Bodyguard, Wanderlust,The Cry... La rentrée séries UK plus forte que la rentrée US ?

BODYGUARD (6 épisodes)

David Budd, vétéran de guerre aussi héroïque qu'instable, travaille désormais en tant que spécialiste de la protection pour le compte de la Metropolitan Police Service de Londres. Lorsqu'il est chargé de la protection de l'ambitieuse Julia Montague, Secrétaire d'Etat à l'intérieur, dont il méprise profondément la politique, Budd se retrouve partagé entre son devoir et ses profondes convictions. Responsable de sa sécurité, pourrait-il devenir sa plus grande menace ?

Enorme succès de la rentrée UK avec plus de 14 millions de britanniques au rendez-vous du final (un record depuis... 2001 !), ce thriller est à mi-chemin entre l'espionnage façon Homeland, où les enjeux politiques sont inexorablement mêlés aux dangers imminents, et le film culte des années 90 Bodyguard, avec qui elle partage plus qu'un titre, un goût de la romance interdite aussi. Elle s'inscrit parfaitement dans notre époque paranoïaque et se révèle d'une intensité incroyable, suffocante du premier au dernier épisode. Richard Madden est excellent dans son rôle d'"agentleman" précis, malin et flegmatique en apparence alors que tout s'écroule autour de lui. Bodyguard ne se contente pas d'être un divertissement addictif, elle va beaucoup plus loin. Sans aucun doute LA série britannique de la rentrée.

A partir du 24 octobre sur Netflix

WANDERLUST (6 épisodes)

Joy Richards, une thérapeute, tente de raviver la flamme dans son couple et se demande si la monogamie est la meilleure solution pour se faire. Autour d'elle, d'autres couples, jeunes ou moins jeunes, s'aiment et se déchirent...

Signée par le dramaturge Nick Payne, Wanderlust, adaptée de sa pièce éponyme saluée par la critique, parvient à trouver un juste équilibre entre le pur drama, sur un sujet pas forcément très original -l'usure du couple- et la comédie, jamais lourde ni facile, alternant scènes introspectives savamment dialoguées et montages clipesques léchés. L'amerture et la mélancolie côtoient la sensualité à merveille, avec un couple star attachant porté par une Toni Collette toujours juste et le moins connu Steven Mackintosh, tout aussi convaincant. Au-delà du couple, un portrait de famille tout en finesse, qui montre ô combien les relations amoureuses à l'heure des applications sont au moins aussi compliquées à gérer que les mariages qui perdurent. On vous conseille de garder Shazam près de chez vous, les choix musicaux pourraient vous emballer !

A partir du 19 octobre sur Netflix

BLACK EARTH RISING (8 épisodes)

L'histoire de Kate Ashby, jeune enfant sauvée du génocide rwandais de 1994, qui fut adoptée par Eve Ashby, une célèbre femme procureure britannique spécialisée dans les affaires criminelles internationales. Elevée en Grande-Bretagne, Kate a désormais la vingtaine et travaille comme enquêtrice auprès du juge Michael Ennis. Lorsqu'Eve Ashby se saisit d'une affaire à la Cour pénale internationale, poursuivant un criminel de guerre rwandais, Eve et Kate, épaulées par Michael, se replongent dans un douloureux passé...

Après The Shadow Line et The Honourable Woman, le créateur Hugo Blick est de retour en forme et en belle compagnie puisque le grand John Goodman et la petite anglaise qui monte Michaela Coel (Chewing Gum) se partagent l'affiche et forment un duo atypique, chacun en contre-emploi. Une série assurément exigeante et complexe qui ose traiter du sujet difficile du génocide rwandais avec le recul nécessaire. On nous entraîne ainsi de Londres à la Cour pénale internationale de La Haye, en passant bien sûr par un Congo rarement montré en télévision, à travers un thriller sur fond de complot international qui peut laisser de marbre les premiers instants mais qui parvient petit à petit à passionner grâce à l'humanité qui transpire des personnages en souffrance.

Prochainement sur Netflix

THE CRY (4 épisodes)

Dans une petite ville côtière d'Australie, un bébé disparaît. Ce tragique évènement va alors fortement fragiliser le jeune couple que forment Joanna et Alistair. Ensemble ils voient leur marriage s'éffondrer tandis que leur vie privée se retrouve exposée aux yeux du grand public. Que s'est-il vraiment passer ? Joanna a -t-elle un lien avec cette disparition ?

Déstabilisant de par sa forme -il jongle entre plusieurs lignes temporelles de façon frénétique- The Cry est probablement le drama le plus émouvant de la rentrée UK. Cette histoire de cette mère touchée de plein fouet par la dépression post-partum qui suit la naissance de son premier enfant est aussi poignante qu'intrigante car, au terme du premier épisode, on ne sait pas ce qui est arrivé au bébé. L'a-t-elle tué ? Cette piste, parmi d'autres, rend le visionnage particulièrement éprouvant. La détresse de l'héroïne est magnifiquement interprétée par Jenna Coleman, révélée par Doctor Who, qui incarne le plus beau rôle de sa jeune carrière, un rôle difficile car changeant, quasi schizophrénique. Subtile et nuancée, cette mini-série en 4 épisodes seulement interroge la place donnée aux mères dans nos sociétés et montre combien elles sont jugées en permanence et partout. 

Prochainement sur M6

PRESS (6 épisodes)

A Londres, le quotidien The Herald et le tabloïde The Post partagent le même immeuble. D'un côté, les journaliste de The Herald tentent de trouver un certain équilibre en délivrant avec intégrité des informations solides et percutantes. De l'autre, la rédaction de The Post doit souvent mettre de côté leurs normes morales et ethiques dans le but d'obtenir le scoop. Malgré de profondes différences, les deux titres de presse vont alors traiter la même histoire, sous des angles opposés. Parallèlement à cela, les différents acteurs impliqués tenteront de trouver le juste milieu entre vie privée et vie professionnelle...

Après l'impressionnante Docteur Foster, on attendait forcément avec impatience la nouvelle série de Mike Bartlett. Et si Press n'est pas à la hauteur, elle n'en reste pas moins hautement recommandable. Surtout, elle nous embarque dans un univers très différent puisque celui de la guerre entre deux journaux concurrents où tous les coups (bas) sont permis ! Portée par de bons acteurs, elle alterne les intrigues au long cours, les "enquêtes de la semaine" et les passages plus soap puisque les vies personnelles des journalistes, ou ce qu'il en reste, sont également mises en avant. 

Inédite en France

A DISCOVERY OF WITCHES (8 épisodes)

Diana, une jeune étudiante à l'Université d'Oxford qui se trouve être une descendante des sorcières de Salem, est forcée d'embrasser sa destinée de sorcière lorsqu'elle ouvre par mégarde un livre magique. Elle va alors découvrir un univers surnaturel qu'elle ne soupçonnait pas et va croiser le chemin de Matthew, un vampire de 1500 ans au charme ravageur, avec qui elle va bientôt débuter une histoire d'amour interdite.

Adaptée de la trilogie littéraire All Souls écrite par Deborah Harkness, A Discovery of Witches pourrait bien être LE guilty pleasure ultime de cette rentrée séries 2018. Pas subtile pour un sou - la faute à des dialogues attendus et souvent assez plats et à une intrigue qu'on voit venir à des kilomètres - cette énième série fantastique autour du mythe des sorcières et des vampires fonctionne malgré tout grâce à son univers et son ambiance plutôt envoûtants, et grâce aux deux têtes d'affiche, Matthew Goode et Teresa Palmer, qui incarnent avec conviction ce vampire vieux de 1500 ans et cette jeune sorcière qui ne vont pas pouvoir lutter bien longtemps contre l'attraction qui les unit. Offrant ainsi à la série une romance interdite jouissive qui fait tout le sel de l'intrigue et donne des faux-airs de Buffy et de Twilight à l'ensemble, ce qui devrait plaire aux amateurs (pas trop exigeants) du genre.

Inédite en France