Alexander Heringer s’est imposé deux contraintes fortes pour tourner son court métrage. La première est de filmer tout son scénario en un (faux) plan-séquence, tout de même ponctué d’un autre, court et final. La seconde, plus improbable encore, est de faire voyager sa caméra au sein d’un plan fixe. Est-ce possible de raconter une histoire ainsi ? Il faut croire que oui, puisque Fortune Faded parvient sans peine à faire comprendre au spectateur, en flashback, l’enchaînement d’évènements malheureux qui ont conduit à l’incendie d’une maison, le soir de Noël.
Bien sûr, une telle prouesse relève de l’exercice de style plus que de l’innovation. Alexander Heringer en a conscience, et au lieu de faire le virtuose avec son dispositif, il réalise un film bref, très bref, d’à peine plus de trois minutes. Simple, efficace, clair et majestueux, Fortune Faded est petite perle.
Gauthier Jurgensen