"Superman and the Mole-Men" est ce que l'on appelle communément une sympathique série b, le genre de films qui fait plaisir à voir lorsque l'on n'a rien à faire. Alors oui, il est vrai que le niveau est tout de même bien bas : mais le film étant sorti six ans après la guerre, je pense que l'on peut donc dire que son âge pourrait lui pardonner certains défauts. Bon, d'accord, c'était dix ans après "Citizen Kane", mais quand même. Et si je peux dire que ce moyen-métrage ( semble-t-il? ) est en quelque sorte "culte", c'est seulement parce qu'il est la première adaptation cinématographique du mythe de "Superman". Seulement, il n'y a rien d'autre. Car il faut bien le dire, comparé au "Batman" de 66, le niveau n'est clairement pas le même. Ici, tu le sens que le tout manque de budget, que le film est fait avec deux carrotes et une tomate. Mais bon, dans le cas présent, cela lui confère un certains charme. Un certains charme, je dis bien : les effets spéciaux assez basiques et ruidementaires feront longuement sourire, à l'image de ces Mole-Men, nains radioactifs sûrement interprétés par des enfants qui ne savent même pas ce qu'il viennent foutre là, évidente métaphore du danger soviétique de la Guerre Froide. Et c'est en cela que ce métrage ci m'a grandement rappelé le chef-d'oeuvre de 52, sorti un an plus tard : "Le Jour où la Terre s'arrêta", puissante réflexion sur la violence de l'homme et sa place dans l'univers. Sauf qu'ici, comme vous vous en doutez sûrement, c'est mal fait. Pas seulement d'un point de vue esthétique, non, également d'un point de vue scénaristique. Car oui, même si le scénario apporte quelques bonnes idées, les gars en charge de l'écriture semble ne pas être parvenus à toues les exploiter de manière convenable. Ainsi, les situations s'enchaînent sans réel sens, sans que l'on comprenne réellement pourquoi; les personnages ne sont guère approfondis, référence particulière au personnage de Clark Kent, complètement éloigné des comics, démontrant tout le manque de respect que les scénaristes portaient à cette forme d'art aujourd'hui fortement démocratisée. Et pour ajouter à tout cela, les dialogues sont souvent fortement niais. Niveau acteurs, c'est pas forcément meilleur : outre un Superman qui prend la pose aussi légendaire que ridicule apparue sur la couverture de son comics originel, le reste n'est pas franchement pas bien resplendissant. Lois Lane ne ressort guère, de même pour tous les personnages principaux, les monstres jouent comme des gamins, justement, et les prétendus "méchants" humains ne possèdent ni présence, ni crédibilité. C'est dingue, quand même, on n'en était plus à la naissance du cinéma, pour jouer comme cela. Et encore qu'à l'époque, les mecs s'avéraient largement, mais alors largement meilleur. Niveau effets spéciaux, autant ne pas en parler, seul le décollage de Superman est convaincant. Les maquillages ne sont guère digne de fierté, de même pour les décors, qui démontrent un sérieux manque de soin : on sent que le film a été tourné avec quatre sous; quand les gars ouvrent une porte sur l'extérieur, c'est la nuit noire, signe d'un bien mauvais investissement. De plus, manque de soin oblige, les plans alternent la nuit et le jour, sans réel sens : les gars, à midi, il ne peut pas faire nuit. Par contre, la transformation de Clark Kent à Superman est convaincante : on ne reconnait pas du tout l'acteur. Un bon film en soit, car même s'il sonne clairement l'amateur, au moins nous permet-il de rire et de nous détendre. Et pour cela, si vous êtes amateurs de comics, je vous le conseille fortement. Amusant.