De quoi ça parle ?
Les aventures personnelles et professionnelles de Jane, Kat, et Sutton, trois amies new-yorkaises qui réalisent leur rêve en travaillant pour Scarlet, un magazine féminin à succès. Mais alors qu'elles tentent de trouver leur place au sein de cet univers glamour et sans pitié, elles vont aussi devoir s'accomplir en tant que jeunes femmes, entre histoires d'amour, trahisons, et dictat des réseaux sociaux.
Ça ressemble à quoi ?
C'est avec qui ?
Pour incarner son trio de jeunes héroïnes évoluant dans un monde de strass, de paillettes, et désillusions, la chaîne américaine Freeform a fait appel à des comédiennes que les amateurs de teen dramas connaissent probablement déjà très bien. En effet, Jane, dont on suit le parcours chaotique au cours du premier épisode, alors qu'elle vient d'être promue rédactrice après plusieurs années passées en tant qu'assistante et peine à trouver un sujet d'article, est campée par Katie Stevens, vue précédemment en héroïne de Faking It sur MTV entre 2014 et 2016. À ses côtés, Aisha Dee, déjà remarquée pour ses prestations dans Chasing Life et plus récemment dans Sweet/Vicious, incarne Kat, la responsable des réseaux sociaux chez Scarlet. Quant à Sutton, le dernier maillon du trio, toujours cantonnée à son poste d'assistante, elle est interprétée par la moins connue Meghann Fahy.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Alors qu'elle vient de perdre Switched et surtout son hit Pretty Little Liars, qui s'est achevé le 27 juin dernier après 7 saisons, Freeform, anciennement ABC Family, a bien besoin d'une nouvelle série à succès, après les récents lancements de Beyond et Famous in Love, qui n'ont pas franchement fait d'étincelles, sans être des flops pour autant. The Bold Type est-elle prédestinée à faire succomber le public plutôt jeune de la chaîne ? Potentiellement. Ce qui est certain, sur la base du premier épisode diffusé en avant-première le 20 juin, avant le lancement officiel ce mardi 11 juillet, c'est que ces trois copines dans le vent, qui arpentent les rues de Manhattan la tête pleine de rêves et d'idéaux, tout en gérant leurs vies amoureuses compliquées et le stress de leurs jobs respectifs, font évidemment penser à Sex and the City et à Anne Hathaway dans Le Diable s'habille en Prada. Et ce n'est pas forcément une mauvaise chose.
Bien qu'elle soit avant tout destinée à la génération Y qu'elle dépeint et aux fans de shows dans la veine de Gossip Girl, en manque de coups bas et de tenues haute couture, la série créée par Sarah Watson devrait également plaire aux amateurs des deux oeuvres précédemment citées, rien que pour l'univers qu'elle décrit : le monde de la mode et des magazines féminins. Malgré quelques clichés (les journalistes 2.0 qui ne semblent pas crouler sous le travail, l'assistante qui couche avec l'un des dirigeants de son entreprise) et une tendance à faire passer le glamour avant le réalisme, The Bold Type parvient à nous embarquer grâce à son tempérament et à ses intrigues résolument orientées girl power. Jane, Kat, et Sutton se soutiennent, ne se crêpent pas le chignon (et ça fait du bien), et leur amitié semble constituer le coeur de la série. Bien plus que les coulisses de Scarlet, qui permettent néanmoins aux scénaristes d'aborder des thématiques sociétales fortes, telles que l'image de la femme, la sexualité des femmes, ou encore l'immigration et l'islamophobie dans le pilote.
Fun, légère, et donc parfaite pour l'été, The Bold Type, dont le titre signifie à la fois "le caractère gras" et "du genre audacieux", manque juste un petit peu... d'audace, justement. À l'image du personnage de Jacqueline Carlyle (Melora Hardin), la rédactrice en chef de Scarlet, inspirée par Joanna Coles, ex-rédactrice en chef de Cosmopolitan (qui officie en tant que productrice sur la série), qui manque un peu de mordant et donne l'impression que n'être qu'une sous Miranda Priestly (Meryl Streep) du Diable s'habille en Prada. Même si l'on passe un bon moment devant le premier épisode, l'ensemble paraît donc globalement déjà vu. Heureusement, Aisha Dee sort vraiment du lot dans le rôle de Kat, qui s'impose sans problème comme le personnage le plus intéressant, indépendante et intrépide, loin des intrigues amoureuses un peu plates qui définissent pour l'instant ses deux copines.
Reste donc à espérer que la suite de cette première saison saura prendre plus de risques et proposer des histoires un peu moins vues et revues. Mais The Bold Type a déjà le mérite de ne pas ennuyer et de proposer un univers que la cible de Freeform devrait avoir envie de retrouver chaque semaine. Avec cette série qui parle de la génération Y et est destinée à la génération Y, la chaîne câblée américaine s'éloigne en tout cas encore un peu plus des séries familiales qui ont longtemps été légion sur ABC Family (Melissa and Joey, Baby Daddy, Switched) pour se rapprocher davantage de son nouveau coeur de cible : les jeunes adultes. Un renouveau, annoncé depuis le changement de nom de la chaîne en janvier 2016, qui semble donc enfin d'actualité et qui devrait être encore plus évident dans les prochains mois avec l'arrivée de Marvel's Cloak and Dagger, New Warriors, ou encore de Siren, un drama revisitant le mythe des sirènes à la sauce dark.
The Bold Type débute ce mardi 11 juillet aux États-Unis sur Freeform avec la diffusion des deux premiers épisodes de la saison 1.