Voilà, j’en termine au moins temporairement avec la saga Leprechaun, avec ce sixième épisode, finalement une sortie honorable en attendant le prochain film.
Niveau casting nous revoilà dans un ghetto noir, avec donc un casting de blaxploitation si l’on excepte Warwick Davis, qui retrouve son rôle de Leprechaun. Je ne vais pas éternellement me répéter à son sujet, mais il faut reconnaitre qu’il aura tenu durant ces six films ce personnage avec un réel brio, si l’on excepte le cabotinage un poil outrancier qu’il nous livre dans le quatrième épisode. Il est ici assisté d’un casting moins plaisant que celui du 5. Globalement les acteurs sont moins naturels, les personnages moins sympathiques, on regarde leurs morts avec une certaine inattention. Je n’ai donc pas été vraiment transcendé, cependant les interprètes sont loin d’être mauvais, malgré le cabotinage un peu lourd du grand méchant, et un Alonso qui en fait parfois trop.
Le scénario est similaire aux précédents films, introduisant cependant quelques nuances bienvenues. Le Leprechaun, qui apparait à peu près au bout d’une demi-heure, mais qui est très présent dans les dernières 50 minutes, est moins vindicatif. Le film fait aussi le choix de virer moins à l’humour et de proposer un métrage d’horreur plus sérieux dans ses choix, ce qui se ressent d’ailleurs dans des personnages moins légers avec par exemple un héros plus trouble que dans les précédents films. De manière générale le rythme est solide, surtout dans les 50 dernières minutes, le regard plus sérieux convient bien au métrage qui se démarque de fait d’une série d’épisode où l’humour était prédominant, voir la pantalonnade pour certains films. A noter une fin solide qui laisse ouvert la porte à une suite de manière maline.
Côté réalisation c’est assez propre, rien à dire, avec quelques idées originales (le coup de la jambe ; le Leprechaun punching ball…) de mise en scène. Le réalisateur offre un spectacle dynamique, il arrive à rendre le Leprechaun crédible dans ses actions, donc c’est bon. Le film essaye aussi d’être un peu plus crédible dans ses décors pour rendre l’ambiance du ghetto, que le précédent épisode qui faisait un peu le minimum. On retrouve des lieux communs, mais il y a un arrière-fond avec cette dimension défavorisée et oisive, qui réside par exemple dans ces bâtiments inachevés, ce terrain de sport fréquenté par tous les jeunes du quartier… En revanche la photographie n’est pas tonitruante pour un film de 2003, la saga a toujours eu du mal à chaque fois à vraiment proposer des films esthétiquement soignés, avec une vraie atmosphère, et plus on avance chronologiquement plus cela se ressent par rapport à ce qui pouvait se faire à l’époque. On est loin des jaquettes niveau ambiance ! Les effets horrifiques sont ici assez nombreux, ils se veulent très spectaculaires mais sont finalement moins sanglants que les précédents métrages. Vous aurez le droit surement aux pires exactions du Leprechaun dans ce sixième épisode, mais à l’écran c’est finalement léger. Enfin la bande son fait encore la part belle aux musiques urbaines, et c’est vrai que finalement c’est clairement mieux que de ne rien avoir, d’autant que j’ai trouvé ici une amélioration qualitative par rapport au film 5.
En clair Leprechaun 6 est une conclusion honorable à la saga, qui n’est pas le meilleur épisode mais s’avère très convenable. On aurait pu craindre de très fortes redondances avec le film 5, mais au bout du compte celui-ci trouve son style, plus sérieux et grave, et est même supérieur à mon sens. Finalement le seul épisode vraiment mauvais de la saga reste le 4, pour les autres, en attendant une suite à venir, on reste sur des séries B à petit budget regardable ou même bien sympathique. 3.