Qu'est-ce qui nous attend pour la saison 3 ?
Le point de départ de la saison 3 du Bureau des Légendes sera la fin de la saison 2, qui laissait Malotru dans une situation compliquée : « Malotru est aux mains de l’Etat Islamique, et c’est un agent double », rappelle Eric Rochant, créateur de la série. « Sa détention et la volonté ou non de l’en sortir mènent les grandes lignes du scénario », précise la scénariste Camille de Castelnau, qui raconte que l’équipe d'écriture a en grande partie basé ses recherches sur des documents écrits par des psychiatres ayant travaillé sur des cas d’otages. Ces lectures ont permis d'étudier les séquelles des otages et notamment les hallucinations auxquelles ils peuvent être confrontées, pendant et après la période de captivité. Pour ce qui est des dialogues, « il est très difficile de faire parler des soldats du califat » et Camille de Castelnau explique que les scénaristes ont fait appel à un universitaire expert de Daech.
« Dans la saison 3, poursuit Eric Rochant, on a plus de porisité entre le bureau et le terrain. On voulait montrer que quoi qu’il arrive, c’est un métier dangereux. Même si les personnages sont confrontés à des situations extraordinaires, nous devons les traiter comme dans la vie. C’est l’ADN de la série. Mais le plus dingue, c'est que tout arrive dans la réalité. » Directeur de la fiction de Canal+, Fabrice de la Patellière indique que l’idée de cette troisième saison était de « boucler un cycle avec l’intrigue syrienne autour de Malotru et Nadia. On va au bout de cette histoire avec la saison 3 et on ouvre pour la suite. »
Une série en prise avec l'actualité
En plus d'être une série d'un grand réalisme, Le Bureau des Légendes résone beaucoup avec l'actualité, notamment avec la situation en Syrie, à tel point que l'équipe s'est posé la question de travailler sur la constitution d’un gouvernement provisoire en Syrie. Une option finalement laissée de côté. « L’actualité, on la prend plus au sérieux, déclare Mathieu Kassovitz (Malotru). On sait que quand il n’y a pas d’attentats, c’est parce qu’il y a des gens qui travaillent pour ça. »
Lorsqu'on demande à Jean-Pierre Darroussin (Henri Duflot) si la série a modifié son rapport aux médias, il répond que ça a surtout contribué à davantage de questionnement par rapport à leur intégrité : « J’ai rencontré un équivalent de mon personnage dans la vraie vie et ce qui m’a marqué, c’est que c’est un homme dont la pire hantise est de redevenir un homme qui va lire son journal comme tout le monde, et surtout sans savoir à l’avance ce qu’il y a dedans. »
Une mission réussie, c’est une mission dont on ne parle pas.
Pour les acteurs, incarner des personnages qui jouent eux-mêmes des personnages constitue un défi passionnant. Sara Giraudeau, dont le personnage, Marina, passe également par des événements très difficiles à la fin de la saison, l'explique très bien : « C’est une série sur l’univers du mensonge, on est obligé d’avoir différents niveaux de jeux, ces différentes states sont quelque chose de très intéressant pour nous. »
A la DGSE, ils veuilent des gens amoureux de la culture et des pays arabes, pas de patriotes fanatiques », souligne Mathieu Kassovitz. Si les comédiens font de leur mieux pour rendre leurs personnages crédibles et réalistes, il semble que ce soit plutôt une réussite : « Ce qui est fou, remarque Sara Giraudeau, c’est quand on s’aperçoit à quel point les agents de la DGSE se reconnaissent dans la série. »
Vers une saison 4... et un remake
Il y aura bien une saison 4 du Bureau des Légendes. L'écriture d'une nouvelle saison commençant le premier jour du tournage de la saison en cours, on imagine que celle de la saison 4 est bien avancée, si elle n'est pas presque terminée. Tout ce qu'Eric Rochant peut nous en dire, c'est que « le dispositif va changer ». Et puisque la production s’effectue par cycles de trois ans, on imagine qu’il y aura au moins 6 saisons pour terminer un nouveau cycle. Le dispositif va changer.
Un projet de remake américain de la série, qui s'appellerait The Department, est également en cours, écrit, si l'on en croit le producteur Alex Berger, « par un showrunner de première catégorie, un ancien journaliste ». Une description qui fait tout de même beaucoup penser à David Simon, à qui l'on doit le chef-d'oeuvre The Wire. Alex Berger et Eric Rochant resteraient attachés à cette adaptation puisqu'ils en seraient les producteurs exécutifs.