Tout commence par un malaise au milieu d'un cimetière. Tout commence mal car la séquence, filmée de loin, prend une tournure théâtrale pesante et surjouée (ceci sans dialogue!). Ensuite, il se passe beaucoup de choses dans "L'herbe du rat" ; des textes mystiques en pagaille qu'il faut retranscrire du manuscrit, un jeu de séduction surréaliste qui vire à la photographie érotique (la femme dans toutes ses positions), une paranoïa grandissante à l'arrivée du rat, l'adultère animal, ce même rat qui se faufile dans les draps de madame pour lui satisfaire les parties, du somnambulisme aussi, puis enfin, gros délire paranormal, une fin humoristique qui continue le récit sur fond de squelettes. N'en révélons pas plus ; disons du film qu'il a le mérite d'être inattendu et unique en son genre (qui est unique en lui-même!). Mais disons aussi, en toute objectivité, que herbe du rat ou herbe du dealer, Julio Bressane en a de toute façon fumé trop. Son délire hystérique sans queue ni tête est sidérant de n'importe quoi ; sous prétexte de faire de l'art contemporain (éternel débat qu'il m'est convenu d'éviter), le film se construit sur un assemblage psychédélique sur le désir, l'art, la création, l'Histoire, la mort, en un huis-clos particulièrement poisseux et pornographique. Il n'y a bien que la photographie ahurissante de maîtrise de Walter Carvalho qui offre au film une certaine forme de beauté, dans des tons ôcre évoquant les plus beaux tableaux hispaniques des siècles derniers. Malheureusement, celle-ci est au service d'un symbolisme particulièrement enfantin (le rat s'introduisant dans une citrouille entamée, censée représentée le vagin de la femme), jusqu'à ce que plus rien ne soit compréhensible ; au bout de 40 minutes, tout s'enchaîne dans un défilé grotesque et vulgaire de tout et de rien, de métaphores bricolées, d'un motif d'une Symphonie de Mozart repris en harmoniques de contrebasse en guise de musique de fond abstraite, et les personnages sont de moins en moins maî