La cinquième saison du festival CANNESERIES a démarré en grandes pompes avec la remise du Variety Icon Award à Gillian Anderson (X-Files, Sex Education, The Crown) et la célébration de Sydney Sweeney (Euphoria, The White Lotus) distinguée du Rising Star Award de Madame Figaro.
La soirée d'ouverture s'est poursuivie avec la projection en avant-première du premier épisode de l'adaptation en série tant attendue de la franchise vidéoludique HALO, produite par Steven Spielberg.
Du côté de la Compétition, on a découvert The Lesson, une série israélienne coup de poing traitant de sujets sociétaux de fond, avec l'actrice Maya Landsmann, qui avait déjà fait sensation l'année dernière dans Sad City Girls.
HALO (Hors Compétition)
En projet depuis 2013, l'adaptation en série de la franchise vidéoludique Halo voit aujourd'hui enfin le jour. Produit par Steven Spielberg avec Amblin Television, entre autres, ce show narre la guerre au XXVIème siècle entre le Commandemant spatial des Nations unies et le Covenant, une alliance de plusieurs espèces extraterrestres, à travers l'histoire du super soldat Spartan John-117 alias Master Chief (Pablo Schreiber), le héros emblématique des jeux vidéos. Si la série reste fidèle à l'esprit de la franchise vidéoludique et retranscrit cet univers riche avec cette lutte entre les humains et les aliens en toile de fond, elle aspire surtout à creuser des thématiques humaines universlles en tissant des intrigues personnelles profondes. Et ce parti pris concerne autant les différents personnages qui croiseront la route de Master Chief que ce dernier, en pleine crise existentielle et rébellion contre l'autorité, en témoigne son visage découvert sans son casque, à l'opposé des jeux. Dans cette vision humaniste assez bien dessinée dans un monde chaotique et visuellement impressionnant, qui se voudrait aussi épique que The Mandalorian ou Westworld (même dans son générique à la ressemblance troublante), Halo n'en oublie pas d'être un show d'aventure avec une scène d'ouverture prenante et d'une grande violence. Malheureusement, le soufflé retombe assez rapidement après, la faute à un scénario très (trop ?) didactique. On comprend que la production ait souhaité s'adresser autant aux fans des jeux vidéo qu'aux néophytes mais il manque, pour le moment, une certaine étincelle à cette adaptation.
The Lesson (Compétition)
Elle avait enflammé le tapis rose l'année dernière avec la présentation de Sad City Girls, elle est de retour dans The Lesson, une nouvelle série originale en compétition qui a beaucoup fait parler en Israël. Dans cette série créée par Deakla Keydar et réalisée par Eitan Zur (Asylum City, BeTipul, la version originale de En Thérapie), Maya Landsmann incarne Lian, une étudiante de 17 ans, qui défend ses idées politiques face à Amir (Doron Ben-David), un professeur d’une quarantaine d’années, à l’école. Mais ce débat scolaire va rapidement dépasser l’enceinte de l’établissement et se transformer en polémique sociétale où élèves, parents et enseignants vont être au cœur d’un tourbillon politico-médiatique touchant à des sujets sensibles. Amir et Lian sont campés sur leurs positions et leur acharnement aura des conséquences dévastatrices qui changeront leur vie et celle de leurs proches à tout jamais. Oscillant entre la série ados et le drame politique, The Lesson démarre sur les chapeaux de roue avec des dialogues incisifs où Lian et Amir se renvoient la balle à chaque instant. Dès la fin du débat houleux, c’est un compte à rebours dangereux, rythmé par la folie des réseaux sociaux, qui est lancé avec une issue qui s’annonce catastrophique. Les productions israéliennes ont toujours su offrir des récits coup de poing et au cœur de l’actualité qui reflètent des problématiques douloureuses de la société et The Lesson ne fait pas exception. Ajoutons à cela des performances habitées de Maya Landsmann et Doron Ben-David qui rendent ce face à face aussi passionnant que palpitant.