Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
5,0
Publiée le 22 décembre 2009
La sécheresse des paroles de Khieu Samphan, ancien président du Kampuchéa démocratique à l'époque des Khmers Rouges, est mise en abîme, mise en doute par le témoignage autobiographique de la réalisatrice. Le mur reste là, mais la lumière filtre entre ses fissures. C'est un très beau film, habité, sensible et profondément courageux.
Nous avons tous vu plusieurs films sur les horreurs nazies, ou le totalitarisme communiste. Celui-ci marquera pour l'histoire du Génocide des Khmers Rouges. D'abord parce que le sujet est à peu près vierge... Mais aussi parce que la réalisatrice a trouvé un mode narratif original. Un retour déambulatoire sur les lieux certes... Mais ce voyage de trois femmes touchent. Avec sa mère (qui avait à l'époque l'âge qu'elle a aujourd'hui), dans les regards et parfois les mots, les émotions et les sentiments renaissent peu à peu, douloureusement. Avec sa fille (qui a aujourd'hui l'age qu'elle avait à l'époque), l'histoire commence à se transmettre, doucement. Et puis il y a comme un fil rouge : ce long entretien avec Khieu San Pan (l'un des principaux responsables du génocide) d'où ne ressort finalement qu'un constat : l'horreur est bien inexplicable. Pour ceux que ce film peut intéresser, c'est à voir d'urgence, avant qu'il ne disparaisse de l'affiche.
Ce film est bien davantage qu'un simple documentaire, j'y vois un véritable film d'auteur où éclate un talent pour le cinéma (perceptible dans le moindre plan, et jusque dans la bande son, et au-delà dans la conception et la construction même de tout le film) qui fera merveille un jour dans des films de pure fiction. Ce premier long métrage est un vrai bon film (chose si rare par les temps qui courent).