Sorti ce mercredi 20 avril dans les salles françaises, Un talent en or massif est un film avec et sur Nicolas Cage. Car la star joue son propre rôle et se retrouve invitée par un homme (Pedro Pascal) qui prétend être son plus grand fan. Et connaît donc, sur le bout des doigts, cette carrière faite de hauts et de bas, où se côtoient sommets et œuvres complètement lunaires.
Réalisé par Tom Gormican (Célibataires… ou presque), Un talent en or massif est aussi un film pour les fans de Nicolas Cage, à qui il offre une poignée de références disséminées de façon plus ou moins évidente au cœur du récit. Certaines vous auront peut-être échappé, donc voici tous les films qui sont évoqués.
LES AILES DE L'ENFER (1997)
C'est le premier film de Nicolas Cage auquel Un talent en or massif fait référence, puisque c'est celui que Gabriela (Alessandra Mastronardi) que regarde juste avant de se faire enlever. Et Javi (Pedro Pascal) possède une réplique de la peluche que le héros ramène à sa fille. Sorti en 1997, pendant la période "action" du comédien oscarisé un an plus tôt, le long métrage de Simon West concentre à la fois l'extravagance des années 90 et de sa star (dont la coupe de cheveux reste l'une des plus célèbres et étranges de sa carrière), dans une histoire d'avion pris en otage par l'un des détenus qu'il transporte. Pas aussi réussi que Rock ou Volte/Face mais mémorable, pour des bonnes et mauvaises raisons - Visible sur Disney
JOE (2013)
Le long métrage n'est pas ouvertement cité. Mais il y est indirectement fait référence dans le scène d'entrevue entre Nicolas Cage et son réalisateur David Gordon Green. Qui a offert à la star un joli sursaut d'orgueil alors que sa carrière semblait s'éloigner des salles de cinéma. Passé par les festivals de Venise et Deauville, ce drame très sombre (parfois trop) nous emmène au Texas et suit les pas de Joe Ransom, ex-prisonnier en quête de rédemption qui pense entrevoir la lumière lorsqu'un ado (Tye Sheridan) cherche du travail et fait appel à lui. Mais peut-on échapper à son passé et l'environnement dans lequel on évolue ? Tel est la question que pose Joe, adapté du roman homonyme de Larry Brown, qui nous vaut l'une des prestations les plus denses de Nicolas Cage.
ROCK (1996)
Après Bad Boys, Michael Bay transforme l'essai avec ce que beaucoup considèrent, aujourd'hui encore, comme son meilleur film. Et l'un des sommets de la carrière de Nicolas Cage, qui vient alors de décrocher l'Oscar du Meilleur Acteur grâce au drame Leaving Las Vegas, et entame un virage vers l'action, aussi inattendu que réussi. Et nul doute que Javi (Pedro Pascal) est du même avis, lui qui possède un clap du film de Michael Bay dans lequel un expert en armes chimiques et un ancien espion déchu (Sean Connery) font équipe pour stopper les plans du Général Hummel (Ed Harris), qui menace de lancer un gaz mortel sur San Francisco en réponse à l'injustice du gouvernement américain. Alors que Nicolas Cage prouve qu'il est un acteur qui s'investit également sur le plan physique, Michael Bay signe un opus d'une efficacité totale. Et Un talent en or massif est le deuxième long métrage de 2022 à y faire référence après Ambulance de… Michael Bay - Visible sur Disney
LES CROODS 2 (2021)
Pourquoi le 2 et pas le 1 ? Mystère. Mais Javi (Pedro Pascal) est fan de la suite du film d'animation préhistorique de Dreamworks qui a pris tout le monde par surprise en 2013, avec son mélange d'humour burlesque, de vivacité et de justesse lorsqu'il s'agit d'évoquer la famille. Doubleur du père, Grug, Nicolas Cage est repassé derrière le micro pour les besoins des Croods 2, qui a connu un joli succès malgré sa sortie en pleine pandémie.
VOLTE/FACE (1997)
Faites le test : si vous parlez de Nicolas Cage et d'action, votre interlocuteur risque fort d'évoquer Rock mais surtout Volte/Face. Qui est l'un des films préférés de Javi (Pedro Pascal), et on peut le comprendre. Car difficile d'aimer l'acteur sans être fasciné par le meilleur opus de l'escapade américaine de John Woo, dans lequel un agent de la CIA et un terroriste échangent leurs visages. Sur le papier, rien ne fonctionne avec ce pitch, ne serait-ce que parce que les deux personnages n'ont pas la même carrure. Et pourtant… Volte/Face est un vrai tour de force, dont la réussite (outre la virtuosité de John Woo derrière la caméra) repose sur le fait d'avoir deux cabots qui se donnent à 200% : Nicolas Cage et John Travolta. En matière de folie, aucun des deux ne fera mieux, et la statue de cire de Castor Troy que Javi possède chez lui, dans Un talent en or massif, nous le rappelle - Visible sur Disney
UN ANGE GARDIEN POUR TESS (1994)
A l'échelle de la carrière de Nicolas Cage, Un ange gardien pour Tess est relativement méconnu. Mais pas par Javi (Pedro Pascal), qui affirme que c'est grâce à ce film qu'il a pu renouer des liens avec son père. Réalisée par Hugh Wilson (Police Academy), cette comédie fait de l'acteur un agent des services secrets dont la mission de protection de la femme du Président des États-Unis est prolongée, à son grand dam. Suivant la mécanique classique du duo mal assorti, le long métrage ne restera pas dans les annales de la filmographie de Nicolas Cage. Mais Shirley MacLaine et lui parviennent à lui donner un peu de charme et de tendresse. Juste assez pour rendre le résultat sympathique.
BENJAMIN GATES (2004)
Harrison Ford a les Indiana Jones. Nicolas Cage les Benjamin Gates, qui sont bien plus que des contrefaçons des aventures du héros créé par Steven Spielberg et George Lucas. Grâce à son acteur principal évidemment, mais également cette idée amusantes de trésors dont les indices sont cachés dans des monuments ou sur la déclaration d'Indépendance des États-Unis. Sortie en 2008 en France, la suite est considérée par beaucoup comme un meilleur Indiana Jones que Le Royaume du crâne de cristal, visible la même année. Alors que les fans attendaient un troisième opus, l'aventure se prolongera en série sur Disney . Mais sans Nicolas Cage. Il ne restera donc, pour Javi (Pedro Pascal), que l'affiche du 1 qu'il possède chez lui pour se consoler - Visible sur Disney
MANDY (2018)
Parmi les dingueries que compte la carrière de Nicolas Cage (et Dieu sait qu'il y en a !), Mandy figure en bonne place. Passé par la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes en 2018, le film de Panos Cosmatos n'a certes pas eu l'honneur des salles obscures en France, mais il vaut mieux que ce que son statut de direct-to-video peut laisser croire. Ou son pitch où il est question de vengeance contre une secte et de "voyage fantasmagorique marqué par la vengeance, le sang et le feu." Qui se déchaînent particulièrement dans la seconde moitié, dont il vaut mieux en savoir peu afin de se laisser surprendre. Sachez juste que Nicolas Cage y fait usage d'une tronçonneuse, et que Javi (Pedro Pascal) s'est arrangé pour la récupérer chez lui.
THE WICKER MAN (2006)
Les fans de Nicolas Cage vous le diront très bien : les films qu'ils considèrent comme cultes ne sont pas tous bons. La preuve avec The Wicker Man, remake du classique de l'horreur de 1974 qui a surtout connu un succès en ligne, grâce aux compilations de ses scènes les plus lunaires. Donc celles avec l'acteur déguisé en ours, ou sa torture avec un casque rempli d'abeilles. Ainsi est né le célèbre "Not the bees !" cité dans Un talent en or massif, pour nous montrer que l'acteur ne manque pas d'auto-dérision et assume certaines de ses casseroles. Il faut d'ailleurs reconnaître qu'il donne tout dans cette enquête qui mène un sergent au cœur d'une étrange communauté, y compris lorsqu'il s'agit d'intercepter un cycliste qui a pourtant un pied à terre sur un petit chemin : Nicolas Cage y met autant d'intensité que s'il était face à une voiture lancée à pleine vitesse et, quelque part, ça force le respect.
ARIZONA JUNIOR (1987)
Oui, Nicolas Cage a tourné pour les frères Coen. Dans leur deuxième long métrage plus précisément, où un voleur naïf et une policière qui ne peuvent avoir d'enfant décident de kidnapper l'un des quintuplés d'un célèbre marchand de meubles. Ce qui ne va, évidemment, pas se passer comme prévu dans cet Arizona Junior que l'on peut voir comme le grand frère de The Big Lebowski. Avec sa moustache, ses chemises colorées et sa coupe de cheveux à la Woody Woodpecker (de plus en plus désordonnée à mesure que le stress gagne son personnage), Nicolas Cage y ressemble à un personnage de cartoon et se révèle totalement en phase avec les élans burlesques de cette comédie déjantée. En nous offrant l'un de ses looks les plus mémorables, que l'on peut retrouver chez Javi (Pedro Pascal), grâce au portrait de H.I. McDunnough qu'il possède chez lui - Visible sur Disney
ÉCLAIR DE LUNE (1987)
Loretta Castorini, comptable de Brooklyn à New York, se trouve dans une situation difficile lorsqu'elle tombe amoureuse du frère cadet de son fiancé. Lequel est joué par Nicolas Cage. Aux côtés de Cher (récompensée par l'Oscar de la Meilleure Actrice) et devant la caméra du réalisateur de L'Affaire Thomas Crown, Norman Jewison, l'acteur n'est pas celui qui prend le plus la lumière de cet Éclair de lune rarement cité dans sa filmographie. Mais Un talent en or massif n'oublie pas cette charmante comédie romantique et l'évoque au détour d'un dialogue. Et pourrait, pourquoi pas, lui permettre d'être (re)découvert par les plus jeunes générations, si le film de Tom Gormican réussissait à inciter les spectateurs à regarder les films mentionnés de façon plus ou moins explicite.
60 SECONDES CHRONO (2000)
Le saviez-vous ? Nicolas Cage a pu gérer quelques scènes de conduite dans le film où il incarne un braqueur de voitures contraint de voler une cinquantaine de bolides en une nuit pour sauver son frère. Si vous êtes tombés sur l'un des making-of de 60 secondes chrono, vous êtes sans doute au courant. Comme Javi dans Un talent en or massif, qui fait référence à cette aptitude du comédien... et l'une des rares choses que l'on retient finalement de cet opus moins flamboyant de la vague d'action du comédien.
CAPITAINE CORELLI (2001)
Nicolas Cage, Penélope Cruz, John Hurt et Christian Bale devant la caméra de John Madden, réalisateur de Shakespeare in Love, pour une fresque qui mêle triangle amoureux et Seconde Guerre Mondiale, comme Pearl Harbor sorti quelques semaines plus tôt ? Un beau projet sur le papier, et une déception à l'arrivée, critiquée pour ses bons sentiments et ses inexactitudes historiques (dont un tremblement de terre sur une île grecque qui n'a pas eu lieu en 1947, comme le dit le film, mais en 1953). A l'arrivée, une nomination au Razzie de la Pire Actrice pour Penélope Cruz (pour Capitaine Corelli, Blow ET Vanilla Sky) et un film majoritairement oublié dans la carrière de Nicolas Cage. Ce qui ne l'empêche pas d'être cité le temps d'un dialogue d'Un talent en or massif, pour nous prouver que la star a bien affaire à un fan pointu.
SUPERMAN LIVES
Si Un talent en or massif fait référence à des films existants de la carrière de Nicolas Cage, il est difficile de passer à côté de son projet avorté le plus célèbre : le Superman Lives de Tim Burton, abandonné peu de temps avant le tournage et dont ne subsistent que des concept arts et images de l'acteur en costume. Fan absolu du héros DC, au point d'appeler son fils Kal-El (nom de Superman sur Krypton, sa planète natale), Nicolas Cage a ainsi vu l'un de ses plus grands rêves s'évanouir. Et seul le film d'animation Teen Titans GO ! (2018) lui a permis de se glisser dans sa peau, en lui prêtant sa voix. Évoqué dans le long métrage de Tom Gormican, celui de Tim Burton a néanmoins fait l'objet d'un documentaire, The Death of Superman Lives : What Happened ? (2015), histoire de nourrir un peu plus sa légende. Et de revenir sur les coulisses chaotiques qui ont conduit à son abandon.