Pour son premier long-métrage,Martine Doyen ne commence pas par la simplicité.Voguant dans une schizophrénie très Lynchienne,cette histoire d'identité et de mémoire reste difficile à suivre;le film de Doyen commence plutôt bien,laissant le spectateur toujours en suspend grâce à une atmosphère flottante et étrange,puis,peu à peu,le fil narrateur s'obscurcit,s'efface et laisse place à des scènes plus ou moins réussies mais qui ne se conduisent pas assez les unes aux autres.Ce qui fait que l'on n'y comprend strictement rien par certains moments,ou alors que les neurones sont en tensions pour tenter de piger ce qui n'est en fait que (souvent) très simple.Cette envie de tout compliquer,de tout densifier risque d'en agacer plus d'un rapidement,et joue un rôle à contresens;si Martine Doyen voulait grâce à cela rendre son film complexe et impénétrable,elle rate sa cible puisque son film devient de plus en plus chargé et ininteressant.Puis,au bout d'un moment,ce qui devait arriver arrive:on s'ennuie fermement (tout le passage en Bavière est d'une longueur effroyable).Toutefois,la mise en scène se révèle convaincante,surtout quand elle essaye de rendre irrationnel ce qui tient de la banalité;"Komma" plonge alors aux confins du fantastique,et la façon dont le décor sert d'élément indissociable entre ces deux paramètres,fantastique et réalité,rend le plaisir total.De plus,les acteurs sont magnifiques : l'indescriptible Arno (dommage que son accent Suédois rendent les mots eux aussi indescriptibles),et la superbe Valérie Lemaître en particulier.Et puis,quelques idées traînent par-ci par-là,et la B.O. en accord avec l'ambiance oppressante parvient à rendre crédible un scénario qui l'est moins.Au final,"Komma",intéressant d'un point de vue plastique,reste scénaristiquement (et cela handicape le tout) vain et impuissant face au climat sourd,angoissant,bizarroïde et ovniesque qui le rend un peu plus que regardable,et ferait presque oublier son aspect brouillon et ses idées pas toujo