Les Barbarians, c'est la quintessence même de ce qu'il ne faut pas faire dans un film; et même si cette formule a déjà été prononcée, écrite, parlée et chantée des siècles et des siècles avant moi, je l'appuie une nouvelle fois : si tu veux faire un mauvais film ( ou autre chose, je pense pas qu'on parlait de film au Moyen-Âge ), t'as tout le cahier des charges pour réussir à le rater. Balaise, vraiment. Comme qui dirait, c'est visuellement très moche, et artistiquement très douteux. Film italien sans aucun budget, grosse daubasse qui tâche son monde, "Les Barbarians" n'en finit plus de subjuguer le spectateur; non pas par son talent de tous les instants, plutôt par le délire qu'il affiche et met en image sans aucune retenue. Le résultat, fascinant, en bouche un coin. Dixit Howard le canard. Autre fait notable, ça pompe plus que Clara Morgane. Genre violent quoi. Dès la scène d'introduction, l'on tient une sorte de ramassis de tout ce qui a pu avoir du succès dans les années 80 : de "Mad Max 2 : Road Warrior" à "Conan : the Barbarian" en passant par l'introduction de "Conan : the Destructor" ( et son méchant à Corne sur la fin ), avec de l'Indiana Jones et d'autres grands films malmenés par de petites personnes, ça pompe grave le flouse des autres sans jamais atteindre leurs skills. Visuellement laid, idiot dans son écriture et ridicule dans son jeu d'acteur ( il faut les voir, les deux débiles trans-génitaux, faire des bruits de truie et de cachalot; c'est saisissant et très artistique ), voilà une oeuvre qui se caractérise comme étant la quintessence même de ce que l'on fait de pire dans le genre du z, avec des écarts à droite et à gauche, ainsi qu'une demi-mesure en veux-tu en voilà. Navrant à plus d'un titre, fendard comme pas possible, le film aura au moins eu le mérite de me faire passer un agréable moment devant mon écran, le sourire aux lèvres, avec la ferme impression que je me détendais devant un très mauvais spectacle. Une impression étrangement paradoxale, mais fichtrement véridique. Parce qu'en fait, "Les Barbarians", c'est un film sur l'homosexualité de deux frères qui s'ignorent, c'est une belle fable pourrave sur les rapports viriles en société. Bien plus que le reflet de son époque, cette perle du z italien n'en démord plus de se caractériser comme étant LA représentation du mythe de l'homme fort et machiste ( non pas Maciste, mais avec un poil de fasciste ), plus huilé que timbré. Porté par ses acteurs en roue libre et son écriture douteuse, ainsi qu'un montage dégueulasse et son travail sonore inexistant, le film se perd dans ce qu'il veut dire, tombant souvent dans la misogynie la plus idiote qui soit. Gras, lourd et vulgaire, voilà donc un petit bijou de mauvais, un divertissement dont on rit à ses dépends. Triste vérité que celle-ci, ce film n'est que catastrophe cinématographique et graisse visuelle.