La vision de la fin du monde que propose Lancelot Mingau est à la fois horrible et touchante. Alors qu’il n’y a plus de raison de continuer à vivre, l’amour, la foi et l’espoir persistent. Le temps continue de s’écouler pour quelques derniers instants et tout se passe (presque) comme d’habitude. Des enfants naissent, des couples s’embrassent, des optimistes prient, un homme, chez lui, lit un livre et dehors, il neige. Ce film d’à peine deux minutes, manifestement financé avec un tout petit budget, a dû demander un travail colossal à ses auteurs (Lancelot Mingau et la productrice Ophélie Mingau, qui ont écrit le film à quatre mains) comme en témoignent ces silhouettes qui courent dans les rues de Paris. Destins Croisés est le titre assez malin de ce tout petit film qui dresse un portrait de quelques individus dans un moment d’hystérie collective. Alors que tout va disparaître, quelques destins se croisent en effet, malgré tout.
Destins Croisés
Gauthier Jurgensen