Depuis 1993, la journée du 3 mai est consacrée à la célébration de la liberté de la presse. Cette initiative vise à défendre les journalistes, un corps de métier qui a inspiré de nombreuses histoires sur grand écran.
Cette journée est l'occasion de vous recommander dix films qui mettent en scène le journalisme et ceux qui se battent pour faire circuler l'information, parfois en payant le prix du sang. Qu'elles s'intéressent à de simples reporters ou à des correspondants de guerre, à travers le prisme du thriller ou du biopic, les oeuvres sont d'ailleurs plutôt nombreuses.
Reds (1981)
Grand film des années 80, porté à bout de bras par Warren Beatty qui coiffe les casquettes d'acteur, producteur, réalisateur et co-scénariste, Reds évoque l'histoire authentique de John Reed. Ce journaliste militant communiste américain couvrit la Révolution russe d'octobre 1917 et en tira un livre qui devint un best seller, Dix jours qui ébranlèrent le monde. Le film fut récompensé par 3 Oscars, dont celui du Meilleur réalisateur.
L'ombre de Staline (2020)
L'ombre de Staline est autant le portrait authentique d'un brillant journaliste idéaliste qu'une évocation trop rare à l'écran de l'un des crimes de masse les plus terribles du XXe siècle, connu sous le nom d'Holodomor. Le film relate une partie de la vie authentique du journaliste britannique Gareth Jones, qui raconta, au péril de sa vie, en 1933, ce que fut le terrible génocide par la faim organisé par Staline en Ukraine. Le long-métrage est porté par un très solide casting, à commencer par James Norton dans le rôle principal, épaulé par Vanessa Kirby et le toujours impeccable Peter Sarsgaard.
Les Hommes du président (1976)
4 Oscars dont celui du Meilleur scénario adapté pour Les Hommes du président, classique absolu signé Alan J. Pakula, devenu un mètre-étalon du film d'investigation. Contrairement au livre dont il est adapté, le film ne couvre que les sept premiers mois de l'affaire du Watergate. Ainsi, il commence par l'effraction dans l'immeuble du Watergate (alors siège du Parti Démocrate) et se termine par la seconde inauguration de Richard Nixon à la Maison-Blanche, le 20 janvier 1973.
Sympathie pour le Diable (2019)
Pour son premier film, le réalisateur Guillaume de Fontenay s'intéresse au reporter de guerre Paul Marchand, en adaptant son livre, Sympathie pour le diable, publié en 1997. Le film, qui a mis plus de deux décennies à se faire, retrace le parcours du journaliste français durant le siège de Sarajevo en 1992. Niels Schneider, qui prête ses traits au correspondant, est extraordinaire.
Révélations (1999)
Film fleuve, dense, parfois tendu à craquer, porté par deux magnifiques comédiens, Al Pacino et Russell Crowe, Révélations évoque le scandale de la dépendance à la nicotine des cigarettes, dévoilé par le lanceur d'alerte Jeffrey Weygand dans la célèbre émission 60 Minutes. Du grand cinéma, mis en scène par un Michael Mann au sommet de sa forme.
La Déchirure (1985)
Un an avant d'être couronné par une Palme d'or à Cannes pour son éblouissant Mission, Roland Joffé frappait déjà très fort avec La Déchirure. Bouleversant, porté par la musique élégiaque et hypnotique de Mike Oldfield, le film relate l'histoire de Sidney Schanberg, journaliste au New York Times, couvrant les événements liés à la prise de pouvoir par les Khmer rouges au Cambodge en 1975. Mais le film est surtout le récit du calvaire de son ami et assistant, Dith Pran, arrêté et envoyé dans un camp de travail et de rééducation, non loin des fameux champs de la mort...
Salvador (1986)
James Woods et Jim Belushi qui donnent le meilleur d'eux-même devant la caméra d'un Oliver Stone toujours aussi énervé mais terriblement efficace, ça donne Salvador. Un film puissant relatant l'histoire d'un reporter photographe (James Woods) parti refaire sa vie au Salvador, avant d'être rattrapé par la guerre civile ravageant le pays dans les années 80, et parcouru par les terribles escadrons de la mort. Du cinéma choc et coup de poing, engagé, au final très émouvant.
Spotlight (2016)
Oscar du Meilleur film en 2016, Spotlight est adapté de faits réels et retrace la fascinante enquête des journalistes du Boston Globe qui a mis au jour un scandale impliquant des prêtres pédophiles couverts par l’Eglise Catholique. Le titre du film fait référence au nom donné à l'équipe d’investigation du journal qui a travaillé pendant un an sur cette affaire, interrogeant les victimes d'abus sexuels et révélant que l'institution catholique avait protégé leurs bourreaux pendant des décennies. Leur article, publié en janvier 2002 et couronné par le prix Pulitzer en 2003, a permis de libérer la parole et déclenché une vague de révélations dans le monde entier.
Le Syndrôme chinois (1979)
Le syndrome chinois est l’hypothèse de la conséquence la plus grave d'une fusion du cœur d'un réacteur nucléaire, dans laquelle les éléments combustibles en fusion du cœur percent les barrières qui le confinent, et s'enfoncent sous terre. Très solide film emmené par un extraordinaire trio - Michael Douglas, Jane Fonda et Jack Lemmon - le film était aussi d'une très inquiétante actualité. Douze jours après sa sortie survint le fameux accident à la centrale nucléaire de Three Mile Island en Pennsylvanie. Accident durant lequel le coeur du réacteur n°2 a en parti fondu, entraînant le relâchement de radioactivité dans l'environnement.
Pentagon Papers (2017)
Le scénariste du film, Josh Singer, s'y connaît en matière de journalisme et de scandale politique puisqu'il avait travaillé à l'écriture de Le Cinquième pouvoir (2013) et Spotlight (2015). Thriller journalistique et politique de haute volée signé par Steven Spielberg, Pentagon Papers revient sur la course de vitesse que mena le Washington Post en 1971 pour publier, malgré les risques, des extraits du document classé secret défense "United States-Vietnam Relations, 1945-1967: A Study Prepared by the Department of Defense", qui détaillait l'implication politique et militaire américaine dans la guerre du Viêtnam. Et notamment l'autorisation secrète de Nixon pour bombarder le Cambodge, violant sa neutralité.