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Nelly M.
94 abonnés
525 critiques
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5,0
Publiée le 22 juin 2014
Une femme-bourreau à l'écran attire, surtout quand le cinéaste en dévoile la sensibilité sous le masque. C'est comparable à la violence que se font tous les responsables de par le monde dès lors qu'ils optent pour l'application d'une sentence inhumaine. Splendeur de chaque minute à l'image. Etrange douceur en creux. Bercement du sirop musical. Des ombres plus que des présences dans un entrepôt d'automates qui répètent leur numéro : jouer à être plusieurs. Et soudain, un strip-tease raffiné se décalant en très gros plan sur l'oeil embué de cette solitaire à vie, qui se prête pourtant à un corps à corps périlleux, fuit vers un animal battu à mort et revient pour la virée en barque d'un romantisme incertain... Ce regard acéré, toujours esthète malgré la noirceur du sujet, est loin d'émaner d'un monstre froid. Le cinéma chinois indépendant, encore trop méconnu en France en 2011, offre mille visages, c'en est un, dont curieusement les spectateurs sortent prostrés, les spectatrices un peu moins.
Coincés entre les parois glacées du compartiment d'un train,entre les vitres sales d'un bus grinçant, recrachés par les volutes de fumée toxiques et compressés par les murs du tribunal,les êtres froids, voyageurs ankylosés par la misère, évoluent peu ou pas, lentement, mesurant leur faits et gestes, apeurés de briser l'équilibre morbide de cette Chine paralysée. Léthargique, parfois ennuyeux mais toujours beau et intrigant, Train de nuit (ye-che ye-che ye-che, souffle brûlant de la locomotive agitée) glisse comme il peut à l'écran, zigzague entre les étincelles dangereuses et piquantes des industries, barbotant dans une misère repoussante, fascinante, contradictoire, s'aiment-t-ils?
Séduisant sur le papier, ce récit se perd un peu en pauses et abus de non-dits mais il décrit avec sincérité la solitude de deux désoeuvrés. Métaphore de l'individualisme croissant de la société chinoise mais aussi de ses codes oppressants. Quelques plans (à l'atelier) réussis.
"Train de nuit" ou le cinéma asiatique dans tout ce qu'il a de plus hermétique. Voilà ainsi un film triste, maussade, morose, morne qui se veut plus une succession de scènes qu'une histoire réellement linéaire. Faut vraiment s'accrocher quand même pour trouver une once d'excitation ici. Même si j'y vois la description actuelle des villes de grande solitude. Non, rien à faire, ceci n'est pas pour moi.
Une oeuvre au noir, portrait en creux de la Chine d'aujourd'hui. Sans concession, brutal, parfois peu compréhensible,le film manque d'une colonne vertébrale solide pour convaincre. Les motivations de la jeune femme, personnage principal, semblent obscures du point de vue psychologique, et on fint par se désintéresser de son sort.
Un film très sombre sur la Chine qui mise sur le minimalisme mais qui arrive malgré tout à éviter le misérabilisme grâce à une mise en scène très stylisée bien que très froide. Train de nuit est une expérience glaçante mais émouvante.
Il y'a quelque chose d'implecable dans cette mise en scene. Chaque plan propose un horizon bouché ou des personnages d'apparence impassible semblent resignes. La force de la mise en scene tient dans la volonte du cineaste de s'accomoder de cette noirceur et ainsi reveler des sentiments sans pathos.
Un film magnifique. Un sujet poignant. Une peinture glacée de la chine d'aujourd'hui. Un émouvant portrait de femme seule. On en ressort marqué... et pour longtemps.