Belle et Sébastien : Nouvelle génération de Pierre Coré
Avec Michèle Laroque, Robinson Mensah-Rouanet, Alice David...
De quoi ça parle ? Sébastien, 10 ans, passe ses vacances à contrecœur à la montagne chez sa grand-mère et sa tante. Il doit donner un coup de main à la bergerie, rien de bien excitant pour un garçon des villes comme lui… Mais c’est sans compter sur sa rencontre avec Belle, une chienne immense et maltraitée par son maître. Prêt à tout pour éviter les injustices et protéger sa nouvelle amie, Sébastien va vivre l’été le plus fou de sa vie.
Naissance du projet
Après L’Aventure des Marguerite (2020), Pierre Coré voulait poursuivre sa collaboration avec Radar Films. Le producteur Clément Miserez lui a alors soumis cette idée de faire un reboot de Belle et Sébastien en transposant l’intrigue à l’époque actuelle et en réinventant les personnages. Séduit par le projet, le réalisateur a rédigé un scénario avec Alexandre Coffre (avec qui il avait collaboré sur L’Aventure des Marguerite) : "On a toujours plus d’idées à deux. Avec Alexandre, c’est facile et on rebondit de manière constructive sur l’écriture. Il est souvent plus pointilleux sur la structure, et quand je m’égare dans trop de digressions, il me ramène aux réalités de la dramaturgie. C’est un bon garde-fou."
Trouver le nouveau Sébastien
La directrice de casting Sylvie Brocheré a reçu plus de 2 000 vidéos d’enfants qu’elle a filtrées. Pierre Coré en a visionné 120 avec elle et son choix s’est porté sur cinq enfants (le tout en distanciel et en pleine pandémie !). Le cinéaste se souvient : "Au bout du compte, on a fait venir les cinq garçons à Paris, puis on a resserré leur sélection sur trois enfants avec qui on a travaillé avec des chiens. Certains avaient peur et d’autres pas. Robinson Mensah-Rouanet nous est apparu comme une évidence. Alors qu’il n’avait jamais tourné, il a tout compris d’un plateau, c’est un acteur inné. Il dégage une formidable énergie et il a très bien supporté les neuf semaines de tournage en altitude. C’est encore un enfant mais il a déjà cette morgue de la préadolescence. Au départ, il avait peur des chiens parce qu’il avait été mordu au visage quand il était petit et il a surmonté sa peur ; j’ai été fasciné par son courage et sa volonté. Il incarne ce que je voulais chez Sébastien : un aventurier prêt à tout."
Filmer la montagne
Pierre Coré voulait que le spectateur ressente la montagne comme un personnage du film. Le réalisateur a sollicité un photographe animalier, Vincent Munier, qui a réalisé La Panthère des neiges, et lui a demandé de l'aider à filmer la montagne. Il explique : "Je savais que je n’aurais pas le temps de filmer comme il faut les animaux, la nuit, la rosée, les nuages qui s’accrochent et le vent qui glisse sur le plateau. Je lui ai dit que j’avais besoin de ce « personnage » mystérieux qui est, je pense, une promesse de liberté. Une liberté dangereuse, pas forcément confortable ni bienveillante mais une liberté. Vincent, avec sa force, sa poésie, son regard si singulier a tourné tous les plans de nature. Pour la partie aventure, je voulais retrouver le sel des productions Amblin, avec ce côté vintage."
La présence de loups
Les loups sont une vraie source d’aventure et incarnent à la fois le défi qui attend les personnages et le désir de Belle. Au même titre que la pression de l’or blanc – la neige artificielle –, l’arrivée de nouveaux prédateurs dans les montagnes est un véritable enjeu écologique et sociétal : "Ce n’est pas un loup de conte de fées mais une créature avec ses avantages et ses inconvénients. On a eu la chance d’avoir un dresseur incroyable à nos côtés qui a pu lancer des loups sur des moutons en pleine nuit et tout s’est bien passé même si on était terrorisé", confie Pierre Coré.
Visée écologique
En écrivant cette nouvelle histoire de Belle et Sébastien, les Pyrénées sont apparues comme une évidence pour le cinéaste Pierre Coré : "Belle est un Patou, un chien de montagne des Pyrénées, donc il nous semblait judicieux de la replacer dans son territoire originel. Les Pyrénées sont des montagnes jeunes qui vivent de façon très intense les enjeux abordés dans le film : l’économie liée au tourisme, le pastoralisme (l’oviculture est une des forces de la région) et l’écologie avec la pression hydrique et le retour des grands prédateurs. Mais plus que toutes ces pensées rationnelles, c’est la beauté des paysages découverts en repérages qui a achevé de nous convaincre. Il y a là une qualité de lumière, une variété de décors, une palette de couleurs qui impriment le film de façon exceptionnelle."