La traumatisante Sorcière de Blanche-Neige et les sept nains, le hideux Epouvantail de la série Batman ou encore la tentaculaire méchante de La Petite Sirène... Certains personnages de dessins animés ont parfois laissé de bien mauvais souvenirs aux jeunes spectateurs que nous étions dans les années 80 ou 90.
Retour sur 6 méchants de cinéma ou de télévision qui nous ont donné des frissons dans notre enfance.
Batman - L'Épouvantail
L'Épouvantail a toujours été l'un des super-vilains les plus troublants de Gotham City. Grâce à un gaz de sa composition, il réveille les pires peurs de celui qui l'inhale. Dans le troisième épisode de la série animée Batman (1992), la première apparition de Jonathan Crane alias l'Epouvantail est redoutable. En plus d'arborer un masque très étrange qui lui allonge le visage, il soumet Batman aux pires tourments.
Dans cet épisode intitulé Epouvantable épouvantail, Bruce Wayne / Batman respire le produit de Crane et se retrouve en proie à des hallucinations. D'abord de son père entouré de flammes qui lui dit qu'il est la honte de la famille, puis plus loin dans l'épisode, un gigantesque crâne terrifiant est proche de briser en deux le Chevalier noir ! Encore une vision. Bruce se reprend en scandant sa phrase fétiche : "Je suis la vengeance, je suis la nuit, je suis Batman" ! Heureusement, parce qu'ici, on ne s'en est pas encore remis !
Blanche-Neige et les sept nains - La sorcière
Dans Blanche-Neige et les sept nains, il n'y a qu'une seule vraie méchante : la reine qui se transforme en la redoutable et redoutée sorcière. La pauvre Blanche-Neige, amie avec tout ce qui vit dans sa forêt semble vouloir vivre une vie tranquille entourée d'animaux et des 7 nains, jusqu'à ce qu'elle croise le chemin d'une belle pomme rouge cachant en réalité un mortel poison créé par la reine, entre-temps devenue une hideuse sorcière.
Les traits tirés, voûtée, le nez proéminent surplombé d'une imposante verrue de la couleur de ses yeux donnant l'illusion qu'elle en a trois, une seule dent, les sourcils épais froncés et des mains maigres aux ongles pointus : ce personnage est glaçant pour les enfants qui découvrent le film pour la première fois. Ses actes ne font rien pour arranger le tableau, car après avoir plongé Blanche-Neige dans un sommeil quasi éternel, elle tente d'écraser les nains qui la pourchassent avec un énorme rocher. La foudre, tel un châtiment envoyé par le destin, vient la punir de ses mauvais actes, et les jeunes spectateurs sont enfin rassurés !
Pinocchio - Le Cocher
Derrière son apparente bonhomie, ses joues roses et son grand sourire, le cocher de Pinocchio est un monstre à l'état pur, ainsi qu'on peut le constater dès la fin de sa conversation avec Grand-Coquin et Gedeon, lorsqu'il leur expose son plan et que son visage affiche soudain une expression diabolique. Son projet : exploiter la désobéissance de quelques garnements, leur promettre monts et merveilles, les inviter à venir passer des vacances sur l'Île Enchantée, et les laisser se transformer en ânes pour les revendre ensuite au plus offrant. Question cruauté, on a rarement fait pire !
La Petite Sirène - Ursula
Entourée par deux ondulantes murènes, cachée dans une caverne sous-marine aux parois tapissées d'étranges créatures, la tentaculaire Ursula a de quoi terroriser n'importe qui. S'il faut parfois se méfier des apparences, en l'occurrence, vous pouvez leur faire confiance et passer votre chemin. Car non contente d'évoluer dans un environnement pour le moins lugubre, la sorcière des profondeurs cherche à voler la voix de ses victimes. Tout un programme, auquel La Petite Sirène aurait mieux fait de se soustraire sans hésiter.
La Folle escapade - le général lapin Stachys
On ne se méfie jamais assez des films d'animations... La Folle escapade, sorti en 1978 et réalisé par Martin Rosen (qui soit dit en passant est une œuvre vénérée par Guillermo del Toro) n'est en aucun cas pour les enfants. Car sous ses dehors mignons mettant en images la destinée de lapins se cache en fait un (formidable) film d'une grande et terrible noirceur; parabole d'un monde totalitaire aux airs de guerre pas vraiment froide. Ici, dans un perturbant anthropomorphisme, les lapins se tuent entre eux et se mutilent. Dans cette galerie, le personnage, absolument terrifiant, du général Stachys (General Woundwort en VO), bave aux lèvres, borgne et saignant, toutes griffes dehors, pendant animé d'une sorte de lapin zombie, a donné quelques cauchemars aux âmes sensibles...
Taram et le chaudron magique - Le Seigneur des Ténèbres
Film maudit, né dans une grande douleur dans une maison Disney alors en pleine introspection créatrice et échecs au Box-Office (sur lequel nous étions revenus plus en détail ici), Taram et le chaudron magique est sorti dans nos contrées en novembre 1985. D'une noirceur tout à fait inhabituelle pour la maison aux grandes oreilles, le film était même violent. On y voyait d'ailleurs, pour la première fois dans une œuvre de la maison, un personnage, Taram, saigner après s'être pris une raclée. Ce qui a aussi largement retenu l'attention, c'est bien entendu son méchant, le terrifiant Seigneur des ténèbres : voix forcément sépulcrale, doigts griffus, yeux rouge sang, visage squelettique dissimulé sous une capuche flanquée de deux cornes, il promenait lentement sa silhouette dans un château en ruine, obsédé à l'idée de ramener à la vie une armée de morts-vivants à l'aide du fameux chaudron. L'auteur de ces lignes a eu le plaisir -ou la malchance, c'est selon- de découvrir ce personnage en salle à l'époque (au Grand Rex, en séance du mercredi après-midi !). C'est peu dire que ce fut la panique générale dans l'assistance, avec les enfants qui hurlèrent de peur en le découvrant, pleurant, plongeant pour certains leurs têtes au fond du fauteuil ou dans les bras de parents désemparés... De mémoire, jamais un méchant Disney n'a fait aussi peur, et ce n'est pas prêt d'être à nouveau le cas...