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Eowyn Cwper
119 abonnés
2 039 critiques
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2,0
Publiée le 9 septembre 2018
Les recettes les plus simples sont souvent les meilleures ; Herzog, lui, aime à mettre différentes épices pour le meilleur et pour le pire, fort de son globe-trotting. Dans cette création, toutefois, on peut lui reprocher de faire dans le réchauffé. Le temps a bien passé mais l'originalité de son propos n'est quand même pas le moins du monde au rendez-vous : le Grand Méchant Homme blanc qui s'attaque avec égoïsme et orgueil aux gentils indigènes, c'est indigeste.
Ceci étant dit, ce n'est pas parce qu'il reprend un vieux filon qu'il n'y trouve rien. Plutôt que de prendre parti, il se retire et laisse les envahisseurs se ridiculiser avec leur technologie et leur jargon devant l'humilité muette et contemplative des Aborigènes. Cela serait sain s'il ne se laissait pas bêtement atteindre par le cliché de l'entrepreneur opportuniste et de l'irascible personnage secondaire venant échauffer les nerfs de tous. Heureusement, Herzog maîtrise très bien le choc culturel de son œuvre, le laissant s'exprimer dans des scènes marquantes, comme les Aborigènes qui rêvent leurs enfants à côté du détergent (un rite qu'ils accomplissaient à cet endroit, où se situait le seul arbre de la région avant la construction d'un supermarché).
Mais il y a encore un « mais » : Herzog fait des Aborigènes le sujet de son film, mais aussi les acteurs, et pour chapeauter tout cela, il défend leur cause ; mais quelle est cette manière de les défendre qui donne une vision aussi biaisée de leur peuple ? On ne voit ni les femmes, ni les enfants, ni quiconque, en vérité, en-dehors des deux interprètes principaux qui se trouvent être des chefs. On croirait que le régisseur se laisse aller à la corruption du divertissement, et je dis ça pour deux raisons : d'abord, l'image qu'il donne des locaux ressemble à la fascination subjective et immédiate qu'ils exercent, et pas du tout à un tableau poli ou travaillé. Ensuite, il s'adonne au cinéma de divertissement quand les gentils Aborigènes et les méchant Blancs finissent au tribunal, sous la houlette d'un juge arborant fièrement une serpillière sur la tête tandis qu'il débite avec classe les lignes péchues écrites typiquement pour... un mec classe arborant fièrement une serpillière sur la tête. Même la très jolie légende des fourmis vertes est une « arnaque », inventée de toutes pièces par le réalisateur.
Je me surprends à dire du mal de Wo die grünen Ameisen träumen. L'ambiance m'a accroché et je ne me suis pas ennuyé une seconde. L'ambiance rythmée par les didjeridoos, les gros plans sur les faces d'ébène, le caractère des personnages, l'accent traînant du transfuge de Mad Max Bruce Spence, la chaleur de scènes pleines de métaphores et de poésie... En plus, le film fait parler l'Australie de la bouche de cet homme qui est le dernier à parler son langage ; on l'appelle le Muet parce qu'il n'a plus personne à qui parler, pourtant il a tout à dire. Tout cela m'a fait passer un agréable moment, et je n'ai même pas eu l'impression rétrospective que c'était irrégulier. Oui, c'est un bon film, où Herzog semble avoir atteint le pinâcle de l'exotisme et de l'art mêlés ensemble... mais c'est juste un mirage.
Un film bien dans la ligne de l'oeuvre de Werner Herzog. On le sait passionné par l’analyse des peules primitifs , par le respect profond qu'il ressent pour ces peuples en voie de disparition. ici ce sont deux tribus aborigènes du centre de l' Australie , menacées par des prospecteurs miniers. Le scénario n'est pas exceptionnel , un peu manichéen, mais il a le mérite d'aborder ces questions en frontal . Et de mettre en avant ces peuples , leur personnage chamanique et surtout leur culture , bien décrite , avec beaucoup de respect , on est presque dans du travail d'ethnologue , et on appréciera dans 50 ans d'avoir un tel témoignage.
En mettant en scène un conflit entre un petit groupe d'Aborigènes et une compagnie minière, Le Pays où rêvent les fourmis vertes s'inscrit de façon évidente dans la continuité de la filmographie d'Herzog. Le réalisateur allemand y explore en effet certains de ses thèmes favoris, notamment les conséquences destructrices du progrès scientifique et de l'avancée de la civilisation européenne, ou la tension entre la persistance et la dissolution du sentiment mystique. La limite de ce détour australien, c'est toutefois son approche souvent littérale et didactique, inhabituelle chez Herzog, qui donne lieu à une démonstration émouvante, certes, mais aussi attendue et un peu facile.
A la base j'imaginais un documentaire sur les aborigènes d'Australie. Mais non il s'agit bien là d'une fiction qui raconte l'opposition idéologique et judiciaire entre le peuple aborigene qui veut défendre une terre sacrée contre un industriel qui veut lui l'exploiter. Le forme a pris une petite ride mais le sujet est malheureusement toujours d'actualité. Herzog à l'intelligence de ne pas tomber dans le manichéisme primaire ce qui donne d'avantages corps au sujet. Pas mal.
Ca été une très bonne surprise. J'avoue que je m'attendais pas à grand chose, et je tombe sur un film touchant, beau et même un peu drôle ! C'est très bien réalisé, j'ai vraiment été étonné de la qualité de ce film totalement tombé dans l'oubli. Et pourtant, on a là un long métrage qui n'a pas de quoi rougir en voyant d'autres films du genre. Au contraire, je pense que c'est un de ceux qui traitent le mieux le sujet de l'industrialisation et la mondialisation vis à vis de ceux qui n'ont rien demandé à personne. Quant à l'acteur principal, il est super attachant et le spectateur peut complètement se reconnaitre en lui. Je trouve le procédé très efficace. Je le recommande vivement à quiconque est un peu interessé dans le sujet !
Allez, Werner Herzog nous propose de devenir ecolo, d'arrêter de détruire la nature pour bâtir des Intermarchés... Il faudrait peut être que ce film se fasse un peu plus connaître.
Oeuvre assez décevante du fait d'un manichéisme trop prononcé, ainsi qu'un jeu d'acteur surjoué. Il y a cependant de beaux panoramiques accompagné de bon choix musicaux (Fauré, Wagner...) qui donne un certain mysticisme (la danse des aborigènes) au film.