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    Expire (Magali Magistry) : Le réchauffement climatique au cœur d’un film de SF français
    Chaïma Tounsi-Chaïbdraa
    Chaïma Tounsi-Chaïbdraa
    -Journaliste streaming
    Experte en binge-watching et plateformes de streaming, Chaïma Tounsi s’amuse tous les soirs à zapper sa télécommande sur Netflix, Disney+, Canal+...

    Actuellement en production, Expire est un film engagé qui tire l’alarme sur les dangers du réchauffement climatique. Nous avons rencontré sa réalisatrice Magali Magistry, gagnante des Audi Talents Awards 2015 dans la catégorie court-métrage.

    magali magistry

    AlloCiné : Parlez nous un peu de votre nouveau projet Expire

    Magali Magistry : Expire est un film d’anticipation dans lequel on suit les pérégrinations d’une jeune fille dans un monde hyper pollué. Le Smog, ce brouillard toxique que l’on subit lors des pics de pollution, a recouvert la planète et ne s’évacue plus, contraignant les gens à vivre confinés. Dans mon film, j’envisage un monde où les ravages écologiques que nous perpétrons collectivement ont rendu notre planète invivable. J’ai donc imaginé un contexte où la technologie est impérative à la survie, car la Nature détruite n’est plus en mesure de subvenir à nos besoins fondamentaux. Si l’on parle souvent de l’eau comme d’un bien précieux à préserver, qu’en est-il de l’air ? L’air respirable deviendra-t-il un jour une denrée rare ?

    magali magistry

    AlloCiné : Où avez-vous trouvé l'inspiration pour ce film ? Pourquoi faire un film de science fiction ?

    Magali Magistry : J’aime la puissance évocatrice des films d’anticipation qui peuvent avoir un effet de "lanceur d’alerte".  Depuis des années, les images de pollution atmosphérique des mégalopoles chinoises me hantent. Voir les gens contraints de se déplacer en portant des masques qui filtrent l’air, a quelque chose d’apocalyptique qui m’a tout de suite projeté dans l’idée d’un film de science fiction. 

    Mais mon film est réellement né du choc ressenti en voyant la Tour Eiffel perdue dans la brume de pollution en mars 2015. Tout est parti de cette interrogation. Quel serait notre quotidien si ces jours exceptionnels devenaient la règle ? Si la pollution s’intensifiait globalement et persistait ?

    La composante écologique a donc été première dans la conception d’Expire?

    M.M : J’ai grandi à la campagne, et je me suis demandée dans ce contexte, ce qu’il adviendrait des champs et des forêts de mon enfance. Que deviendraient les éleveurs et les agriculteurs qui dépendent de la nature pour vivre ? Que feraient-ils confinés chez eux, prisonniers d’une nature hostile ? Si la catastrophe écologique définit le contexte du film, elle n’en n’est pourtant pas le sujet. Ma question est plutôt la suivante : qu’est-ce qui définit la beauté de notre humanité, dans un environnement détruit par l’humanité ? À quoi rêve-t-on dans un univers réduit à un épais brouillard toxique ? Le personnage principal de mon film, Lila, est une jeune fille ordinaire. Elle ne sauvera pas le monde de la désolation ambiante. J'ai décidé de partir de quelque chose de noir, d'étouffant, une sorte de dystopie, pour aller vers la lumière. Pour insuffler de l’utopie dans un monde désenchanté. Si Lila parvient à vivre comme une ado normale, avec ses rêves, ses mauvais choix et ses amours, alors elle incarnera une forme d’espérance, de foi en l’humanité. 

    Magali Magistry

    Qui dit film de science fiction, dit effets spéciaux. Comment abordez vous la préparation de votre film ?

    M.M : L’aspect science fiction est un défi excitant. J’envisage d’utiliser un mix de trucages en post-production et d’effets spéciaux en prise de vue réelle. Le design des outils technologiques et des costumes sera aussi crucial. Je suis entrain de m’entourer de créateurs dont le travail personnel est lié aux problématiques de mon film. On pense tellement mieux à plusieurs !

    Comment comptez-vous approcher la mise en scène de votre film?

    M.M : Le Smog possède une certaine beauté plastique mais je ferai très attention à ne pas tomber dans un formalisme froid. Pour donner toute sa puissance émotionnelle au sujet, mon approche sera très réaliste, fluide. Un cinéma presque "vérité" dans un contexte d’anticipation.

    Après le Brésil et L’Islande, où comptez-vous tourner cette fois-ci ?

    M.M : Mon film a été conçu pour la campagne française, proche de mes souvenirs d’enfance. Je suis ravie de pouvoir m’ancrer en Bretagne, grâce au soutien de la région.

    Vous avez commencé le casting ?

    M.M :  Mon attention se porte pour l’instant sur le rôle de la jeune fille, qui sera dans tous les plans. Le film va littéralement reposer sur ses épaules. Je cherche toujours la perle rare…

    Pour quand est prévu le tournage et la sortie du film ?

    M.M :  J’espère pouvoir tourner au printemps 2016, mais il y aura beaucoup de post-production. Si tout se passe comme prévu, je pense finir Expire en octobre 2016.

    En attendant Expire, découvrez un extrait de son court-métrage intitulé Vikingar 

     

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