Bon, je savais pertinnement que les suites de "Godzilla" n'ont jamais été de haut niveau ( et ce avant même de commencer à les visionner ), mais franchement, j'm'attendais pas à une telle catastrophe. Non pas que le film soit une véritable daube, non, c'est juste que même si certains trucs restent à sauver ( enfin, je suis pas encore parvenu à les identifier ), le reste est irrécupérable tant c'est simplement mauvais. Honnêtement, je pensais quand même que le niveau serait meilleur; non parce que là, c'est le néant, la catastrophe absolue, le vide artistique le plus complet. Bon, je vous le concède, ça reste quand même mieux qu'une daube de chez Asylum, mais en soit, le niveau est clairement en déça du film d'origine, sorte de chef-d'oeuvre à forte portée politique. "Le Retour de Godzilla" est donc une réelle catastrophe esthétique et rédactionnelle. Déja, la mise en scène est terriblement plate, au point d'en amasser tous les clichés du genre, sombrant quelques fois dans une horreur qui fait involontairement peur ( par la faute de ses effets spéciaux hideux, en fait ), tout en se révélant, par là même, grotesque de par les effets de mise en scène utilisés, entre la parodie de film d'épouvante et des cadrages kitschs et inassumés. Le problème dans l'histoire, c'est que le résultat final manque singulièrement de folie, d'imagination; classique à souhait, barbante à force de se révéler prévisible et stéréotypée, la mise en scène de Koji Hashimoto ( et qui marquait ici son deuxième et dernier film; c'est pas du tout révélateur de la qualité de son travail, hein ... ) ne satisfait jamais le spectateur, l'ennuyant comme c'est pas permis de le faire. Même Uwe Boll fait des films plus intéressants. Et c'est pas rien ! La rédaction n'est guère meilleure; normal, ce qui est mauvais d'un côté est rarement bon de l'autre. Ainsi, voilà que l'écriture est aussi barbante que les mecs de Fleet Street; pardon, j'étais obligé. Le tout est donc que c'est pas spécialement marquant; les personnages ne bénéficient pas d'un réel approfondissement de leur personnalité, tandis que l'intrigue s'avère constamment plombée par un manque de rythme flagrant. A noter, également, des dialogues approximatifs et décevants, ainsi que des longueurs récurantes et récurées. Qu'on se le dise, à force, c'est vraiment gavant. Pire même, c'en devient vite insupportable tant le tout est dénué d'un quelconque intérêt. Dans le genre, j'avais rarement vu plus soporifique; la preuve, je l'ai même pas vu en entier. Ouais, j'ai triché en sautant vers la fin; j'en avais marre de constater que le mec n'avait aucun sens du cadrage. Et c'était pas vraiment meilleur. Les costumes sont mauvais, les maquillages pas terribles non plus; le jeu d'acteurs ne récèle rien de bon, tout comme les doublages sont à jeter aux oubliettes. Il est, par contre, extrêmement amusant, presque fascinant, de voir les doubleurs parler en décallage avec le mouvement des lèvres des acteurs. Voili voilou, cette critique arrive à son terme. "Le Retour de Godzilla" est donc un franc mauvais film, sans aucun intérêt si ce n'est celui de nous endormir en cas d'insomnie.