est aussi l'histoire de complicités, d'amitiés et d'amour. Qu'est-il possible de faire lorsque la fin est inévitable ?
Un exemple frappant et assez rare d’une « adaptation » qui dépasse largement et transcende le roman d’origine, en l’occurrence le mauvais « Ripley s’amuse », de Patricia Highsmith. En modifiant sensiblement l’histoire et l’environnement des personnages, Wenders se les approprie en créant un univers et une ambiance toute personnelle. Dans ce « polar » rappelant par certains aspects les grands films noirs américains (et en lui rendant hommage par les présences de Nicholas Ray et Samuel Fuller), on retrouve les situations d’errance, de solitude et de doutes de ses précédents films. Le montage est sec et efficace, chaque scène chargée d’une grande tension, et de nombreux plans sont saisissants. C’est bien dans la manière de traiter une histoire que réside la création, le cinéaste en fait une démonstration éclatante, jusqu’à une fin esthétique tendant vers l’absurde. C’est aussi dans la manière de porter son regard sur les gens et sur les lieux ; à cet égard la manière dont il nous montre Hambourg est édifiante, tirant de cette ville plutôt laide des images fascinantes.
Un simple individu se voit projeté dans l'univers dangereux d'un polar machiavélique... Avec Bruno Ganz et un superbe et énigmatique Dennis Hopper; Du bon Wim Wenders.
Adapté du roman "Replay's Game" (1955) de Patricia Highsmith (le roman connu une seconde adaptation en 2002 par Liliana Cavani). Avec L'Ami américain (1977), le cinéaste allemand narre l’histoire d’un encadreur de tableau à Hambourg qui, se croyant mourant, va accepter un job peu respectable que lui propose un français, à savoir liquider un homme en échange d’une forte somme d’argent. Il en résulte au final un polar d’une grande simplicité (pour ne pas dire conventionnel scénaristiquement parlant), à l’image négligé (la qualité photo est relativement laide), mais doté d’une mise en scène soignée et où la tension se fait palpable, notamment lors des scènes se déroulant dans le métro et le rer parisien ou encore celle du train reliant Paris à Hambourg. Signalons enfin l’excellente prestation du trio d’acteurs (Dennis Hopper, Bruno Ganz & Gérard Blain). Mais on ne peut s’empêcher de rester perplexe face à tant de considération pour ce qui au final nous apparaît être qu’un banal polar qui n’a visiblement rien d’extraordinaire.
«L'Ami Américain», en dépit de sa grande qualité formelle comme thématique, ne parvient pas à faire de l'ombre aux «Ailes du Désir» (sommet semble-t-il indépassable de la filmographie de l'allemand), bien qu'il égale aisément «Paris, Texas». Le rythme est beaucoup moins contemplatif (même si bien supérieur à la normale), la narration est plus conventionnelle, et il faut bien le dire, la réflexion est (un peu) moins approfondie (car peut-être moins explicite). Néanmoins relativisons, car «L'Ami Américain» fut réalisé à l'époque où Wim Wenders était au sommet de sa créativité, et il s'agit bien d'un long métrage maîtrisé de bout en bout auquel nous avons affaire. Les personnages sont énigmatiques, peu locaces, hésitants (comme toujours chez Wenders)... et surtout sublimement interprétés, par l'excellentissime Bruno Ganz en premier, mais aussi par de grands cinéastes amis du réalisateur allemand : Dennis Hopper (impressionnant), Nicholas Ray (mystérieux et fascinant), Samuel Fuller (égal à lui-même), et dans des plus petits rôles Jean Eustache ou encore Gérard Blain. Il faut noter aussi l'incursion réussie de Wenders dans le domaine du thriller! Car le suspense est savemment distillé et tient en haleine de longues heures durant, malgré l'apparent dépouillement de la mise en scène. Si d'un côté certains passages restent très intimistes, assez communs, d'autres sont vraiment remarquables, et certaines prises de vues sont même à couper le souffle! Encore une fois Wenders s'imprègne des codes du film du genre pour mieux les détourner et les dépasser, un peu à la manière de la Nouvelle Vague française. Il en résulte un thriller déroutant pour le spectateur non averti, mais cependant admirable de beauté et prenant du début à la fin. Surtout qu'il est porté par la sublime photographie de Robby Müller et la musique obsédante de Jürgen Knieper. Clairement, que l'on soit fervent admirateur de Wenders ou simple curieux cherchant à découvrir son oeuvre, «L'Ami Américain» vaut largement le détour! A voir sans hésiter! [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/