A la fin des années 1920, Salvador Dalí s’associe à un jeune cinéaste espagnol, Luis Buñuel, pour tourner un premier court métrage qui bouleversera l’histoire du cinéma : Un chien andalou. Après ce premier essai formidable, les deux compères remirent le couvert pour un long métrage tout aussi incontournable, en 1930 : L' Âge d'or (ou la preuve que les Inconnus n’ont pas inventé le gag du coup de pied dans le caniche).
Les âmes sensibles sont prévenues : Un chien andalou est d’une audace folle, témoignant d’une époque où le cinéma connaissait moins de limites qu’aujourd’hui. Le film démarre par un célèbre gros plan sur un œil tranché au rasoir. Ne vous inquiétez pas : l’actrice Simone Mareuil n’a pas été défigurée pour les besoins du tournage. Il s’agissait en réalité d’un œil de bœuf. Pour bien suivre Un chien andalou, débranchez votre cerveau un moment et laissez-vous surprendre par ces plans incongrus et surréalistes. Plus de temps ni d’espace, plus de repères, plus rien. On a des fourmis dans les mains au sens littéral, on pelote des seins et des postérieurs en bavant du sang, on traine sur son dos deux pianos, deux curés et un âne mort... C’est totalement débridé, à l’image de Dalí et Buñuel : pétillant, loufoque, visuellement étourdissant et poétique.
A partir d’aujourd’hui, vous n’avez plus aucune raison de ne pas avoir vu Un chien andalou. Quant à l’expo Dalí au Centre Pompidou, c’est jusqu'au 25 mars 2013. Plus besoin d’aller jusqu’à Figueres pour admirer ses œuvres.
Et n'hésitez pas à consulter à nouveau notre article sur le court métrage d'animation coréalisé par Salvador Dalí et Walt Disney, Destino !
Gauthier Jurgensen