Après être remontée aux origines du psychopathe Norman Bates (Psychose) avec Bates Motel, qui vient d'entamer sa quatrième saison outre-Atlantique, la chaîne câblée américaine A&E récidive cette année dans son exploration des plus célèbres figures de l'angoisse du cinéma en mettant à l'antenne la série Damien, qui s'intéresse cette fois-ci au devenir du maléfique Damien Thorn, aperçu pour la première fois sur grand écran en 1976, dans La Malédiction de Richard Donner.
Alors que le deuxième épisode de la série sera diffusé ce lundi soir aux États-Unis, retour sur les origines de ce héros démoniaque qui, après avoir semé la mort sur son passage, va devoir affronter sa destinée...
Damien, un enfant qui vous veut du bien…
Tout commence à Rome en 1971. Robert Thorn (Gregory Peck) et son épouse Katherine (Lee Remick) s’apprêtent à commencer leur nouvelle vie de parents lorsque Robert apprend que le bébé mis au monde par Katherine est décédé quelques instants après sa naissance. Il se laisse alors convaincre par le Père Spiletto, un homme d’Église qui travaille au sein de l’hôpital, d’adopter un bébé dont la mère vient de mourir et de le faire passer pour leur fils auprès de Katherine. C’est ainsi que le petit Damien fait son entrée dans la famille Thorn, pour le meilleur et, malheureusement pour eux (et le monde tout entier), surtout pour le pire.
Installé avec sa famille au Royaume-Uni, où son père a été nommé ambassadeur des États-Unis, Damien a, en apparence, l’air d’un petit garçon tout ce qu’il y a de plus normal. Mais tout va changer le jour de son cinquième anniversaire. Damien assiste en effet au suicide de sa nourrice, qui avant de mourir prononce cette énigmatique phrase : "Tout ceci est pour toi" ("It’s all for you"). À partir de là, le quotidien des Thorn bascule petit à petit dans la terreur et Damien commence à révéler sa vraie nature. Quelque chose s’est éveillé en lui. Quelque chose de sombre et de maléfique. À tel point qu’il ne supporte plus d’approcher d’une église et fait peur aux animaux qu’il croise (hormis bien sûr les gros chiens de l’enfer avec qui il a une relation "privilégiée").
Quelques morts suspectes plus tard, Robert Thorn, accompagné d’un journaliste (David Warner) qui s’intéresse de près à son fils, se rend à Rome, puis en Israël, où il apprend enfin la vérité sur Damien : son "fils", né un 6 juin à 6 heures (ce qui nous donne 666, soit le nombre de la Bête), est en réalité le fils de Satan. L’Antéchrist tel qu’il est décrit dans la Bible, qui finira par faire s’abattre l’Apocalypse sur Terre. Le vrai fils des Thorn a été assassiné à la naissance afin que Damien puisse prendre sa place et grandir au sein d’une famille qui lui permettrait d’accéder, plus tard, aux plus hautes sphères politiques. Comprenant qu’il doit se débarrasser de Damien à tout prix, Robert retourne chez lui, après s’être vu confié par un exorciste sept dagues anciennes censées pouvoir venir à bout de l’Antéchrist.
Après s’être assuré que Damien est bien marqué du nombre de la Bête, Robert tente de le tuer mais la police intervient et abat Robert. La Malédiction de Richard Donner s’achève alors sur Damien, recueilli par le Président des Etats-Unis, qui nous offre un dernier sourire machiavélique lors de l’enterrement de ses parents adoptifs.
40 ans après, la Bête est de retour
Alors que La Malédiction II et La Malédiction finale ont poursuivi sur grand écran les aventures de Damien, devenu adolescent dans une école militaire, puis un puissant homme politique, la série Damien, créée par l’ex-showrunner de The Walking Dead Glen Mazzara, a choisi de ne pas s’embarrasser de ces deux opus et de ne s’inscrire dans la filiation que du long métrage de Richard Donner, flashbacks à l’appui.
Le petit garçon aux cheveux brun et aux yeux bleus a bien grandi, et est désormais incarné par Bradley James, le Arthur de la série Merlin. Devenu photographe de guerre, Damien a tout oublié de son passé satanique. Alors qu’il se trouve à Damas, en Syrie, un événement pour le moins perturbant se produit le jour de son trentième anniversaire. Pris au beau milieu d'un conflit armé, il croise une vieille femme qui semble comme possédée et prononce les mêmes mots que sa nourrice 25 ans plus tôt : "Je t’aime, Damien. Tout ceci est pour toi". Damien se remémore alors des bribes de son passé et en vient à se poser de plus en plus de questions sur sa vie et ses origines. Alors même qu'il avoue avoir toujours eu l’impression qu’une ombre, un nuage sombre, pesait sur lui.
Lorsque les morts commencent à s’entasser sur son chemin, Damien, aidé de son ami Amani (Omid Abtahi) et de Simone (Megalyn Echikunwoke), la sœur d’une de ses anciennes conquêtes, se lance dans une enquête similaire à celle menée par son père adoptif, Robert, des années auparavant. Est-il vraiment le fils de Satan, comme certains le prétendent ? Et si oui, va-t-il réussir à résister à sa destinée démoniaque pourtant toute tracée ? Ou va-t-il au contraire se laisser tenter par le Mal et embrasser sa mission d’Antéchrist, comme semble vouloir l’y pousser la mystérieuse Ann Rutledge (Barbara Hershey), qui a veillé sur lui toute sa vie, sans qu’il ne le sache ?
40 ans après La Malédiction, Damien n’a décidément pas fini de nous faire frissonner…
La bande-annonce de Damien, diffusée depuis le 7 mars sur A&E :
La Malédiction (1976)
Dans La Malédiction de Richard Donner, sorti en 1976, le maléfique Damien Thorn fait une belle entrée en matière sous les traits du tout jeune Harvey Stephens. Et pourtant, à le voir comme ça, on lui donnerait le bon Dieu sans confession (si l'on fait abstraction du fait qu'il se tienne au beau milieu d'un cimetière bien sûr...).
La Malédiction II (1978)
Deux ans plus tard, on retrouve le personnage de Damien dans La Malédiction II, sous les traits de Jonathan Scott-Taylor. Désormais âgé de 12 ans, le fils de Satan continue de semer sa malédiction partout où il passe.
La Malédiction finale (1981)
Devenu un homme politique influent dans le troisième volet de ses aventures, La Malédiction finale, sorti en 1981, Damien est alors campé par un Sam Neill encore peu connu qui, avant d'affronter des dinosaures devant la caméra de Steven Spielberg, s'est donc retrouvé à la tête d'une secte satanique...
666 la malédiction (2006)
Retour aux origines du Mal en 2006 avec 666 la malédiction, remake du film de 1976, dans lequel le petit Damien, toujours aussi flippant et cette fois-ci interprété par Seamus Davey-Fitzpatrick, n'a rien perdu de ses pouvoirs. Il a par contre, au passage, gagné une date de naissance de circonstance : le 6 juin 2006, soit 6/6/6...
Damien (2016 - ?)
Diffusée depuis le 7 mars sur la chaîne câblée américaine A&E, à qui l'on doit déjà Bates Motel, Damien, créée par Glen Mazzara (The Walking Dead), semble surtout se concentrer sur les conséquences du premier film et met en scène un Damien Thorn devenu photographe de guerre et désormais âgé de 30 ans. Campé par Bradley James (Merlin, iZombie), l'Antéchrist à l'apparence de beau gosse, qui a tout oublié de son passé satanique, va n'avoir d'autre choix que de faire face à sa destinée à la suite d'une série d'événements pour le moins perturbants, qui semblent annoncer le retour de la Bête...