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    Mort de Jean-Paul Belmondo : ses plus belles cascades en images
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Jean-Paul Belmondo vient de nous quitter à 88 ans. A la fois acteur phare de la Nouvelle-Vague, il avait su se distinguer dans un grand nombre de films policiers aux cascades plus flamboyantes les unes que les autres. Petit florilège.

    Studiocanal

    Claude CarliezGil Delamare ou Rémy Julienne, tous ont contribué aux grandes cascades de Jean-Paul Belmondo. Retour en images sur les exploits qu'ils ont pu accomplir tous ensemble, et aux risques (pas toujours contrôlés) encourus par l'acteur. Comme le dira Henri Verneuil, à propos de leur collaboration sur Peur sur la ville :

    "Si vous tournez avec le véritable acteur, sans trucages, vous allez jusqu'au bout des forces humaines, ce qu'un homme peut faire mais sans aller au-delà (...). Car l'acteur est un homme qui exécute la cascade (...), alors vous restez dans des scènes qui sont dangereuses [et nécessitent] une force athlétique [qu'a] Jean-Paul Belmondo, mais vous restez dans le crédible, sans tomber dans la folie."

     

    L'Homme de Rio (1964)

    Premier film dans lequel il exécute une cascade dangereux, L'Homme de Rio est pour Jean-Paul Belmondo une révélation. D'autant que le film est un succès public indéniable, réunissant plus de 4,8 millions de téléspectateurs venus admirer ses exploits.

    L'Homme de Rio (1964)

    Lors de cette scène, Bébel aura les "bras blancs", les bras qui s'engourdissent à mi-parcours, et qui semblent alors peser chacun "40 kilos". Il parviendra tant bien que mal à atteindre l'autre immeuble, mais au prix d'un effort surhumain et en manquant de tomber. Voilà pourquoi il ne reste dans le montage final que deux plans de cette traversée : il s'agissait de cacher la douleur de l'acteur.

    Les Tribulations d'un chinois en Chine (1965)

    Dans ce film qui est ce que le cinéma français a fait de plus ressemblant à une aventure de Tintin (excepté les films Tintin eux-mêmes), Belmondo s'en donne à coeur joie et se suspend à plusieurs reprises (à une grue, mais aussi à un pont et se retrouve au beau milieu d'une falaise du Kilimandjaro.

    Le Casse (1971)

    Claude Carliez et Rémy Julienne mettront en scène la plupart des chorégraphies de Belmondo, y compris les nombreuses cascades de véhicules (voitures, camions, hors-bord, etc). L'une de leurs premières collaboration marquante sera Le Casse d'Henri Verneuil, avec notamment une course-poursuite impressionnante en voitures.

    Le Magnifique (1973)

    Le personnage de Belmondo saute en marche avant d'accomplir sa mission, mais l'acteur lui se blesse à la cheville durant la scène, qui était située au début du tournage. Athlète et boxeur accompli, "Bébel" en sera cependant vite remis.

    Peur sur la ville (1975)

    A l'époque, Peur sur la ville est l'un des films avec les cascades les plus impressionnantes du cinéma français. Ici, l'acteur escalade le toit des Galeries Lafayettes à Paris. Notez comme la caméra d'Henri Verneuil capte grâce à la profondeur de champ la chute qui menace le comédien. En se suspendant à une gouttière, Belmondo se brisera le poignet.

    Peur sur la ville (1975)

    En s'allongeant sur le toit du métro dans le tunnel, Jean-Paul Belmondo place son bras devant son visage et (hors caméra) se prend, avec la vitesse, un morceau de métal du plafond qui lui casse le poignet. S'il n'avait pas placé son bras, c'est sa tête qui aurait pris, et cela aurait pu avoir les pires conséquences...

    Peur sur la ville (1975)

    Le plan commence zoomé sur Belmondo puis dézoome petit à petit pour faire part de l'ampleur de cette cascade. Ainsi, le spectateur sait bien que oui, c'est toujours l'acteur sur ce plan large.

    L'Animal (1977)

    Après avoir été debout sur le toit d'une rame de métro dans Peur sur la ville, Belmondo pousse la cascade encore plus loin dans L'Animal de Claude Zidi, en se mettant debout sur un avion en vol. Et de temps à autre, il se permet même de lever le bras, histoire de montrer qu'il a de la réserve !

    L'Animal (1977)

    Bébel, qui incarne un cascadeur de cinéma, se jette plusieurs fois dans un escalier. Le réalisateur Claude Zidi lui demande s'il ne peut pas tenter de se relever un peu au cours de la chute, avant d'atterrir. L'acteur tentera, mais se tordra violemment la cheville. Son ami Michel Audiard dira de lui qu'à la fin du tournage, il "avait le corps bleu, de la clavicule à la cheville".

    L'Animal (1977)

    Belmondo affronte un vrai tigre, et l'animal lui a vraiment planté une dent plusieurs centimètres de profondeur dans la tempe. Sans le faire exprès, mais la blessure s'est ajoutée à d'autres, subies sur le même tournage.

    Flic ou voyou (1978)

    Belmondo ne connaît pas le vertige et le prouve devant la caméra de Georges Lautner (réalisateur des Tontons flingueurs) avec qui il tournera à cinq reprises. Cette descente en tyrolienne sera aussi filmée au plus proche de Belmondo : le caméraman Yves Rodallec demande à descendre lui aussi. Il est placé derrière l'acteur et c'est grâce à lui que l'on aujourd'hui les gros plans de cette cascade.

    Le Guignolo (1980)

    Quelle entrée plus fracassante que celle d'Alexandre Dupré, débarquant dans un lobby d'hôtel en défonçant l'entrée avec un hors-bord. Une séquence marquante du film, qui en recèle quelques autres (à suivre).

    Le Guignolo (1980)

    Le personnage de Belmondo se pend à un lustre, ni plus ni moins, non pas pour traverser une pièce comme dans un film de cape et d'épée, mais suite à un quiproquo avec sa complice ! Heureusement, il parvient à s'en sortir in extremis.

    Le Guignolo (1980)

    Pour cette cascade, la plus impressionnante du film, Belmondo se tient par les bras au trapèze relié à l'hélicoptère, mais porte aussi une armature dans les bras afin d'alléger sa peine. Le tout en caleçon et au-dessus de Venise !

    Le Professionnel (1981)

    La poursuite près du Palais de Chaillot place du Trocadéro du Professionnel est entrée dans la légende, avec Belmondo pour le commissaire Rosen (Robert Hossein) et son conducteur (Bernard-Pierre Donnadieu).

    L'As des as (1982)

    Dans cette scène de L'As des as, le cascadeur Rémy Julienne conduit la voiture bien caché, tandis que Bébel est sur le capot, mais le guidage général est assuré par Rachid Ferrache, qui joue Simon. A un moment, comme il l'a confié à Téléstar, il perd le contrôle du véhicule, et ne parvient pas à freiner. Réactif, Julienne reprend les commandes in extremis et sauve les passagers de la catastrophe.

    Le Marginal (1983)

    Vous suivez des criminels et ils tentent de vous échapper en hors-bord ? Empruntez un hélicoptère et sautez sur le véhicule pour les maîtriser et les mettre sous les verrous. Rien de plus simple à y regarder le commissaire Jordan, interprété en toute décontraction par Belmondo.

    Joyeuses Pâques (1984)

    Pressé par le temps, Stéphane Margelle refuse les détours et sur son trajet, écarte une dodoche, se retrouve pris en sandwich, enchaîne les chaos, passe sur une rampe de lancement en plein marché et termine en plein dans le Palais des expositions niçois ! Rémy Julienne est évidemment à l'initiative de cette folle cascade automobile.

    Hold-Up (1985)

    Dans Hold-Up, une dépanneuse roule à pleine vitesse et passe sur une flaque d'eau. Cette dernière cachait en fait un trou dont personne n'avait connaissance. Cela fait brusquement s'arrêter le camion, et Belmondo, accroché à l'arrière, se cogne violemment contre la poulie de la dépanneuse, résultant en 11 points de suture et des douleurs dorsales. On peut voir Bébel recroquevillé par le choc !

    Bonus : Une chance sur deux (1998)

    Bébel remet une dernière fois le couvert, avec d'autant plus d'humour que l'idée est de lui, en acceptant de faire une dernière cascade à l'écran, à 65 ans, pour Une chance sur deux de Patrice Leconte. Il monte péniblement à cette échelle en disant, une fois arrivé en haut : "c'est la dernière fois !" Ce sera effectivement la dernière, mais pas dans nos mémoires de cinéphile.

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