Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
givree_la_fee
27 abonnés
62 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
Est-ce qu'un drame unit les personnes entre elles ? Peut-être. Certains prétendront que oui. Atom Egoyan lui, nous montre que non. Un drame n'est qu'une violente et impitoyable rafale de vent qui s'abat sur une cabane de bois déjà fragile. Des morceaux (de bois, de larmes, de lune) gisent çà et là, brisés, perdus et vulnérables sur l'herbe encore frémissante. Il est cinq heures déjà, c'est l'hiver, le soleil tombe, la nuit se lève, leurs bottes crissants sur le long parterre neigeux, les victimes se replient sous leur toit, se renferment chaque soir un peu plus dans leur carapace éternellement grise et bâtie à force de mensonges. Existent en ermites, meurent à petit feu, ne vivent plus car n'ont plus rien pour vivre. Tout cette souffrance sur laquelle le froid même a lâché son emprise, Atom Egoyan la film avec magnifiquence, avec une grandeur sans limites mais pudique et réservée, donnant à son oeuvre un aspect unique préservé à jamais des outrages du temps. Se mêlent à cela des acteurs touchants de justesse (Sarah Polley, Ian Holm ...) et les paysages sans fin du Canada. La cabane de bois, tout nous donne à la reconstruire, promettant ainsi à Atom Egoyan de beaux lendemains.
Je ne peux que rejoindre l'avis d'une grande partie des avis que j'ai lu à savoir qu'on en ressort troublé sans savoir trop quoi en penser. C'est d'ailleurs ce que je pourrais critiquer c'est que on laisse planer le doute sur les vraies motivations de cette ado superbement interprétée par Sarh Polley. Une ado étrange, et mystérieuse dont on ne sait toujours pas comment cerner à la fin du film. L'ambiance de ce village est vraiment bien mis en scène, Atom Egoyan a réussi me mettre dedans. Suivre cet avocat essayer de convaincre les habitants touchés par ce drame (pour des raisons personnelles que je n'ai malheureusement trouvé pas très claires) quitte à semer la discorde entre ceux qui le suivent et les autres est très intéressant, parfois inquiétant vu la réaction de certains habitants. La décision finale reviendra à Sarah Polley et j'aurai encore plus apprécié ce film avec plus de clarté sur les motivations de cette jeune fille bien mystérieuse...
C'est à ce jour le seul film d'Atom Egoyan que j'ai vu, celui-ci m'a conquis. Je vais faire dans la simplicité pour qualifier The sweet hereafter : c'est un grand moment de cinéma. Et un grand moment de cinéma qui commence par une claque dans la gueule, un drame humain terrassant, une petite ville qui voit mourir ses enfants, le car scolaire englouti dans un lac gelé suite à un accident. Vraiment injustement méconnu, je vous incite à dégotter quelque part ce film, il serait dommage de passer à côté.
13 668 abonnés
12 406 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 26 juillet 2010
Dans de splendides paysages enneigès canadiens, le cinèaste Atom Egoyan bouleverse la chronologie pour montrer le travail de deuil d'une communautè qui redècouvre la solidaritè, dans une belle fluiditè de mise en scène! Le film a ètè couronnè au festival de Cannes - avec le Grand Prix (entre autres) - pour son adaptation d'un roman de Russell Banks sur l'accident d'un car scolaire, où un avocat incite les habitants d'une bourgade à demander rèparation, après la disparition de leurs enfants! Perdu dans un rythme à la fois lent et prècis, les acteurs sont remarquables, de Iam Holm à Sarah Polley, pour une oeuvre mètaphorique et douloureuse, qui èpouse le point de vue de chacun de ses personnages...
Une oeuvre au rythme lent, peut-être un peu exagérement lent d'ailleurs, à laquelle le parallèle qui est fait entre le conte "Le Joueur de flûte de Hamelin" et le désespoir d'une petite ville entière à cause d'un fait divers tragique donne une allure fantasmagorique que les décors neigeux où se déroule l'action ne font que mieux souligner. Que dire de plus sur ce film un brin étrange à part qu'il montre bien qu'il n'y a rien de plus fédérateur que la tristesse et que Ian Holm, dans le rôle d'un avocat qui insuffle de la haine chez les autres pour essayer de chasser ses propres démons, est troublant.
S'il faut qu'un film soit long, mélodramatique, rempli de métaphores qui à l'arrivée ne voulaient pas dire grand-chose, alors ça sera sans moi que de dire que ce film est là un chef d'oeuvre. J'en ai avant tout ressent la longueur, le rythme insoutenable. Une étoile cependant pour le forte présence de Sarah Polley et sa voix aux chansons style fin des années 70 qui est comme une oasis en plein désert.
Superbe ! En déconstruisant une histoire assez simple, Egoyan en restitue l'essence dramatique. La pudeur des émotions et des sentiments chez des gens simples sont magnifiquement rendues par tous les acteurs. Bref, du grand art.
La lenteur n'est pas ici synonyme de subtilité, bien au contraire. La métaphore du joueur de flûte est appuyée, soulignée, répétée jusqu'à provoquer l'agacement. Et au fond quel sens porte-t-elle ? elle dénonce l'étranger, ici l'avocat, comme étant un être dangereux dans cette communauté rurale. Or cet homme est finalement le plus complexe, le plus atteint par la souffrance en dépit des apparences, le seul à même de donner à chacun la possibilité de parler de sa propre souffrance. A contrario, l'inceste du père de Nicole est traité plus qu'avec légèreté, avec un esthétisme qui l'excuse autant que les propos de sa fille à qui revient la "morale" finale : laisser tranquille cette communauté avec "ses" lois... ne pas déranger ses secrets. Laisser les gens en vase clos, fût-ce pour y mariner dans des situations des plus glauques. Et ce que j'ai trouvé totalement ridicule, c'est le traitement de la couleur : l'association quasi systématique (là encore d'un esthétisme déplacé quand bien même il aurait pour rôle de rappeler les images du livre de conte du Joueur de flûte, une fois de plus...) du bleu canard virant au vert et du rouge. L'apparition de chaque nouveau personnage (avec un vêtement vert et/ou rose) touche au gag.
Voilà un film méconnu sur lequel je suis tombé complétement par hasard. A première vue, rien d'exceptionnel mais une chose à particulièrement retenu mon attention : le jeu des jeunes acteurs et même des très jeunes. Ils sont d'un naturel et d'une profondeur, j'avais rarement vu ça auparavant. La palme revient quand même à la jeune Sarah Polley, qui avec sa beauté pure, nous gratifié d'une superbe prestation. Pour le reste, en ce qui concerne les bons points, on pourrait citer la variété des plans ; la bande originale assez simple mais efficace ; les sujets de fonds comme le plus important du long métrage : les secrets ; l'Amérique profonde, enfin reculée disons ; etc ... Je n'ai pas été déçu dans l'ensemble mais si je pouvais faire un ou deux reproches je dirai que "The Sweet Hereafter" est un peu trop long et que parfois on ne comprend pas trop le pourquoi du comment. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que j'ai vu le film du siècle mais j'ai passé un bon moment. Il y a un véritable message derrière tout ça et la protagoniste nous accompagne durant ses presque deux heures avec un dialogue en off, très intéressant. J'ai découvert après que j'avais détesté une de ses autres réalisations : "Adoration", comme quoi j'ai bien fait de tomber par hasard dessus. Donc à voir si vous avez un peu de temps libre devant vous. 12/20.
Un film à l’ambiance étrange – il m’a fait penser à Insomnia de Nolan, lorsqu’un « étranger » arrive dans une communauté reculée, loin de l’agitation des grandes villes et que tous les repères habituels se mettent à flotter dans l’incertitude. La musique est décalée, voir incongrue, probablement volontairement pour accéder ce sentiment. Le format scope perd de sa force sur un petit écran. L’avocat – joué par l’excellent « hobbit » Ian Holm- payé à la commission sur les dommages et intérêts obtenus auprès des « vrais » responsables pourrait être parfaitement odieux si lui-même ne partageait pas lui-même avec les parents de ce village ce que signifie la perte de son enfant. Le film ne reprend pas la conclusion du bouquin et n’est pas aussi explicite sur le rôle salvateur de l’adolescente, ayant survécu au drame. J’attendais plus sur le développement des caractères des différents protagonistes, il y a un petit gout d’inachevé dans ce film original, à l’image de ce metteur en scène aux origines multiculturelles riches, et que je ne connaissais pas jusqu’ici. DVD janvier 17
Il est bien agréable aujourd'hui de se replonger dans l'œuvre antérieure aux années 2000 du cinéaste canadien dont les récents films (Adoration, Chloé) de plus en plus puritains et grotesques, jusqu'à son dernier opus Captives, incompréhensiblement sélectionné en compétition à Cannes, n'ont cessé de décevoir. On retrouve certes déjà dans De beaux lendemains un propos sentencieux (la disparition des enfants qui obsède l'avocat Mitchell Stephens, confondant son histoire personnelle avec celle des autres, comme métaphore du sentiment collectif de culpabilité des adultes - adultère, inceste, impuissance de Stephens devant la vie dépravée que mène sa fille Zoe, junkie et séropositive, renvoyant à un trauma advenu alors qu'elle était enfant et pas encore "perdue") et édifiant (préserver la cohésion du groupe) mais il est transcendé par la beauté formelle et la subtilité du scénario (malgré quelques invraisemblances), à l'image du récit qui navigue habilement entre trois périodes distinctes. Le plus beau sortilège du film est de mettre en exergue de son intrigue proprement dite, le conte traditionnel du "Joueur de flûte de Hamelin". Ainsi le personnage de Nicole renvoie au petit garçon estropié qui s'est vu refuser l'accès au pays de l'enchanteur. Le recours au conte, tout en prémunissant le récit d'un quelconque pathos par le biais du fantastique et de l'imaginaire enfantin, offre une réflexion sur la précarité de notre existence et sur l'au-delà, ailleurs diffus qui imprègne le film quoique implicite. Comme dans la belle scène finale où ce qui semble être la lumière des phares du véhicule de Billy Ansel que voit Nicole par la fenêtre, se mue en une lumière irréelle, peut-être venue du pays des morts. La promesse d'une porte d'entrée vers l'au-delà, vers l'imaginaire.
Un film trouble, dur, inquiétant et intéressant. Un film dont on ne ressort pas indifférent. Difficile de résumer en quelques lignes ce que j'en pense. C'est une œuvre qui s'intéresse beaucoup à la psychologie des personnages, mais ce qui nous permet de comprendre leurs actes, leurs motivations. Notons que Sarah Polley est excellente dans son rôle d'adolescente. Quant à la mise en scène de Atom Egoyan, elle vient souligner le tout, avec des plans magnifiques venant contraster la difficulté du sujet. On en ressort troublé, on ne sait pas quoi en penser.
Atom Egoyan réalisateur intellectuel transpose le joueur de flûte de Hamelin à un drame (accident de car provoquant la mort de tout les enfants). Mise en scène imperceptible (génie) et sans jamais être larmoyant aboutit a un cauchemar qui hante encore