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Estonius
3 351 abonnés
5 452 critiques
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5,0
Publiée le 23 août 2014
C'est vraiment très bon et très fort. La structure du film peut surprendre car l'intrigue y est courte mais importante car elle constitue le sommet de la mise en abyme du film. Cette œuvre est une réflexion sur le spectacle; sur ce qu'il convient de montrer ou de ne pas montrer (la scène de la chambre d'amour est géniale), sur ce que la société accepte du bout des lèvres (la pratique de l'art dramatique), ce qu'elle refuse (les gigolos qui pourtant ne font de mal à personne, mais qui dérange car considérés comme hors-norme), ce qui l'impressionne (la légion d'honneur devenant une respectabilité portative), ce qui la manipule (la vanne de Jouvet sur les critiques), et puis surtout ce qui base les rapports entre individus, les mots que l'on dit à l'autre "en jouant" devant lui, comme un comédien sur sa scène et qui ne sont que des mots, consommables et périssables. Tout n'est que spectacle, tout n'est qu'apparence. Quelle lucidité ! Le happy-end est biaisé, Claude Dauphin et Janine Darcey vont s'aimer… mais combien de temps ? Le film réalisé très correctement mais sans génie puise sa force dans son extraordinaire scénario et dans les dialogues d'Henri Jeanson, mais aussi dans sa distribution dominée par un Louis Jouvet impérial, et avec une Odette Joyeux resplendissante. Chef d'œuvre !
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4,5
Publiée le 5 février 2023
Si on vous dit que Louis Jouvet joue de façon èblouissante le rôle du professeur Lambertin et que le dècor est celui du conservatoire où ont lieu les concours annuels d'admission aux classes de Comèdie et de Tragèdie, ça vous rappelle forcèment un petit quelque chose! Oui...non...bon on arrête les trous de mèmoire car "Entrèe des artistes" (1938) demeure un des grands succès du cinèma français avec les dialogues aux petits oignons de Jeanson! Marc Allègret a rèussi là un film brillant (à l'histoire vaguement policière dans la dernière partie) et il ne fera jamais mieux par la suite! On ne fait pas de comèdie ici, on la joue, sans fausser le jeu, avec un coeur et un esprit sans pareil! Les remarques formulèes par le maître Jouvet au cours de thèâtre sans dècor et la visite à la blanchisserie, sans passer par l'intermèdiaire du facteur, sont à prèsent aussi connues que le film lui même au point que les mots de Jouvet par Jeanson font partis intègrante de la grande èpoque du cinèma français d'avant-guerre! Première apparition significative de Bernard Blier et de l'inoubliable Janine Darcey, adversaire au thèâtre avec une certaine (et inattendue) Odette Joyeux! Un must...
Un drame avec une histoire trop convenue aucune surprise ne ressort. Rien de mal fait ou de déplaisant mais ce scénario n'arrive pas a me passionné. En plus de cela techniquement la qualité des images est médiocre, le montage et le son sautent parfois.
C'est toujours agréable de voir Louis Jouvet dans un rôle qui lui va comme un gant. Le film lui est globalement correct et pas désagréable à regarder, je dirais même agréable.
Avec « Entrée des artistes » que Marc Allégret réalise sur un scénario d’André Cayatte et (surtout) Henri Jeanson, se pose une fois de plus la question de l’interprétation par rapport à la vie et donc la nature de l’implication de l’acteur. Les apparences sont elles si éloignés de la réalité ? Le séducteur qui interprète le rôle auprès de sa belle est-il moins sincère par ce qu’il déclame un texte déjà utilisé avec ses précédentes conquêtes ? La vérité, quelle vérité ? Même l’intrigue policière est en fait un acte de plus, juste un peu plus tragique et qui permet une mise en abime perturbante. Louis Jouvet interprète un rôle de professeur de conservatoire avec beaucoup de conviction, beaucoup de phrases écrites par Jeanson (dont un règlement de compte : "Tu ferais un excellent critique, tu parles fort bien de ce que tu connais mal") ont un vrai écho dans la carrière de Jouvet. Ainsi ce dernier aurait put écrire le discours cinglant à la blanchisserie, ou la tirade finale sur la comédie et les acteurs dans la réalité. Le film par ailleurs fait la part belle aux personnages et la direction d’acteur d’Allégret est suffisamment précise pour montrer que certains acteurs jouent parfois même dans la vraie vie. Du casting, dominé par Louis Jouvet, se détachent également Janine Darcey pour son premier grand rôle et Bernard Blier dans un rôle néanmoins plus secondaire. Avec les années, le film a quelque peu vieilli, et le rythme inégal n’est clairement pas dans les standards actuels. Il offre cependant une élégance de mise en scène et un fond véritable, qualités très rares dans le cinéma d’aujourd’hui. Bien que sous estimé « Entrée des artistes » est un grand film.
L'intrigue mélodramatique, très conventionnelle en plus, était totalement inutile. Le sujet, à savoir la vie d'une classe d'art dramatique du conservatoire, se suffisait très largement à lui-même pour faire à lui seul un très bon film. Surtout quand le maître d'oeuvre est un des plus grands comédiens de cinéma et de théâtre de tous les temps, le très grand Louis Jouvet. Les scènes où il apparaît sont, et de loin, les meilleures du film. C'est un véritable plaisir d'entendre débiter des répliques tranchantes d'un Henri Jeanson bien inspiré du genre "Mettre un peu d'art dans sa vie et un peu de vie dans son art", "Tu ferais un excellent critique, tu parles fort bien de ce que tu connais mal" ou encore "Laver en famille le linge sale des autres vous appelez ça un métier ?". Cette dernière se faisant entendre dans une séquence d'anthologie, qui justifie à elle seule la vision du film, celle dans la blanchisserie où on sent que quand Louis Jouvet, surtout si on connait un peu la vie de l'acteur, défend avec passion le métier de comédien et se montre cinglant avec les parents qui empêchent les enfants de se donner à leur passion c'est vraiment Louis Jouvet qui parle et non pas son personnage. Si vous voulez une bonne raison, une très bonne raison, de voir ce film alors cette dernière s'appelle Louis Jouvet.
Au-delà de l'intrigue vaguement policière, c'est la vision quasi-documentaire sur le conservatoire de l'époque qui est intéressante. Les quelques scènes avec Louis Jouvet en professeur de théâtre nous donne une idée du professeur qu'il était dans la vie. Intéressant aussi la psychologie des trois personnages principaux, incarnés par Claude Dauphin, Janine Darcey et Odette Joyeux, qui transmettent bien l'idée qu'il faut bien séparer la vie de la comédie, aux risques d'illusions préjudiciables pour la vie de chaques apprentis comédiens. D'ailleurs la citation de Jouvet en fin de film insiste bien sur ce fait: la réalité doit nourrir le jeu et ce n'est pas la comédie qui doit servir à incarner des "personnages" dans la réalité, car le prix en est trop élevé. Superbe scène à la blanchisserie, dialoguée avec talent par Henri Jeanson, où Jouvet illumine le film de son talent éternel: sa confrontation avec l'oncle et la tante d'Isabelle (Janine Darcey) où il règle un compte avec son passé (son père) et ceux qui pensent qu'être acteur n'est pas digne d'un vrai métier. Réalisation honorable de Marc Allégret, jeux moderne des jeunes acteurs (à l'époque beaucoup d'acteurs jouaient encore de manière très théâtrale). Ce film a révèle le talent d'Odette Joyeux et de Janine Darcey, quasi débutante. Claude Dauphin devint un acteur avec lequel il fallait compter les années qui suivirent (Battement de coeur, Félicie Nanteuil). A noter la prestation d'un débutant à l'époque qui deviendra un des plus grands acteurs français: Bernard Blier, en jeune apprenti comédien.
Petit conseil : ne pas lire le résumé de la fiche film, c'est un énorme spoiler qui vous raconte les 5 dernières minutes... C'est d'ailleurs ce que j'aime le moins dans le film, la partie finale. En revanche j'ai apprécié les réflexions sur le métier d'acteur, Louis Jouvet en maître du Conservatoire, cette jeunesse qui se lance sans filet, parfois contre l'avis des familles... Les auditions, les scènes à répéter, les doutes, les "emplois" : l'intérêt du film.
Ce film qui est désormais un classique du genre nous décrit d'un façon très réaliste le conservatoire de l'époque avec ces maitres et ces apprentis comédiens . Les scènes avec Louis Jouvet en professeur de théâtre rehausse a chaque fois l’intérêt du sujet . L'intrigue vaguement policière a la fin du film n'ajoute rien de valeur au film qui reste néanmoins a voir pour ces nombreuses citations. Certaines critiques sont vraiment sévères en attribuant des notes de 0.5 .........
Excellent film. Revoir Paris, en 1938, quelle nostalgie ! Aucune femme en pantalon, c'est magique. Cinquante ans avant Fame, c'est une plongée passionnante dans une école de comédiens. Le souffle, l'enthousiasme de la jeunesse, la vie qui commence, pleine d'espoirs. En particulier, le cours de théâtre donné par Louis Jouvet, immense acteur, est un morceau d'anthologie. Outre celui-ci, des acteurs brillants : Janine Darcey, Blier, Odette Joyeux, Dalio, Carette... Beaucoup de traits d'humour et les dialogues somptueux d'Henri Jeanson. Toute une époque, toute une flamme qui nous reviennent dans le coeur.
Drame sur fond de théâtre qui fait la part belle aux premiers rôles de la plupart des acteurs principaux notamment Janine Darcey et Blier. Un bonheur de voir Jouvet en professeur de théâtre et la scène de la blanchisserie. Le film en lui-même possède une réalisation trop classique et peu enthousiasmante d'autant plus que l'intrigue ne passionne pas le spectateur. Il se regarde pour son atmosphère, son univers révolu.
Les jeux de l'amour et de la jalousie au Conservatoire. Vaut plus pour les dialogues de Jeanson que pour l'intrigue minimaliste. Un classique aussi pour le jeu grandiloquent et impérial de Jouvet, la douleur d'Odette Joyeux et la beauté de Janine Darcey.
Quelques dialogues sympathiques, toujours un plaisir de revoir Jouvet et Dauphin mais le film a tout de même mal vieillit. On s'ennuie quand même souvent et on regarde sa montre plus d'une fois.
Le théâtre au cinéma pose nécessairement la question du «théâtre filmé». «Entrée des artistes» (France, 1938) de Marc Allégret est l’un des exemple les plus probant de la lutte entre le cinéma et le théâtre. Quand il y a cinéma sur le théâtre il est très difficile de ne pas tomber dans l’écueil de la figuration fixe des scènes. Mise en scène élémentaire qui se contente de champs/contre-champs et de cadrage d’ensemble (emprunté au cadre du théâtre), Allégret insuffle du théâtre dans son cinéma. Naïveté de représentation et confusion du fond et de la forme, Allégret mais davantage Jeanson et Cayatte, fournit cependant un renversement singulier de la comédie dans le drame. L’acteur, du théâtre comme du cinéma censément, par excès de jeu comique, de falsification de leur identité s’abandonne et exclut le drame de leur vie jusqu’à ce qu’infailliblement ce même drame les envahisse. L’hybridation des deux genres majeurs de la narration est si bien menée, leur transition commune si progressivement agencée que le renversement scénaristique allègue la présence mixe de la comédie et du drame. Si le film propose l’image d’un scénario muable qui illustre sans manichéisme la condition de l’acteur (quoique une légère propension à la caricature), les dialogues en pirouettes, nécessaire au bon succès public du film, adroites et arbitraire sont le total reflet de la simulation théâtrale. Or Allégret ne doit pas là mettre en scène, il met en cadre voire en film. Si tant est qu’il se refuse au réalisme du cinéma, s’il fait là le choix d’un méta-cinéma, un cinéma d’évocations sur l’acteur, pourquoi s’ensevelir sous l’apparence du théâtre ? «Entrée des artistes» est somme toute parcouru par une intrigue policière qui éclaire maladroitement la prévalence de la vie d’acteur. Du cinéma il ne reste que fort peu dans cet œuvre d’Allégret, sinon des bribes de cadrage qui capture du théâtre. «Théâtre filmé» qui rencontre timidement le cinéma.