En cours, on vient tout juste de visionner un sacré film. Non, un grand film : "Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête", métrage de Tim Burton avec Johnny Depp dans le rôle titre. L'histoire d'amour cinématographique que ces deux hommes partagent est connue de tous, forcément. Une magnifique histoire qui nous a donné droit à d'innombrables chefs-d'oeuvres : l'émouvant "Edward aux mains d'argent", le tout simplement extraordinaire "Ed Wood", l'unique "Les Noces Funèbres", le merveilleux "Charlie et la Chocolaterie" ou encore l'incroyable "Sleepy Hollow", dont on va parler aujourdhui. J'aime bien l'art du Tim Burton jusqu'au début des années 2000. De même pour Johnny Depp, malheureusement cantonné à des rôles similaires et rébarbatifs depuis son interprétation de Jack Sparrow en 2003, campant un personnage certes novateur à cet instant ci, mais se dénaturant au fil des épisodes, un peu à la manière de la carrière de Depp, jamais véritablement relevée de son échec "Lone Ranger", précdent de peu le très décevant "Transcendance", avec un Depp pas si extraordinaire que cela. "Sleepy Hollow" date donc de l'âge d'or du duo "Burton/Depp", une periode prolifique en grands films, vous l'aurez compris. Mais je me répète. Passons. Pour commencer, disons simplement que "Sleepy Hollow" est un hommage magnifique au cinéma d'épouvante anglais des années 60, notamment des films de la Hammer. Une impression devenue certitude avec la présence au casting du mythique Christopher Lee : une apparition certes futile, mais qui n'était pas sans me réjouir. Un autre acteur fait particulièrement plaisir à voir : celui là même qui interprète le cavalier sans tête, tout simplement parfait pour le rôle. Je ne vous dirai pas de qui il s'agit, gardez la surprise, c'est mieux. Evidemment, Johnny Depp fait des étincelles : son interprétation est incroyablement originale pour l'époque, nous fournissant l'humour qui aurait pû manquer à l'oeuvre en question. Un jeu d'acteur rafraichissant et très plaisant qui nous démontre toute l'étendue du talent de l'interprète. Une prestation magistrale et mémorable. Même les seconds rôles sont parfaitement désignés. L'écriture est quand à elle du même ressort : incroyable, sans réel défaut, presque parfaite. Je la dirai même parfaite, mais rien n'est parfait, n'est-ce pas? Le tout étant que je ne suis pas parvenu à en déceler de réel détail gênant. Les dialogues sont excellents, parfois même presque poétiques, le scénario, retors et imaginatif, est tout simplement génial. Fait d'un humour aussi bien dosé que bien pensé, doté d'un ridicule assumé et surprenant, "Sleepy Hollow" vaut surtout de part son côté fantastique qu'il revendique carrément. Au départ, j'avais peur qu'il tente de tout rationaliser : quenneni, il assume son spitch comme aucun ne l'aurait jamais fait, mélangeant à la perfection fantastique et réalité, nous livrant un résultat final grandiose et impressionnant. Un film qui s'avère tout de même souvent fantasque, aspect typiquement Burtonien : l'horreur du film à un côté fun, cool, la violence, presque omniprésente, est montrée de manière si amusée, et s'avère à tel point poussée qu'elle se montrera, à bien des égards, jouissive. C'est un constat purement personnel, mais je l'ai trouvée amusante, et non choquante. Les mises à mort, par exemple, sont aussi imaginatives que tournées en dérision, et il est là le génie de Burton : faire ce que peu de monde avant lui avait tenté, et réussi. Il y parvient haut la main. Mais attention, son talent ne serait pas le même s'il ne parvenait pas également à instaurer une atmosphère réellement inquiétante, principalement causée par le talent même de Burton, et le jeu des lumières extraordinaire. La bande-sonore d'Howard Shore y est également pour quelque chose, bien entendu, s'avérant au final grandiose, mangifique, presque émouvante, le genre de titres musicaux que l'on peut écouter durant des heures, à la fois hypnotisé et fasciné par le talent de l'artiste. Des musiques qui rappellent tout de même légèrement celles composées pour le "Batman" de Burton, mais qui s'en démarquent en même temps de par son sens de la démesure tout simplement dantesque. L'atmosphère est donc palpable et dantesque; Burton joue à la perfection et de manière minutieuse avec tous les éléments précédement cités, autant les décors incroyables, que l'on évoque désormais, l'atmosphère - atypique et fantastique typiquement "Burtonienne", reflet de son génie -, que le jeu des acteurs, la musique, ou encore la lumière, tous ces éléments étant sublimés par la mise en scène extraordinaire du bonhomme. Vraiment, ce film est grandiose, c'est du grand art. Non, du grand Burton. Un film légendaire?