De quoi ça parle ?
Cal McTeer, une jeune femme au passé trouble, revient à Orphelin Bay après avoir passé dix ans en centre de détention pour mineurs. Mais elle découvre rapidement que de nombreux mystères planent sur son petit village de pêcheurs, parmi lesquels l'existence des Tidelanders, une communauté d'exclus mi-humains mi-sirènes vivant dans un repli caché de la baie.
Terre de marées - Tidelands, créée par Stephen M. Irwin et Leigh McGrath.
Avec Charlotte Best, Elsa Pataky, Aaron Jakubenko, Marco Pigossi, Mattias Inwood, Alex Dimitriades, ...
Disponible depuis le 14 décembre sur Netflix
À quoi ça ressemble ?
Ça vaut le coup d'oeil ?
Après la France, l'Espagne, l'Allemagne, ou encore l'Italie, c'est au tour de l'Australie de proposer sa première série originale Netflix : Tidelands, renommée Terre de marées dans nos contrées. Et c'est du côté des sirènes et de leur folklore, très à la mode ces derniers temps si l'on en croit le nombre de fictions qui leur sont consacrées (Siren aux États-Unis sur Freeform, Une île à venir sur Arte, ou encore une nouvelle version de La Petite sirène avec Poppy Drayton disponible sur Netflix), que les créateurs de cette série fantastique mystérieuse et sexy sont allés chercher l'inspiration. Mais ne vous y méprenez pas, Tidelands n'a rien à voir avec H2O, la célèbre série jeunesse australienne des années 2000 peuplée de gentilles héroïnes à queues de poissons.
Non, Tidelands, malgré sa photographie lumineuse et ses décors paradisiaques d'étendues de sable fin, fait davantage le choix d'un univers sombre et poisseux, où les secrets, les rancunes familiales, les envies de meurtres, les trafics de drogue, et le paranormal se côtoient et forment un ensemble riche et assez prenant, bien qu'un peu indigeste. Car il faut bien l'avouer, la plupart des intrigues parallèles centrées sur la famille de l'héroïne, les McTeer, ou les trafics auxquels s'adonne Augie, le frère de Cal, ne sont pas forcément ce qu'il y a de plus intéressant dans la série. Après tout, le public majoritairement ado ou jeune adulte de ce genre de séries n'est probablement pas en demande d'un ersatz de Bloodline déguisé en série fantastique.
Quant à l'autre point faible de Tidelands, il réside dans la succession de séquences dénudées, voire de sexe tout court, qui nous sont proposées tout au long des 8 épisodes de cette première saison. Tout le monde semble avoir envie de coucher avec tout le monde et les chargés de casting ont logiquement engagé des comédiens et des comédiennes à la plastique irréprochable, qui feraient presque palir les acteurs de la CW. Mais au final on se demande un peu à quoi sert ce torrent de nudité, mis à part à émoustiller les abonnés de la plateforme. Car l'aspect sexy et provoquant de Tidelands ne sert pas franchement son propos - si ce n'est qu'il rappelle que les sirènes ont souvent été représentées comme des tentatrices très sexuées - et renvoie au côté très chaud d'Elite, dont on pouvait déjà facilement questionner l'intérêt.
Heureusement, malgré quelques choix scénaristiques discutables, les auteurs ont eu la bonne idée de revisiter le mythe des sirènes de manière intriguante, en créant la figure des Tidelanders, ces êtres mi-humains mi-sirènes, qui vivent isolés sur l'île de l'Attente, possèdent des facultés propres aux sirènes malgré une apparence tout ce qu'il y a de plus humaine, et constituent le mystère principal de la série, tant on peine à connaître leurs réelles motivations, au cours des premiers épisodes en tout cas. Il faut d'ailleurs attendre la mi-saison pour que les vraies sirènes, elles, fassent leur apparition. Une manière assez bien vue de se démarquer de Siren et de ce qu'on a l'habitude de voir au cinéma ou à la télévision dans ce genre-là.
Du côté des personnages, on a connu plus développé et plus profond, mais les comédiens, relativement inconnus du public français (à l'exception d'Elsa Pataky et d'Alex Dimitriades - le Nick Poulous d'Hartley, coeurs à vif), ne s'en sortent pas trop mal. On notera d'ailleurs que malgré une certaine vacuité de son propos - renforcé par le trop plein de sexe évoqué aupravant - Tidelands réussit tout de même à imposer des héroïnes fortes, qui sont prêtes à en découdre avec quiconque viendrait se mettre en travers de leur chemin, hommes y compris. À l'image de Cal, incarnée par Charlotte Best, qu'on découvre au fil des épisodes, ou de la "reine" des Tidelanders, Adrielle Cuthbert (Elsa Pataky), qui tout du long de ses recherches pour mettre la main sur de mystérieux artéfacts fascine autant qu'elle agace et s'impose sans mal comme l'un des personnages les plus intéressants de l'histoire.
Au final, la quête de vérité de Cal et les différents secrets qu'abrite le village de pêcheurs d'Orphelin Bay donnent à Tidelands un vrai potentiel binge-watchable (d'autant plus que les épisodes ne durent que 45 minutes chacun) et en font donc un divertissement parfait pour les vacances à venir, malgré ses imperfections. Netflix n'a peut-être pas encore trouvé sa grande série originale australienne, mais pour un premier essai, le résultat n'a rien de honteux et devrait parvenir sans peine à rendre accros les amateurs de séries fantastiques ou de teen dramas teintés de soap et de mystère.