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Cinéphiles 44
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5,0
Publiée le 13 janvier 2018
Avec L’une chante, l’autre pas, Agnès Varda signe sûrement le plus beau film en faveur de la contraception. Ce film féministe parle à la fois de l’avortement, de la liberté sexuelle et de l’autorité parentale ou maritale notamment avec la condition de la femme en Iran. Si le film débute avec de magnifiques photographies de femmes, il est surtout remarquable grâce à ses dialogues qui oscillent entre pure comédie pinçante et mélodrame bouleversant. C’est aussi ici que nous découvrons notre tête rousse préférée Valérie Mairesse qui est aujourd’hui, plus de quarante ans plus tard, malheureusement cantonnée à des rôles de téléfilms. Au-delà de ces portraits de femmes, Agnès Varda filme une magnifique lutte pour l’optimisme. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
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4,0
Publiée le 8 février 2010
Rèalisèe ènergiquement par Agnès Varda, "L'une chante, l'autre pas" raconte l'histoire d'amitiè de deux femmes entre 1962 et 1976, annèe rèvolutionnaire dans l'èvolution de la condition fèminine! S'il y a une lutte racontèe dans cette petite merveille d'èquilibre, c'est celle pour la contraception, pour la libertè sexuelle ou corporelle des femmes! Et dans l'histoire de cette lutte, le procès de Bobigny qui aboutit à la loi Veil, est plus importante que 68! Ce n'est donc pas un hasard si les deux hèroïnes, sèparèes par la vie, - Valérie Mairesse et Thèrèse Liotard, toutes les deux excellentes - se retrouvent inopinèment devant les portes du tribunal de Bobigny, où c'est tenu un procès politique de l'avortement! "L'une chante, l'autre pas" pourrait se rèsumer par la chanson joyeuse "Ni cocotte, ni popote, ni falotte. Je suis femme, je suis moi..." que chante Pomme avec le groupe Orchidèes! Une joyeuse rèussite...
Manifeste d'Agnès Varda en faveur de l'émancipation féminine, "L'une chante, l'autre pas" se veut avant tout un témoignage sur l'atmosphère revendicative des années 70. Pilule, avortement, mariage, partage des tâches ménagères... tout y passe. Gisèle Halimi, véritable guest star du film, rejoue même pour la bonne cause l'une des scènes du procès de Bobigny de 1972. Il s'agit d'ailleurs du seul passage un peu politique, Agnès Varda favorisant l'émotion et pas le rationnel, les personnages et pas l'Histoire. Il en résulte une œuvre assez plaisante avec les destins croisés de deux femmes des années 70 qui aspirent à plus de libertés. Le film manque toutefois de rythme et les nombreuses pauses musicales hachent un peu trop l'intrigue. Le jeu un peu incertain de quelques acteurs, en particulier dans le premier tiers, laisse lui-aussi à désirer. Une œuvre-phare donc, à connaître absolument, mais pas des plus exaltantes.
Sorti à fin des années 70, ce film d’Agnès Varda nous fait suivre le destin entre 1962 et 1976 de Pomme et Suzanne, deux jeunes femmes qui vont sceller leur amitié lorsque la première, encore adolescente, va aider la seconde à avorter. Ce film aux forts accents musicaux prend la forme d’un portrait intime de deux femmes qui prendront des cheminements différents tout en se retrouvant sur des questionnements communs autour de leur vie amoureuse, familiale et professionnelle. Mais il dresse aussi le tableau d’une période française marquée par les mouvements alternatifs et importante pour le féminisme – le procès de Bobigny (1972) y est évoqué et Gisèle Halimi y fait une petite apparition amicale. Tour à tour tendre, dur et poétique, un témoignage important d’une époque révolue.
En 1962, Pauline (Valérie Mairesse) a dix-sept ans et ne supporte pas la morale petit-bourgeois dans laquelle ses parents l'ont éduquée. Elle prépare paresseusement son bachot et consacre son temps libre à la chanson. Elle retrouve par hasard Suzanne (Thérèse Liotard), une ancienne voisine de cinq ans son aînée, qui vit en couple avec Jérôme, un photographe, dont elle a déjà eu deux enfants et dont elle en attend un troisième. Pauline va aider Suzanne à avorter. Entre les deux femmes se nouera une amitié qui défiera le temps.
Quand Agnès Varda réalise "L'une chante, l'autre pas" en 1977, le combat pour les droits des femmes fait rage. L'engagement des militantes du Planning familial, des "salopes" du Manifeste des 343 - qu'Agnès Varda avait elle-même signé - et de Gisèle Halimi - qui apparaît dans son propre rôle dans le film - avait déjà porté quelques fruits. Mais beaucoup restait à faire pour ébranler la société française, patriarcale et phallocratique.
C'est dans ce contexte politique bien particulier qu'Agnès Varda sort son film. Elle aurait pu en faire un appareil propagandiste pachydermique comme les années soixante-dix dans leur obsession militante en ont hélas beaucoup produit. Mais "L'une chante, l'autre pas" réussit au contraire à rester léger. Car loin de s'attacher à faire le tableau d'une époque (elle n'évoque même pas d'un mot Mai 1968 ou la loi Veil), Agnès Varda fait avant tout le portrait de deux femmes.
Le film, qui dure deux heures, leur donne une rare épaisseur, exaltant leurs qualités (l'énergie de Pauline, la douceur de Suzanne) sans rien cacher de leurs défauts (l'irresponsabilité de la première incapable de se fixer, le fatalisme de la seconde prompte à se replier sur elle-même). Aujourd'hui, on aurait réalisé une mini-série de six épisodes les suivant au cours des années comme le fait le film entre le gris Paris de 1962, le Soissonnais où Suzanne retourne après le suicide de Jérôme, la Côte d'Azur où elle s'installe ensuite pour y rencontrer Pierre, l'Iran exotique où Pauline ira se marier avant d'en revenir bien vite...
Il se dégage de ce film au charme suranné, ressorti dans quelques salles parisiennes à une époque où #MeToo et #BalanceTonPorc lui donnent une nouvelle actualité, une tendresse communicative. Certaines critiques lui reprochent sa naïveté. Reconnaissons lui au contraire sa douceur.
Chef d'oeuvre d'un féminisme visionnaire, au récit passionnant, aux actrices merveilleuses et à la mise en scène excellente. La sororité en place est bouleversante et la fin fantastique.
Lenteur, longueurs, désuétude... Ce film d'Agnès Varda accumule les défauts et prend un vrai coup de vieux 30 ans après sa sortie. Dommage pour Thérèse Liotard et Valérie Mairesse, comédiennes sympathiques et convaincantes, qui, à elles seules, peinent à sauver l'ensemble...
Un film de femmes sur les femmes, très bien écrit et réalisé par Agnès Varda. Valérie Mairesse est très touchante. Sa bouille de gamine rebelle et ses grands yeux bleus nous hypnotisent. Ce film a un petit côté documentaire. On plonge en plein cœur des années 70 avec ses codes et sa société patriarcale. tout en restant très poétique et émouvant. Un film que l'on devrait montrer aux jeunes femmes d'aujourd'hui. Le message est beau et simple : Respectez-vous ! Votre corps vous appartient !
Un très bon film et probablement le meilleur film " féministe", jamais fait, car il englobe beaucoup de questions de fonds , sans jamais tomber dans le didactisme; la liberté individuelle, la contraception, l' IVG, les positions dominantes , mais aussi le plaisir de l'enfantement , la "femme bulle". Des dialogues profonds , intenses mais jamais ennuyeux, et un magnifique jeu des deux actrices principales . T. Liotard que l'on aura pas assez vu, est excellente . Tout cela filmé avec légèreté et souvent beaucoup de poésie. Les personnages de seconds rôles , en mode hippies 70's sont aussi très révélateurs d’une époque révolue. Un petit bijou.
Film militant (genre qui rapidement peut devenir lourd mais ici ce n'est pas le cas) pour les droit de la femme et de l'humain tout simplement. Très intéressant de voir l'évolution des droits en France au cours des années 60 et le contraste avec l'Iran. Belle histoire d'amitié, le scénario est bien construit ellipses et flash-backs arrivent de manière fluide dans le récit. Les actrices ne sont pas sensationnelles et la seconde moitié du film est moins bonne.
Je le dis d’emblée, je préfère celle qui ne chante pas, Suzanne (Thérèse Liotard) ! Pauline (Valérie Mairesse) a le culot de dire qu’elle sait chanter ! C'est affaire de goût…
Ce n’est pas le plus important du film, « L’une chante, l’autre pas » est un hommage aux femmes, à toutes les femmes du monde entier, rondes ou plates, celles aliénées par le mariage, celles qui avortent clandestinement dans la douleur et la honte, celles qui désirent vivre la maternité ou pas, celles qui veulent avoir le choix, tout simplement, loin des diktats des hommes. Agnès Varda réalise un film militant avec une pointe politique : le procès de Bobigny, une fulgurance qui permet de mettre en scène Gisèle Halimi. Mais tout est politique à bien y regarder, ce mouvement féministe qui baigne dans une ambiance hippie est politique ; toutes ces femmes mobilisées pour les femmes à travers le planning, à travers la création artistique de la troupe de Pauline est politique ; le séjour en Iran de Pauline avec le regard d’Agnès Varda sur la place de la femme et la place où se retrouve perfidement reléguée Pauline est politique. C’est un film militant et comme tout militantisme c’est nécessairement politique.
« L’une chante, l’autre pas » est un film engagé où la lutte de toutes ces femmes permettront à Simone Veil d’imposer la loi pour l’avortement. Un immense pas.
Les générations sont toutes représentées avec Suzanne, sa mère et ses enfants. Sa fille parle comme sa mère, la transmission du message semble assuré. De mère à fille, la lutte des femmes continuera et continue encore à ce jour. Assuré ? Oui, rien n’est vraiment acquis, et plus que jamais, la femme doit rester vigilante. Ne pas se relâcher. Ne JAMAIS se relâcher…
A part ça, Agnès Varda se plaît à faire jouer des non-professionnels qu’elle dirige toujours aussi mal et c’est limite avec certains pros. Son sujet est sincère, traité avec une certaine légèreté mais je ne me fais vraiment pas à sa démarche artistique. Mais au moins avec Agnès Varda, je ne me contente pas de trois lignes. C’est le quatrième film que je visionne et j’écris plus que nécessaire. C’est pourquoi, je reste très indulgent pour son sujet, pas pour Agnès Varda !