Avec Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain...
De quoi ça parle ? Une plongée au cœur de l’Anti-Terrorisme pendant les 5 jours d'enquête qui ont suivi les attentats du 13 novembre.
Naissance du projet
Un an et demi après la nuit du 13 novembre, Olivier Demangel a cherché à écrire un scénario centré sur les attentats, et ce sans reconstituer ces derniers, ni faire en sorte que les réelles victimes et les vrais terroristes soient représentés à l'écran. C’est un livre qui lui a donné le déclic. Le scénariste se rappelle : "Cette nuit au cours de laquelle la société et Paris ont failli basculer dans le chaos et comment les pompiers, les personnels hospitaliers, ceux du SAMU, les policiers ou encore les magistrats ont réussi à prendre le dessus pour maintenir la cohésion et la cohérence de la ville, du pays." "J’ai eu envie de raconter ce que c’est que le service public aujourd’hui. Ce service qui subit tant de critiques et qui est pourtant le fondement de la société. Qui nous protège durant un événement pareil ? Qui travaille quand nous avons peur ? Plus que le choc, j’ai voulu travailler sur l’onde de choc." "C’est en réfléchissant à ces questions que j’ai découvert ce qui s’était passé à la SDAT pendant ces cinq jours."
Cédric Jimenez convaincu !
Après la rédaction d'un premier script, Olivier Demangel et le coproducteur Mathias Rubin ont sollicité Cédric Jimenez à la mise en scène. Le cinéaste, à l'origine réticent à l'idée de faire un film sur ce sujet, a toutefois été séduit par l'angle du scénario, qui n'est pas centré sur les attentats en eux-mêmes mais sur les cinq jours qui ont suivi. Il précise : "Au-delà du choc, l’enquête de la police a représenté un travail titanesque, et en termes de responsabilités, la tension était incroyable pour ce service. Le scénario parle de cela. Je me suis mis à la place des enquêteurs et me suis demandé comment je réagirais face à l’obligation de résultat et à la crainte d’un désastre si ce même résultat n’est pas au rendez-vous."
Attentats hors champ
Cédric Jimenez a filmé les attentats hors champ (ils sont quasiment absents du film). La question de les représenter ne s'est jamais posée pour le réalisateur : "J’aurais trouvé cela obscène, véritablement obscène… Si j’avais lu le moindre effet en ce sens, je n’aurais jamais fait le film." "Ce qui m’a plu c’est que c’était le contre point de vue. On ne mettait pas en scène les attentats, ni les victimes. Le seul moment où le film le fait c’est dans l’hôpital mais c’est uniquement dans la perspective de l’enquête. Et c’est bord cadre, en essayant d’être le plus pudique possible."
Authenticité
Dans un souci d'authenticité, Cédric Jimenez a rencontré certains des policiers impliqués dans l'enquête des attentats du 13 novembre. Le metteur en scène se souvient : "Comme c’est un service qui est excessivement secret, il n’y a aucune documentation qui existe. Mais je n’aurais pas pu inventer tout ce qui le caractérise. Cela aurait été absurde." "Olivier Demangel avait déjà sollicité leur aide. C’est lui qui me les a présentés. J’ai retranscrit leurs gestes, la façon dont fonctionnent ces unités… Ils ne m’ont bien sûr pas donné accès à tous leurs dossiers mais tout ce qui concerne le fonctionnement, l’organigramme et la façon dont ils opèrent est véridique."
Inspirés de vrais enquêteurs
Tous les personnages de Novembre, en dehors des terroristes dont on connaît les noms, ont été inventés. Cédric Jimenez raconte : "Dans la vraie vie, ils sont protégés et vivent sous une autre identité. Car lorsqu’on travaille pour l’anti-terrorisme, on fait face à des menaces particulièrement importantes. Donc, dans le film, on les protège aussi de ce qu’on peut reconnaître d’eux. Mais ils sont tous inspirés de véritables personnes." "Tout comme la témoin. Son nom n’est pas le sien. Avec les éléments du film, souvent vrais, nous avons pris le soin de les maquiller assez pour les protéger. Il fallait d’évidence ne pas révéler ce qui pourrait être préjudiciable pour ce service et pour l’instruction judiciaire."