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Un visiteur
0,5
Publiée le 28 décembre 2008
Des acteurs français jouant les américains de base c'est à peu près aussi convaincant que l'inverse. Dès le départ on n'y croit pas et vu que la réalisation est au diapason le film est simplement mauvais, comme toujours quand on essaye d'imiter les américains.
« J’irai cracher… » est sans doute l’œuvre française la plus mal appréciée par la critique. Portée à l’écran elle a été descendue injustement. Et a propos du roman, on a stupidement parlé de chef-d’œuvre. Dans ce livre, plus encore que dans ses suivants, l’écriture de Boris Vian est très quelconque, ses dialogues sonnent très souvent faux, les scènes de sexe sont écrites avec moins d’habileté que chez d’obscurs auteurs de romans pornos, et enfin, l’histoire est sordide à tous points de vue. L’interdiction qui a temporairement sanctionné ce livre n’était pas un acharnement de gens réac. Le héro dans sa fougue vengeresse, « nique » à tout va de jeunes ado chaudasses blanches, se « tape » dans un bordel, sans cacher son plaisir, une enfant noire d’à peine dix ans, assassine une jeune blanche de manière ultra bestiale, puis enfin sodomise une ultime victime après l’avoir étranglée. Il ne faut pas s’étonner que Michel Gast ait voulu transformer un tel scénario originel. Le résultat filmique est certes moins lourdingue que le roman mais tout aussi médiocre, en raison de ses dialogues pas seulement creux mais également dissonants, et de ses situations souvent improbables. La responsabilité originelle du fiasco cinématographique n'incombe pas totalement à Gast. C’est Vian, lui-même, qui en voulant donner à son roman des couleurs américaines, l’a plombé de nombreuses incongruités et d’irréalisme. Sur le même thème de la ségrégation, du lynching, et de la violence liée aux tabous sexuels interraciaux aux USA, de nombreux auteurs américains vraiment talentueux ont écrits, à la même époque, des choses bien plus intelligentes et réussies que Vian. Pour s’en convaincre, prière de lire « The Invisible Man » de Ralph Ellison, ou encore « Native Son » de Richard Wright, entre autres.
Derrière "J'irai cracher sur vos tombes" se cache toute une histoire. Celle de Boris Vian qui, sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, publie en 1946 le roman éponyme qui connu un fort succès succédant à de nombreuses polémiques. Suivie alors la frustration de son auteur qui connaissait, sous son alter-ego américain, une célébrité plus importante que la sienne. Boris Vian connu également plusieurs démêlés autour de cette adaptation cinématographique notamment avec la Sipro, la boîte de production. Après que son scénario soit refusé par les producteurs, Vian souhaitait que son nom ne soit pas associé à ce film et que le titre de ce dernier ne soit pas le même que celui du roman. Voeux non exaucés... Enfin, et c'est là le plus tragique, Boris Vian succomba à une crise cardiaque en pleine avant-première de ce long métrage. Au delà de l'histoire et de la genèse de cette adaptation, le résultat final est franchement mauvais et décevant. Passons les interprétations désastreuses des comédiens et de la réalisation lamentable de Pierre Gast (dont ce fut le seul et unique film), le plus repoussant reste le scénario lui-même. Ce dernier accumule les clichés et propose surtout une image complètement fausse et surréaliste (dans le mauvais sens du terme) de cette Amérique des années 40/50. Le message contre le racisme véhiculé en devient peu crédible et simplet. Un des seul bon point provient de la bande originale, jazzy, composée par Alain Goraguer. Pour le reste, on peut dire que l'on passe pas loin du navet tant tout sonne faux.
En dehors de la bande son exceptionnelle, du jazz en veux-tu en voila, de l’ambiance fort improbable mais cohérente, ce film est plutôt raté.Et cela est d’autant plus vrai que l’on connait d’une part le cinéma américain des années 60 portant sur le même sujet et d’autre part le plus beau film de Marcel Carné tout seul: les tricheurs, sur un thème certes différent mais ou l’encanaillement est comparable. Il reste heureusement des choses à voir, ne serais ce que la kyrielle de jolies filles toutes aussi émoustillantes les unes que les autres et la présence de Fernand Ledoux bien malencontreuse pourtant dans cette ténébreuse histoire. Mais quelle idée est-elle passée par la tête du scénariste pour introduire tous ces acteurs français, parlant français, dans une ville sudiste des états unis ? c’est incroyable. Le roman était terrible avec des scènes sadiques difficiles à supporter, Heureusement le film est plus soft mais cela rend le héros moins crédible...Les autres jeunes ont aussi du mal à donner de l’épaisseur à leurs personnages , Heureusement la mise en scène sauve les meubles, la séquence de nage dans le courant de la rivière est très réussie. Il est dommage que Michel Gast ait si peu tourné, Celeste était un film plein de promesses.
Moi qui n'ai pas encore lu le roman de Boris Vian [ mais ça ne saurait tarder] j'ai bien aimé. La musique est de qualité, assez variée et en adéquation avec le thème du film. Le héros, un Dom Juan taillé dans du roc mais un peu naïf et rustre, finit presque par devenir sympathique. Les filles, comme par hasard toutes des canons, et presque interchangeables. La vision est finalement simpliste : il existe des problèmes de racisme, c'est très vilain, mais on ne peut rien résoudre par la violence.
Adapté du roman à scandale de Boris Vian, ce film a un bon pitch mais le résultat est assez décevant... Joe Grant trouve le cadavre de son frère noir lynché par des hommes blancs. Il n'a alors qu'une idée en tête: le venger... La réalisation est bien cadrée, mais monotone. C'est assez lent, mou et on attend que ça bouge un peu plus sans voir notre vœu exaucé. Le scénario commence bien mais les longueurs s’accumulent au fur et à mesure que le film avance jusqu'à ce que le tout devienne très lent. Les acteurs principaux sont assez convaincants mais les secondaires ne sont pas très bons. Les personnages sont assez bien construits. Les dialogues ne sont pas toujours très bons et les acteurs n'articulent pas toujours ce qui rend les répliques pas très audibles. Le noir et blanc du film a un peu vieilli mais reste assez propre, il y a une bonne utilisation de la lumière. Le montage est assez classique, rien de bien novateur de ce côté là. Les décors sont assez bons, de beaux costumes mais une musique qui ne colle pas aux images. J'irai cracher sur vos tombes est certainement un bon roman, mais un film assez moyen.
J'irai cracher sur vos tombes est un assez bon film mais une très mauvaise adaptation du roman-culte de Boris Vian écrit sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. Le film lui, à un scénario qui se tient à peu près, une bonne ambiance de film noir années 1950 à la française , les acteurs jouent assez bien: Christian Marquand compose avec un certain savoir-faire un personnage de métisse qui cherche à se venger et Daniel Cauchy est hilarant dans son rôle de petit voyou.Les décors eux sont assez fidèles au livre mais on ne se croit vraiment pas aux USA. En ce qui concerne l'adaptation, elle s'avérait risquée en raison des nombreuses scènes de sexe et de violence du bouquin.Boris Vian en avait fait un scénario mais Michel Gast et ses acolytes ont refait le scénario à leur manière et ça donne ça: Le personnage qui s'appelait initialement Lee Anderson devient Joe Grant, non seulement son nom change, mais aussi son caractère. En effet dans ce film la haine du personnage est atténué pour qu'il devienne politiquement correct (et du coup celui-ci ne va pas au bout de sa vengeance)Et donc toute l'histoire en est chamboulée. Bref, un film à voir mais pas comme adaptation du roman de Boris Vian.
Ce film a certes mal vieilli. Mais il ne faut as oublié qu'à l'époque de sa sortie, il fit scandale par ses propos et ses scènes osées pour l'époque (l'Eglise elle même fut révoltée). Je crois qu'il est donc interessant de voir à travers ce film comment non seulement le cinéma français à évolué mais également les moeurs de notre société: désormais plus rien de ce qui choqua à l'époque nous surprend aujourd'hui. Mention spéciale à la lumière du film, à la musique et à Michel Gast, dont les débats qui suivirent les projections au cinéma St Michel furent passionants.
Quel film ! Un noir et blanc superbe et surtout une musique qui colle à la peau ! Aussi fort sans doute que l'esprit de vengeance qui anime Joe Grant !
C’est peut-être un grand film, mon parti prit pour le chef d’œuvre de Vian m’empêche de juger la réalisation de Michel Gast et de Christian Marquand avec objectivité. Ce qu’il me semble pouvoir affirmer, c’est que, face à l’immense roman éponyme, ce film est timide, fragile, « cliché » et trop moraliste pour paraître sincère. Pour conclure, un film qui semble « frustré », peut-être à cause des mœurs de l’époque, et qui est en tout cas frustrant pour quiconque AIME la passion violente, démesurée et presque inhumaine du grand BORIS VIAN.