Dérive psychogéographique somnabulique, ludique, envoutante, drôle, hypnotique, on prend place avec le passager du train, voyageant entre rêve et réalité, observant sous la loupe Winnipeg et son blanc manteau de neige, à travers la vitre recouverte de givre, qui défile dans une nuit fantasmatique, hallucinée, les quartiers, les époques, les épisodes plus ou moins fantaisistes, distordus, déformés par le souvenir, les fantasmes, le poids de la culpabilité, pseudo drames de l'histoire municipale et familiale, détournant allègrement et avec beaucoup de malice, films d'archives réels et truquées, réarrangés. Les cartes se chevauchent, s'entremêlent pour reconstruire de toute pièce, à sa guise, une mythologie personnelle avec lyrisme et drôlerie, territoire onirique, expressionniste, à la croisée des chemins. Alice traversait le miroir ; Guy MADDIN, comme David LYNCH ou Atom EGOYAN, nous fait passer au travers de la neige de l'écran.