Avec Gilles Lellouche, Joanna Kulig, Mikhaïl Gorevoï
De quoi ça parle ? Russie, 2017. Mathieu Roussel est arrêté et incarcéré sous les yeux de sa fille. Expatrié français, il est victime d’un « kompromat », de faux documents compromettants utilisés par les services secrets russes pour nuire à un ennemi de l’Etat. Menacé d’une peine de prison à vie, il ne lui reste qu’une option : s’évader, et rejoindre la France par ses propres moyens…
Librement inspiré d'une histoire vraie
Kompromat est un terme russe désignant des documents compromettants, authentiques ou fabriqués, utilisés pour nuire à une personnalité politique, un journaliste, un homme d'affaires ou toute autre figure publique. Si ce genre de manœuvres n'est pas rare en Russie, elles concernent d'ordinaire des citoyens russes. Pour son film, Jérôme Salle s'est très librement inspiré d'une histoire vraie qui avait pour particularité d'avoir impliqué un Français, Yoann Barbereau. Ce dernier a relaté son périple dans le livre Dans les geôles de Sibérie.
Un tournage confiné en Lituanie
En raison de son sujet risqué, Kompromat n'a pas été filmé en Russie mais en Lituanie. Le tournage a été difficile car il s'est déroulé durant le confinement dû à la pandémie de Covid 19. Les membres de l'équipe n'avaient pas le droit de sortir de leur hôtel une fois la journée de travail terminée. « Gilles Lellouche qui aime les gens, la fête, a vécu un long calvaire mais au final je pense que cela a servi son personnage et le film. Il s’est retrouvé loin de sa famille, loin de ses amis, de ses repères, complètement isolé : comme Mathieu dans l’histoire… », note Jérôme Salle. Par ailleurs, le fait d'être masqué en permanence et de ne jamais voir les visages de l'équipe lituanienne a pesé sur le moral : « Quand vous tournez à l’étranger, avec une équipe locale, c’est essentiel de partager des moments hors plateau, de pots de fin de semaine, etc... Ça crée le lien indispensable. Là c’était impossible. Je garde le souvenir d’un tournage rude. »
La révélation de Cold War
C'est en voyant Cold War que Jérôme Salle a découvert Joanna Kulig : « Joanna possède ce charisme, cette énergie, cette beauté et cette personnalité incroyables... Pour ce personnage, je cherchais une actrice qui dégage cette complexité et pas le cliché de la femme blonde russe qu’on a vu dans les thrillers depuis des années... » L'actrice, dont la langue maternelle est le polonais, communiquait en anglais avec l'équipe et jouait en russe et en français. Ce n'est pas la première fois que l'actrice relevait ce défi : en 2011, elle devait jouer en français alors qu'elle ne connaissait pas du tout la langue de Molière dans La Femme du Vème de Pawel Pawlikowski, une co-production franco-anglo-polonaise. Quelques mois plus tard, elle tournait avec Juliette Binoche dans Elles : « pour moi, faire du cinéma avec des artistes français est naturel ».