C'est l'un de mes films préférés : Brünhilde m'a toujours inspirée, et dans ce rôle, Kristinna Loken est parfaite : la vierge guerrière (virgo virago) que la faiblesse des Hommes (l'appat du gain) détruit. Les scènes où elles se languit de Siegfried sont un peu niaises, c'est mon seul regret à son sujet. J'apprécie ce genre de film car il fait connaitre des mythes très anciens qui traitent de thèmes intemporels, et j'ajoute que, de Uli Edel également, il y a "les Brumes d'Avalon" qui, encore une fois, met les femmes en avant dans le cycle arthurien (leur impact sur les mythes n'est pas négligeable). Ayant lu la "Chanson des Nibelungen" avec ses différentes versions traduites du haut allemand (il est très simple à lire malgré son ancienneté) je pense que Uli a su en tirer le meilleur. Comme dans Tristan et Iseuld, c'est l'histoire d'un amour tragique aussi, mais pas seulement, car on a aussi, comme souvent dans ce genre de film, le contexte des croyances anciennes qui s'éteignent pour laisser place au Christianisme (thème qui semble plaire à Uli Edel), et il fait du couple Brünhild/Siegfried le symbole de la fin de ces croyances comme un bouquet final, un adieu qui nous emplit de regrets. La fin du film est très touchante. J'aurai aimé qu'il traite du thème de la Walkyrie + que de la reine d'Islande et de son rapport avec Odin, mais à ce compte là il aurait carrément pu faire une trilogie. 3 heures, c'est encore trop court pour tout raconter, en fait. Brünhilde, femme blessée, violée (je le perçois comme ça), trompée, trahie,... Siegfried aussi est trompé et trahi dans cette histoire. C'était un couple prédestiné, dont la pureté aurait du rester intacte, mais que la faiblesse des hommes a sali pour en faire des pantins. La mort sera leur seul salut, et on les imagine se retrouver au Walhalla vivre enfin leur véritable histoire loin de la cruauté des hommes. Bref, je préfère mille fois ce film au Seigneur des Anneaux qui, lui, est bien trop américanisé avec de belles images mais des personnages clichés (gentil hobbit/vilains orcs). Dans l'Anneau Sacré, les personnages sont déjà plus ambigus, ils ont tous leurs forces et leurs faiblesses. Si ce film avait été réalisé par Peter Jackson, je suis certaine qu'il m'aurait beaucoup moins plu. Un grand merci à Uli Edel ! Merci, merci merci !