En voilà une bonne petite surprise ! "Jane Eyre" relate l’histoire atypique de cette femme qui a perdu ses parents alors qu’elle était toute petite, élevée par une tante acariâtre qui ne l’a jamais considérée comme sa fille, laquelle s’en est débarrassée auprès d’une école très stricte qui n’avait que pour ligne de conduite les bonnes manières au détriment de la considération des enfants à part entière. "Jane Eyre", c’est l’histoire d’une personne au caractère bien trempé, et qui saura se sortir de ce joug éducatif pour devenir gouvernante au sein d’une bâtisse à créneaux, afin d’éduquer la toute jeune fille du maître des lieux. A la fois humble, posée, raisonnée, elle sait imposer sa façon de penser. Jane Eyre, c’est Charlotte Gainsbourg, décidément surprenante dans ce genre de rôle, face à un William Hurt qui en impose de son charisme hors norme en campant un personnage qui se refuse à toute ouverture d’esprit bien que le cœur lui dicte le contraire. Malheureusement, Charlotte Gainsbourg rend une copie un peu fade, à l’instar d’une image blafarde qui me fait dire que le film a considérablement vieilli. Dommage, car les lieux filmés sont de toute beauté mais ne sont pas mis en valeur. La petite fille, c’est aussi Joséphine Serre dont le minois parfait, souriant, lisse tant il semble pur, auréolé d’une longue coiffure ondulée fait penser à ces poupées de porcelaine qui se faisaient dans le temps. Mais c’est aussi une adorable Mme Fairfax, incarnée par une très sympathique Joan Plowright. "Jane Eyre", c’est une immersion au cœur du XIXème siècle, là où les mariages étaient encore forcés par les arrangements dictés par les besoins financiers ou de maintien de titre. Mais c’est aussi une histoire d’amour naissante, tout en subtilité, car non déclarée. Là réside toute la poésie du film qui nous offre de bien jolies photographies, agrémentée de musique telles que nous pouvions en entendre à cette époque. Sans être transcendantal, "Jane Eyre" se suit sans difficulté tout au long des presque 2 heures. Car si c’est par définition un drame, il ne tombe jamais vraiment dans le larmoyant, bien qu’il manque tout de même d’emphase et de de sentiments, notamment sur la fin pour laquelle j’attendais un peu plus d’apothéose. Voici donc l’avis de quelqu’un qui n’a pas lu le livre.