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Malevolent Reviews
982 abonnés
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4,0
Publiée le 4 mai 2013
Troisième film de la saga, Un nouveau voyage est aussi le premier à être filmé en couleurs. Un gros changement du point de vue esthétique, la luminosité et la qualité de l'image devenant plus claires et précises. Toujours écrit par Minoru Inuzuka, le film poursuit encore les évènements antérieurs puisque Ichi est confronté au frère du méchant Kanbei, tué lors de l'épisode précédent. On y découvre également encore plus de détails sur le passé du masseur, notamment sur sa famille et sur son maître, cause de son état de sabreur. Ichi fait de nombreux regrets à propos de sa vie de yakusa, portant en lui comme une malédiction, métaphore des innombrables assaillants qui veulent le tuer. On y trouve également une critique générale de la condition humaine à travers la classe sociale ou la cécité. Pour cela, Shintarô Katsu est à nouveau extraordinaire en Zatoichi, l'acteur se surpassant à chaque épisode, ici beaucoup plus coléreux que sentimental, comme à la fin du Secret. La réalisation de Tokuzo Tanaka marque aussi un tournant comparé aux deux premiers films, le réalisateur n'hésitant pas à effectuer des travelings circulaires magnifiques autour des personnages et à filmer les combats de façon exemplaire, livrant un troisième opus fantastique et démesuré.
La légende de Zatoichi : Un nouveau voyage, premier volet en couleur abandonne donc l'esthétique du noir et blanc. Tout comme les deux premiers épisodes on doit le scénario a Minoru Inuzuka qui ici fait le lien entre les volets à travers la quête de vengeance de Kanbei éliminé lors du précèdent film. Tokuzo Tanaka habile derrière la caméra réussi à réunir parfaitement drame et action avec des scènes de combats bien plus spectaculaires que dans les deux premiers volets. Sa mise en scène va presque parfois jusqu'au symbolisme et appuie parfaitement la narration. Un exemple de sa maitrise cinématographique réside dans sa représentation technique comme symbolique de l'amour impossible entre Ichi et Yayoi : Séparés à l'image toujours distants dans le cadre. On peut y voir une métaphore du fossé social qui les sépare. Le film nous immerge encore un peu plus dans le passé de Ichi, sa ville natale, sa famille, son Sensei mais aussi confronte Ichi à ses démons, à ses regrets notamment celui d'avoir embrassé la voie des Yakuzas. Simple protection ou fatalité son art du sabre l'élève mais le plonge dans les ténèbres. Le film aborde les injustices de l'époque à travers la cécité d'Ichi, les handicapés étant condamnés à errer dans les plus basses couches de la société. La légende de Zatoichi : Un nouveau voyage est la conclusion d’une trilogie de la présentation. Si dans les deux précédents épisodes on entrevoyait le passé du personnage, ses hontes et ses faiblesses, ici ces dernières explosent à l’écran. Ichi va devoir faire des choix tout en se heurtant à l'hypocrisie des voyants.
Troisième volet des aventures de Zatoichi et tout premier à être tourné en couleurs, Un nouveau voyage pâtit sans aucun doute d’un esthétisme moins raffiné que sur les deux précédents et d’un travail assez sommaire sur les éclairages. Par contre, il bénéficie d’un script largement à la hauteur puisque le film creuse un peu plus le drame, qui devient malédiction ici, du personnage principal. Désormais, la noirceur l’emporte sur l’aspect chevaleresque et les développements narratifs sont là pour donner toujours plus d’étoffe à un personnage plus humain et de plus en plus perfectible. Il est d’ailleurs interprété avec maestria par un Shintaro Katsu de plus en plus bouleversant. On notera également les efforts du réalisateur pour mouvoir avec plus d’élégance sa caméra et pour donner un peu plus de poids aux combats, bien que très sommaires encore. On aime finalement le discours sociétal sur le Japon des anciens temps et l’ensemble se suit donc toujours avec un plaisir intact, faisant de cet épisode un incontournable de la saga.
Premier film en couleur de la saga, ce troisième opus nous livre une photographie un peu moins esthétique que les deux précédents. Entendons-nous bien, les deux premiers nous livrant des plans dignes de chef d'oeuvres, un peu moins esthétique signifie donc juste une qualité très réussie. L'intrigue est un peu longue à se mettre en place, mais une fois lancée, elle permet d'approfondir de manière intense la psyché du personnage principal, qui prend dès lors un aspect nettement plus humain. Zatoichi n'est plus une sorte de superhéros médiéval japonais, mais devient plus proche du simple mortel, avec un passé, des doutes, des sentiments. Ses victoires au combat sont diamétralement opposées aux échecs de sa vie. Zatoichi devient dans ce film un héros de tragédie grecque, poursuivi par une fatalité aussi funeste qu'inébranlable. Comme d'habitude, les acteurs sont excellents.