Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Estonius
3 359 abonnés
5 452 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 10 mars 2016
Un film très sombre, traitant de l'impossible art du compromis en politique, des jeux de pouvoirs, du fanatisme religieux, des dérives du colonialisme mais en même temps sans angélisme vis-à-vis des populations colonisées. Une optique assez rare pour ce genre de film. La réalisation est correcte, sans plus, mais le travail de la seconde équipe est intéressant, tout en restant très série B (c'est du Hammer film). On passera sur quelques incongruités genre, le dieux des druides qui s'appelle "Zeus" ou le fait qu'il n'y ait aucun viking dans ce film. La finlandaise Carita est tout à fait charmante. Surprenant et intéressant !
Un petit péplum sympathique produit par la Hammer et réalisé par Don Chaffey (Jason et les argonautes), avec ce qu’il faut de rites païens, de druides, de poursuites en chars, de romance sur joué dans de magnifiques paysages, ajoutez à cela un zest d’érotisme, une pincée de sadisme, une jolie reine callipyge, un romain gentil et juste qui prône le partage des riches et sermonne les marchands fortunés (un communiste), un romain méchant fourbe et sournois qui complote avec les marchands fortunés (un sarkozyste), bref y a largement de quoi ce réjouir, bien plus que dans n’importe quel film de Gabriel Aghion (c’est juste pour dire du mal).
La Hammer, on le sait, s'est essayé à plusieurs genres : l'épouvante gothique (le Cauchemar de Dracula, Frankenstein et le monstre de l'Enfer...), le film satanique (les Vierges de Satan, une Fille pour le diable), le film d'aventure (la déesse de feu, la déesse des sables, Un million d'année av J.C), la science fiction (Quatermass Xperiment)… Son unique incursion dans le péplum se fait sans que l'on ne perde de vue sa patte. L'histoire du film s'inspire du personnage historique Boudicca, reine bretonne s'étant révoltée contre les romains. Le film suit cette intrigue, mais en s'affranchissant de la plupart des faits historiques. Cela n'est pas un problème bien grave dans la mesure où l'histoire s'avère suffisamment prenante pour éviter l'ennui. La version française permet de corriger les erreurs de la version original (où le dieu des bretons s'appelait rien que moins... Zeus !) et offre des voix plus matures et des dialogues mieux travaillés. Les acteurs sont convaincants et bien qu'on ne nage pas dans le faste hollywoodien, la mise en scène de Don Chaffey (Jason et les Argonautes, Un million d'années av J.C) se révèle soignée et très bien menée. Parmi les scènes mémorables, on note la course de chars, l'incendie de la maison royale et la bataille finale entre les romains et les bretons qui constitue un beau morceau de bravoure. En fin de compte, même s'il tient difficilement la comparaison face aux géants hollywoodiens du genre Cléopatre ou Quo Vadis, la Reine des Vikings demeure un très bon spectacle et une réussite dans le genre péplum, bien meilleur que certains péplums italiens fauchés et sans scénarios passionnants. Un des meilleurs films de la Hammer. Et si on creuse un peu, on peut aussi le voir comme un film dénonçant le non-sens de la guerre comme en semble témoigner la fin.