Sid & Nancy (1986)
Sex, drogues, punk, Rock'n Roll. Et mort à l'arrivée. Dans ce film culte sorti en 1986 et signé par Alex Cox (à qui l'on doit également le génial et délirant Repo Man), Gary Oldman campe Sid Vicious, membre du groupe de punk rock légendaire Les Sex Pistols. Tout à la fois touchant et provoquant, le comédien incarne ici à la perfection le second bassiste éphémère du groupe musical, emporté par son comportement auto destructeur. Son incarnation avait d'ailleurs suscité l'adhésion des fans du rocker disparu.
JFK (1991)
Dans le film fleuve JFK d'Oliver Stone, Gary Oldman prête ses traits à Lee Harvey Oswald, qui reste toujours très officiellement, 57 ans après les faits, le tueur du président Kennedy. Apparaissant au cours de nombreuses scènes en flashback, avec très peu de dialogues, le comédien parvient à livrer une composition saisissante d'un personnage froid et calculateur, en plus d'un très troublant mimétisme avec son modèle original.
Bram Stoker's Dracula (1993)
Extraordinaire de charisme et de présence dans le Dracula de Francis Ford Coppola, sans doute une des adaptations les plus fidèles au roman de Bram Stoker, Gary Oldman incarne le comte vampire à trois périodes de sa vie. Au-delà des formidables maquillages sur le Dracula "vieux", le comédien fit appel à un coach de chant pour travailler sur sa voix afin de la rendre plus inquiétante et sensuelle. Pour la fabuleuse séquence du début du film, il appris même ses textes en roumain. C'est tout simplement un des meilleurs rôles de sa carrière.
True Romance (1993)
C'est peu dire que True Romance est devenu au fil des ans une oeuvre absolument culte et même un classique, réparant une vraie injustice devant son échec commercial assez cuisant à sa sortie, en 1993. Parmi les personnages mémorables figure en bonne place la délirante composition de Gary Oldman, absolument génial sous les traits du mac rasta Drexl, la gueule couturée de cicatrices et son oeil crevé, qui dissimule sous de faux airs de coolitude un tempérament bien vicieux et ultra violent.
Léon (1994)
Autre personnage mémorable, figurant parmi les meilleurs compositions de l'acteur : Norman Stansfield, dans Léon de Luc Besson. Ici, le comédien est un agent de la DEA psychotique, névrosé, addict aux drogues, absolument glacial. Et sans pitié.
Ludwig Van B. (1995)
Ludwig Van B. n'est peut-être pas le meilleur film de la carrière du comédien, mais il livre dans le film de Bernard Rose une très solide composition sous les traits du génie de la musique Beethoven. Perfectionniste, Oldman a tenu à jouer lui-même les séquences musicales vues à l'écran. Il passa six semaines à s'entraîner 6h / jour au piano, et à s'immerger dans son personnage. Aucun regret donc sur l'idée du casting original, selon laquelle Anthony Hopkins fut le choix de départ pour incarner le compositeur.
Le Cinquième élément (1997)
Seconde collaboration avec Luc Besson après Léon, Gary Oldman incarne dans Le Cinquième élément le délirant personnage Jean-Baptiste Emmanuel Zorg, le méchant du film. Parodique jusqu'à s'auto-ridiculiser dans un costume / look et une posture complètement WTF, Oldman semble jubiler avec son personnage. En tout cas devant les caméras; car l'acteur aura des mots pas franchement tendres plus tard dans une interview accordée à Playboy, révélant qu'il "ne supportait pas le film".
Hannibal (2001)
Absolument méconnaissable sous les prothèses, Gary Oldman incarne dans Hannibal, la suite du Silence des agneaux, Mason Verger. Si l'accueil Critique fut très réservé pour le film de Ridley Scott, Oldman a su capter l'attention avec sa composition très perturbante et même effrayante de cet homme riche, puissant et dépravé, ex victime d'Hannibal Lecter ayant survécue, défiguré après s'être découpé une partie du visage pour le donner à manger aux chiens...
La franchise Harry Potter
Personnage très apprécié des fans de la saga de l'apprenti sorcier de Poudlard dans les livres, c'est peu dire que l'annonce de Gary Oldman pour incarner Sirius Black fut scrupuleusement regardée à la loupe par ceux-ci. Bonne pioche : le comédien a habilement interprété le rôle du parrain menaçant et autrefois emprisonné de Potter dans Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, sa première apparition au cinéma, et dans les films suivants.
La trilogie du Dark Knight
Si le personnage du commissaire Jim Gordon a été plusieurs fois incarné auparavant, celui-ci était surtout effacé, ou, disons, en retrait, derrière Batman. La force de la composition de Gary Oldman dans la trilogie orchestrée par Christopher Nolan, c'est d'en avoir fait un personnage à rebours de cette idée justement. De montrer qu'il est un personnage fort, fiable, capable lui aussi, avec ses méthodes, d'appréhender les méchants. Avec ce supplément d'humanisme et de détermination insufflé par le comédien.
Les heures sombres (2018)
Récompensé par un Golden globe du Meilleur acteur dans un drame, puis par un Oscar dans la foulée, c'est avec Les heures sombres, où il campe Winston Churchill, que Oldman décroche enfin un Oscar attendu depuis des années. Au-delà du maquillage et prothèses, évidemment très impressionnants, l'acteur a effectué -fidèle à son habitude- un colossal travail de préparation, en insistant sur la gestuelle et la voix de l'illustre figure historique. Un travail sur lequel nous étions longuement revenu ici.
Mank (2020)
Première collaboration entre les perfectionnistes David Fincher et Gary Oldman pour ce film Mank, tourné sous les auspices de Netflix. L'occasion pour le comédien de livrer encore une fois une nouvelle facette de son talent, sous les traits du scénariste Herman J. Mankiewicz, alcoolique invétéré au regard acerbe, qui tente de boucler à temps le script du Citizen Kane d’Orson Welles. Une performance d'ailleurs potentiellement oscarisable.