Colony, c’est la confrontation entre des résistants et des collaborateurs
AlloCiné : Comment présenteriez-vous "Colony" au public français ?
Sarah Wayne Callies : Cela fait vraiment sens de dévoiler Colony en France, car la série s’inspire de l’occupation nazie. Il y a un univers, et il y a une famille. L’univers, c’est celui d’un Los Angeles occupé par une force d’invasion étrangère : on voit très peu l’occupant cependant, nous montrons surtout un gouvernement de collaboration qui oppresse sa population. Il se passe ce qui arrive souvent dans ces cas-là : le rationnement, les couvre-feux, la privation de liberté, la censure des médias… et évidemment cela provoque l’émergence d’une Résistance. Colony, c’est la confrontation entre des résistants et des collaborateurs.
Nous racontons cette histoire à travers le prisme de notre famille, à Josh Holloway et moi-même. Il est arrêté après un délit, et pour sauver sa famille, il doit accepter de collaborer. Une fois qu’il prend cette décision, j’en prends… une autre ! (Rires) Je ne veux pas trop en dire, désolé. Nous avons trois enfants, dont l’un a été séparé de nous durant l’invasion. Et nous ignorons s’il est vivant ou pas. Partir à sa recherche, c’est enfreindre la loi. La question qui se pose à nous est donc la suivante : faut-il protéger la famille telle qu’elle est désormais en occultant l’enfant dont nous avons perdu la trace ? Ou faut-il partir à la recherche de cet enfant perdu quitte à mettre en danger ses autres enfants ? C’est évidemment un choix impossible à faire.
Ce qui est intéressant, c’est que la série confronte justement le spectateur à ces choix : tout au long du récit, on se demande ce que nous ferions nous-mêmes dans une telle situation…
Exactement. Quand on prend le temps d’y réfléchir, c’est très facile de se voir du côté de la Résistance. Alors que cela met vos proches en danger. La série pose aussi la question de la frontière entre résistance et terrorisme. Tout dépend de votre propre point de vue sur les choses… Mon personnage est très idéaliste dans les premiers épisodes, mais elle comprend rapidement qu’il y a une énorme différence entre l’idéologie et l’action, et un vrai danger. Faire de mauvaises choses pour de bonnes raisons ne change rien au fait qu’on a fait de mauvaises choses. Elle doit donc s’adapter très vite à cette nouvelle situation.
Faire de mauvaises choses pour de bonnes raisons ne change rien au fait qu’on a fait de mauvaises choses
Le traitement n’est jamais manichéen. Il n’y a pas les gentils et les méchants, pas de camp tout noir ou tout blanc, mais uniquement des personnages "gris" qui ont chacun de bonnes raisons d’agir comme ils le font
Tout à fait. Même les collaborateurs, et notamment Proxy Snyder -campé par l’incroyable Peter Jacobson- qui est notre Maréchal Pétain en quelque sorte, ont des raisons d’agir comme ils le font. Certaines raisons sont liées au pouvoir, mais d’autres raisons relèvent d’une intention de contrôler la population pour éviter que l’envahisseur ne lui fasse subir pire que ce gouvernement. Il n’y a effectivement pas de gentils ni de méchants, juste des gens confrontés à de terribles questions éthiques, qui font énormément d’erreurs.
Dans ce cadre, votre personnage est sans doute celui qui est le plus tiraillé. Sans en dire trop, elle se retrouve dans une position compliquée vis-à-vis de son mari, de sa famille, de la Résistance…
C’est même une position impossible. Elle fait un choix assez simple au départ, à savoir rejoindre des gens qui pensent que mourir debout est préférable au fait de mourir à genoux. Mais très vite, elle comprend que ces gens ne sont pas aussi idéalistes et purs que ce qu’elle pensait. Elle est rapidement prise au piège. Notre showrunner Carlton Cuse voit la série comme la métaphore d’un adultère : le danger d’une liaison, ce n’est pas le sexe mais le mensonge. Dans Colony, la situation amène rapidement Katie et Will à se mentir l’un à l’autre. Leur mariage vacille, et alors que Katie commence à perdre confiance en elle, elle perd aussi confiance en son mari. Un couple qui est confronté à cela commence à se fissurer rapidement…
La série repose vraiment sur ce couple et sur leur mariage. Moi, je crois en eux, je sais qu’ils s’aiment, ils se soutiennent depuis toujours, ils ont de beaux enfants… Ils croient en l’autre, mais c’est un monde où les alliances changent très rapidement. Comme durant la Deuxième Guerre mondiale, où des membres de la même famille appartenaient à des camps différents sans même le savoir. Ou durant la Guerre de Sécession om des frères se battaient chacun pour un camp différent. C’est très intéressant de voir des gens qui s’aiment totalement confrontés à un conflit idéologique. A partir de quel moment l’idéologie prend-elle le pas sur l’amour ? Et que faites-vous quand cela arrive ?
A partir de quel moment l’idéologie prend-elle le pas sur l’amour ? Et que faites-vous quand cela arrive ?
Josh Holloway incarne donc votre mari. Vous aviez déjà joué ensemble, en 2007 dans le film "Whisper". Comment avez-vous vécu ces retrouvailles ?
Nous avons tourné ensemble il y a dix ans. C’était vraiment nos débuts, c’était juste après la première saison de Lost pour lui et juste avant la première saison de Prison Break pour moi. Nous étions jeunes, nous venions chacun de nous marier, nous n’avions pas encore d’enfants, nous pouvions sortir entre collègues après le tournage. Nous sommes devenus bons amis et sommes restés en contact au fil des années, nous avons des enfants du même âge, nous avons suivi nos carrières respectives… Le retrouver sur Colony était donc un plaisir. Car c’est un gentleman, un excellent comédien, un être charmant et un ami. C’est une bonne base pour un mariage ! (Rires) D’autant que nous nous sommes vus vieillir au fil des années, comme le ferait un couple.
C’était très intéressant de le regarder et de me dire qu’il avait changé : il est toujours beau, mais différemment, il n’a plus l’air d’un mannequin mais d’un père. C’est donc une belle histoire de se retrouver. En revanche nous n’avons pas fait d’essais ensemble : nous n’avons découvert notre attachement respectif au projet qu’après avoir été choisis. C’est amusant car il y a une scène d’amour dans le pilote, comme il y avait une scène d’amour dans Whisper : juste avant de tourner la scène pour Colony, je lui ai donc dit "Tu sais, il y a dix ans, je n’avais pas d’enfants. Donc ne t’attends pas à retrouver la même femme !" Et il m’a répondu : "Tu sais, il y a dix ans, j’avais des tablettes de chocolat. Donc soit gentille toi aussi !" (Rires) C’était génial ce moment de gentillesse et d’humour entre nous.
C’est mon patron. (Rires) Sauf que nous sommes mariés à l’écran, donc c’est moi le patron en fait !
Josh Holloway est également producteur exécutif sur la série…
Oui, c’est mon patron. (Rires) Sauf que nous sommes mariés à l’écran, donc c’est moi le patron en fait ! Plus sérieusement, c’est vraiment intéressant car il n’est pas crédité ainsi pour faire joli ou faire plaisir à son ego. Josh est très impliqué sur les décisions créatives, et il utilise son rôle de producteur exécutif pour faire entendre la voix des acteurs. Il ne retouche évidemment pas les scénarios de Carlton Cuse, mais il apporte des choses et surtout il fait en sorte que l’équipe puisse être représentée dans les moments de décision. C’est très intéressant qu’il puisse faire ce lien entre les soldats et les généraux, si je puis dire.
La saison 1 comporte 10 épisodes, il y en aura 13 en saison 2. Il y a toujours le risque en télévision de faire la saison ou les épisodes de trop et d’étirer une histoire qui n’en a pas forcément besoin. Vous pensez que Colony a encore des choses à raconter après la saison 1 ?
Totalement. Pour tout dire, nous avions besoin de plus de temps en saison 1. Il se passe tellement de choses dans certains épisodes… Cette série a vraiment besoin de saisons de 13 épisodes. Mais pas de 22 épisodes en revanche. Les séries des grandes chaînes en 22 épisodes sont épuisantes pour tout le monde : les scénaristes, les monteurs, les acteurs, les techniciens… Tout le monde est épuisé en fin de saison. Et il y a inévitablement quelques épisodes en-deçà en milieu de saison. 13 épisodes, c’est donc parfait pour Colony. A la fin de la première saison, j’ai l’impression que nous avons à peine commencé à raconter cette histoire et à gratter la surface des choses. Carlton a prévu de faire trois saisons. Cela pourrait aller au-delà, mais avant même de tourner le pilote, il nous a dit avoir planifié les événements des saisons 1, 2 et 3. Ce qui est bon à savoir.
Colony aura trois saisons
Est-ce que nous allons en apprendre plus sur les envahisseurs ? Au final, on en sait très peu sur eux…
On apprend quelques petites choses. Carlton est célèbre pour distiller des petits indices aux téléspectateurs au fur et à mesure. Mais beaucoup de questions vont trouver leurs réponses d’ici la fin de la première saison. Malheureusement, chaque réponse génère trois nouvelles questions ! (Rires) Donc vous aurez plus de questions à la fin de la saison, mais vous aurez des réponses à vos questions initiales.
Parallèlement à votre métier d’actrice, vous écrivez. Seriez-vous intéressée par l’écriture de certains des épisodes des saisons à venir ?
Oh… Je ne sais vraiment pas. Il faudrait que j’en parle à Carlton. Ecrire quelque chose que je dois également jouer me semblerait compliqué. J’ai deux projets en développement actuellement, mais qui ne m’implique pas en tant que comédienne. Je pense qu’il vaut mieux séparer les choses tant que je n’ai pas acquis plus d’expérience.
Justement, l’un de ces projets, c’est "Elena's Serenade". Que pouvez-vous nous en dire ?
Je suis ravie que vous en parliez, c’est très gentil. Elena's Serenade, c’est un scénario que je développe pour un film d’animation, d’après un petit livre pour enfants de Campbell Geeslin, un auteur américain qui a essentiellement vécu à Mexico. L’histoire se passe au Mexique et suit les pas d’une petite fille qui rêve de devenir souffleuse de verre. Elle s’inscrit dans le réalisme magique propre à l’art mexicain, et nous plonge dans un monde lyrique et poétique. En en discutant avec un ami, il m’a dit "Ce n’est pas un film pour les Américains, ils ne vont rien comprendre. C’est une histoire pour les Français". Il m’a mis en contact avec Diane Launier d’Arludik, qui a adoré et qui m’a mise en contact à son tour avec beaucoup des artistes avec qui elle travaille. Et notamment Guillaume Ivernel, qui va réaliser le film d’après des illustrations de Valérie Hadida et Tony Sandoval. Le CNC nous a accordé une aide au développement, c’est très nouveau pour moi car je ne connais rien à l’animation, mais je suis très enthousiaste car c’est un film que j’écris pour ma fille. J’espère que nous arriverons au bout et qu’elle en sera fière.
Est-ce un univers qui pourrait être développé en série animé ?
Je ne sais pas trop. C’est une histoire avec une structure classique : un début, un milieu et une fin. J’essaye déjà de monter ce projet de film. Savoir s’il y a un univers plus étendu au-delà, je n’arrive même pas à y penser ! J’essaye déjà de faire le pilote, un promo-reel de 3 minutes qui nous permettra ensuite peut-être de faire le film. Mais encore une fois, je suis enthousiasmée par ce projet. J’adore vraiment ce que nous faisons.
J’ai toujours voulu apparaître honnête et entière aux yeux des autres
Pour en revenir à votre carrière d’actrice, vous avez une grande qualité pour moi, c’est que vous êtes une sorte de "Tom Hanks au féminin". Vos personnages sont toujours humains, réalistes et jamais stéréotypés…
Je vous remercie de me dire ça, j’apprécie vraiment. Peut-être… que c’est dû au fait que je ne vis pas à Los Angeles ! (Rires) Mes amis sont tous des gens "normaux", je ne fréquente pas de comédiens, je ne vais pas dans les fêtes hollywoodiennes… Ce n’est vraiment pas mon truc. Je vis dans une ferme sur une petite île, nous avons nos propres légumes, nos animaux, nous élevons nos enfants : nous faisons notre petite vie, une vie très terre à terre finalement. Je me souviens d’avoir grandi avec une vraie frustration en voyant la façon dont on représentait les femmes à l’écran, dans les séries des années 80/90 comme Dynastie. J’ai commencé par le théâtre, et le point commun entre toutes les comédiennes de théâtre que j’admirais, était leur honnêteté et leur capacité à garder les pieds sur terre. J’ai toujours voulu être comme elle : apparaître honnête et entière aux yeux des autres.
On sent que les choses commencent enfin à évoluer pour les femmes à Hollywood, avec de plus en plus de rôles majeurs dans de grandes franchises. Mais est-ce que ce n’est pas la télévision qui a amorcé ce virage, avec des rôles forts pour des femmes ?
Oui, je pense que les femmes ont su conquérir des positions et faire beaucoup de chemins à la télévision. Il nous reste du travail, ne serait-ce qu’en termes d’égalité salariale. Mais la télévision a vraiment fait évoluer les choses. Le prisme a vraiment changé pour les femmes en général, mais aussi pour certaines femmes en particuliers : les femmes de couleur, les femmes de plus de 30 ans, les femmes qui ne sont pas ultra-minces… La priorité n’est plus donnée à la jeunesse glamour, et on peut enfin voir des performances féminines incroyables sur petit écran. Au cinéma, les choses prennent plus de temps mais ça commence à bouger. Le film The Door, par exemple, était mon tout premier rôle principal au cinéma. C’était nouveau pour moi. Et c’est devenu possible grâce au succès de Jennifer Lawrence dans Hunger Games, de Daisy Ridley dans Star Wars… La logique qui prédominait jusque-là était que les "films de femmes" ne faisaient pas d’argent au box-office et que seules les femmes allaient les voir. Or je pense que quelques hommes sont allés voir Star Wars, et que le film a fait un peu d’argent ! (Rires) Donc les choses changent.
Les producteurs ont pris conscience que le public était bien plus intelligent qu’ils ne le pensaient
[SPOILERS] Dans Prison Break, vous mourrez. Dans Walking Dead, vous mourrez également…
Oui ! A chaque fois en saison 3 ! Si Colony va jusqu’à la saison 3, je mourrai à coup sûr ! (Rires) [SPOILERS]
Il y a eu une vraie évolution dans les séries, avec des showrunners qui n’hésitent plus à tuer des personnages importants pour faire avancer les intrigues là où dans le passé, on étirait des personnages jusqu’à les vider de leur substance. Comme dans Game of Thrones par exemple.
Quelle série de fous ! A chaque fois que je m’attache à un personnage ils le tuent ! Mais vous avez raison. Ce qui est arrivé en télévision ces dix dernières années, c’est que les producteurs ont pris conscience que le public était bien plus intelligent qu’ils ne le pensaient. Avant ça, le postulat était que les séries s’adressaient à un public stupide, pour qui la qualité importait peu : des gens qui voulaient juste "du contenu", mais qui allaient au cinéma ou au théâtre pour avoir "de la qualité". Tout a changé grâce aux magnétoscopes et aux enregistrements, grâce aux DVD qui permettent de découvrir des saisons qu’on a ratées… La technologie a aidé à amener ce changement. Et le public a demandé des contenus de plus en plus qualitatifs. Une série censée être dangereuse mais où les principaux protagonistes ne risquent jamais de disparaître, c’est ridicule. C’est dur à vivre en tant que comédien, car nous aimons notre travail et nos personnages et que nous avons des familles à nourrir, mais c’est merveilleux pour l’histoire. Le danger devient réel, cet épisode peut être le dernier de tel ou tel personnage. Mais ça rend les acteurs nerveux ! Nous lisons tous les scénarios depuis la fin désormais pour voir si on survit ! (Rires)
Je ne regarde pas The Walking Dead
Je parlais de Walking Dead : est-ce que vous continuez à regarder la série pour voir ce que devient votre famille ?
Je n’ai jamais regardé la série ! Elle me fait trop peur… J’ai regardé quelques épisodes de la première saison pour voir si ce que je faisais convenait, mais sinon je n’ai jamais regardé. Tout comme Andrew Lincoln. Nous avons fait un pacte ensemble : cinq ans après la diffusion du dernier épisode, nous prendrons le temps de regarder l’intégralité de la série ensemble. Quand nous avons fait ce pacte, nous ne pensions pas que Walking Dead durerait trente ans… Or il se pourrait bien que ce soit le cas ! (Rires) Donc en attendant, mon contact avec la série est de revoir les amis : nous avons passé Noël avec la famille d’Andrew Lincoln, je revois régulièrement Jon Bernthal et j’étais même à l’hôpital pour la naissance de sa fille. Je ne connais pas vraiment les acteurs de la série aujourd’hui, puisque tous mes amis sont morts à l’écran. Mais l’équipe de la saison 1 est vraiment devenue une famille et nous sommes tous restés en contact.
Vous ne savez donc pas ce qui est arrivé à Carl dans la saison 6 avec son œil ?
Non… Quoi ? Vraiment ??? Oh non ! Je ne veux pas savoir… (Rires) Je dirais simplement que Lori est parvenue à protéger ses deux enfants durant un long moment, ce qui est incroyable. Mais c’est inévitable que les choses tournent mal. Comme vous le disiez, la télévision n’hésite plus à malmener ses personnages, et Walking Dead est une série très violente. Se dire que Rick, Carl et Judith peuvent survivre ad vitam sans dommage n’a pas de sens. Mais peut-être que mon sacrifice protègera les Grimes pour toujours ! Comme la mère d’Harry Potter ! (Rires)
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