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ARIZONA JUNIOR (1987)
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SAILOR ET LULA (1990)
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ROCK (1996)
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VOLTE/FACE (1997)
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ADAPTATION (2002)
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LORD OF WAR (2006)
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KICK-ASS (2010)
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SPIDER-MAN NEW GENERATION (2018)
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ARIZONA JUNIOR (1987)
La carrière et la personnalité filmique de Nicolas Cage auraient-elles été les mêmes sans ce passage chez les frères Coen ? Sans cette comédie déjantée qui révèle au grand public la folie douce du neveu de Francis Ford Coppola, totalement à l'aise dans ce rôle cartoonesque dont on retrouvera des traces dans quelques-unes de ses prestations suivantes. Le combo moustache - mèche folle d'Arizona Junior ne sera, en revanche, jamais reconduit.
ROCK (1996)
Et Nicolas Cage devint héros d'action, devant la caméra d'un Michael Bay dont le talent, révélé par Bad Boys, explose vraiment à la face du grand public avec ce qui reste aujourd'hui l'un de ses meilleurs films. Si ce n'est le meilleur. Fraîchement oscarisé, l'acteur monte en puissance au fil du récit de Rock, passant du monsieur tout le monde au héros christique, alors que son jeu s'accorde parfaitement avec le style grandiloquent et quasi-opératique du cinéaste. À tel point que l'on regrette qu'ils n'aient pas retravaillé ensemble ensuite, même si Cage a retrouvé le producteur Jerry Bruckheimer pour Les Ailes de l'enfer.
VOLTE/FACE (1997)
Alors oui : sa doublure se montre souvent, et certains effets ont mal vieilli. Mais ne tient-on pas là l'une des prestations les plus jouissives de Nicolas Cage ? Car l'acteur fait mieux que jouer le méchant puis le gentil de l'histoire : il incarne littéralement John Travolta, et semble même avoir grandi lorsqu'il se glisse dans sa peau. Au final c'est une véritable duel de cabots qu'orchestre John Woo, car la finesse n'est clairement pas le mot d'ordre des prestations de chacun, mais c'est tout ce qui fait le charme de Volte/Face. Ça et la façon miraculeuse qu'il a de flirter avec le ridicule sans jamais y sombrer, alors que ce ne sont pas les occasions qui manquent.
Les Associés (2003)
Nouveau réalisateur de prestige pour l'acteur, qui tourne cette fois avec Ridley Scott. Pas d'aliens dans cette histoire, mais le parcours d'un arnaqueur bourré de tics qui va se retrouver à gérer une adolescente qui s'avère être... sa fille ! Ce rôle hors norme de phobique incontrôlable permet d'admirer une performance sans faille de Nicolas Cage qui alterne les moments de calme et un jeu bien dosé lorsqu'il s'agit de jouer sa maladie. Un film à mettre devant tous les yeux.
LEAVING LAS VEGAS (1995)
Le film qui valut à Nicolas Cage son Oscar du Meilleur acteur. Il incarne dans Leaving Las Vegas un scénariste alcoolique décidé à boire jusqu'à en mourir. Il s'installe à deux pas d'une rue dans laquelle les bars ne ferment jamais et rencontre une jeune prostituée dont il tombe amoureux. Mais le sauvera-t-elle pour autant ? Nicolas Cage fit une préparation importante, dont une partie consista pour lui à se filmer réellement saoûl pour ensuite pouvoir reproduire son phrasé d'homme saoûl à jeun. En recevant son prix, Cage dira "j'espère que l'on encouragera dans le futur les films alternatifs dans lesquels les expérimentations du jeu d'acteur sont possibles".
SAILOR ET LULA (1990)
Plus encore qu'avec Arizona Junior, c'est grâce à Sailor et Lula que Nicolas Cage a gagné ses galons d'acteur rock'n'roll. La veste en peau de serpent, les santiags ou la scène d'ouverture de cette relecture sous acides du Magicien d'Oz y sont sans doute pour beaucoup, au même titre que son investissement total, qui deviendra l'une de ses marques de fabrique, y compris dans les mauvais films. Ce qui n'est absolument pas le cas de celui de David Lynch, aussi fascinant qu'électrisant, auréolé d'une Palme d'Or au Festival de Cannes 1990.
KICK-ASS (2010)
Entre deux Ghost Rider de sinistre mémoire, le fan de super-héros qu'est Nicolas Cage (qui a emprunté son pseudo d'acteur chez Luke Cage) s'éclate dans le jeu de massacre de Matthew Vaughn avec un personnage de justicier ultra-violent dont il calque le phrasé sur celui d'Adam West, le Batman de la série homonyme et kitsch des années 60. Décalage garanti pour un second rôle dont l'absence sera l'un des défauts de la suite de Kick-Ass.
THE WEATHER MAN (2005)
Entre deux Pirates des Caraïbes, Gore Verbinski s'attelait à ce démontage du rêve américain, un film dépressif dans lequel un présentateur météo essaye de remettre de l'ordre dans sa vie avant d'accepter un nouveau travail. Cage et son regard de chien battu s'adaptent parfaitement au rôle de cet homme accablé, symbole des Etats-Unis post-11 septembre. The Weather Man fut un échec au box-office, mais mettant les Américains face à leur propre mal-être, comment aurait-il pu en être autrement ?
A TOMBEAU OUVERT (2000)
Le film fut un échec cuisant au box-office, les conditions de tournage (de nuit au mois de décembre) furent compliquées et son réalisateur Martin Scorsese ne prit aucun plaisir à le mettre en scène. Pourtant, A tombeau ouvert mérite d'être redécouvert. Scorsese et Cage ont roulé avec des ambulanciers de New York pour préparer leur sujet et l'acteur donne son meilleur au réalisateur des Affranchis. Ce rôle d'un ambulancier ressassant ses échecs et voyant tout en noir mis devant se remettre en cause restera comme un de ses rôles majeurs.
BENJAMIN GATES ET LE SECRET DES TEMPLIERS (2004)
Vingt ans après Indiana Jones et le temple maudit sort un film d'aventures qui allait marquer sa génération. NIcolas Cage interprète un archéologue aventurier cherchant à trouver le trésor mythique des templiers. Cage retrouve avec ce personnage une partie de lui-même : le collectionneur compulsif. Comme lui, Benjamin Gates est obsédé par la possession de certains objets réputés mythiques. Le succès de ce film d'action-aventure sera au rendez-vous et aura une suite deux ans plus tard, Benjamin Gates et le livre des secrets (2008).
SNAKE EYES (1998)
Une conspiration est à l'oeuvre en marge d'un match de boxe et l'inspecteur corrompu Rick Santoro est mis sur l'affaire. Ce huis clos paranoïaque dans un palais des sports permet à Brian De Palma de livrer des plans séquences d'anthologie, de se livrer au split-screen pour gagner en intensité et à Nicolas Cage de montrer qu'il est capable de s'adapter à ces chorégraphies complexes.
Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans (2010)
Après avoir joué l'alcoolisme dans Leaving Las Vegas, Cage s'intéresse cette fois à l'addiction médicamenteuse. Interprétant un flic que les douleurs dorsales obligent à prendre des médicaments auxquels il devient accroc, Cage donne là encore une excellente prestation face à Eva Mendes qu'il retrouve après Ghost Rider (2007). Werner Herzog dirige correctement Cage qui n'en fait jamais trop, en parsement le film d'une étrangeté qui n'est pas sans ajouter au charme de l'ensemble.
SPIDER-MAN NEW GENERATION (2018)
Nicolas Cage est certes un acteur qui s'investit physiquement dans chacun de ses rôles. Mais il ne faut pas oublier son travail vocal, dans Les Croods, Teen Titans GO ! To the Movies (où il incarne enfin Superman, plus d'une décennie après l'abandon du Superman Lives ! de Tim Burton) ou Spider-Man New Generation, qui le voit doubler Spider-Man Noir, hilarante variante de l'Homme-Araignée sortie d'un univers de film noir. Et sans couleurs.
ADAPTATION (2002)
Après "Nicolas Cage incarne John Travolta" (Volte/Face), voici "Nicolas Cage se dédouble". Mieux : il prête ses traits au scénariste Charlie Kaufman, qui s'est inspiré d'un blocage qu'il a vécu face à un script pour écrire celui d'Adaptation, et à son frère jumeau fictif. Les looks restent les mêmes (pas de barbe mais des cheveux frisés), l'acteur est tour-à-tour coincé et complexé, puis extraverti, selon le personnage qu'il interprète. Sans en faire trop non plus, permettant au propos théorique et à la mise en abyme de ne pas disparaître derrière son jeu.
LORD OF WAR (2006)
Le look et la prestation sont sobres, l'acteur se révélant très crédible en VRP. Mais c'est pourtant l'un des films les plus mémorables de Nicolas Cage. Peut-être parce que, comme dans Adaptation, il ne fait pas d'ombre au propos ici développé par le réalisateur Andrew Niccol dans cette charge cinglante contre la vente d'armes dans le monde, qui s'ouvre avec un (faux) plan-séquence terrifiant et se clôt de façon glaçante. Le fait que tout ce que Lord of War raconte soit encore d'actualité n'aidant sûrement pas à se rassurer.
Bonus - SONNY (2002)
Nicolas Cage n'y fait qu'une brève apparition mais il s'agit surtout de sa seule et unique réalisation. Porté par James Franco, le film raconte l'histoire de Sonny, un prostitué travaillant pour sa mère tyrannique. Alors qu'il cherche à changer de métier, le séduisant jeune homme tombe amoureux d'une des nouvelles prostituées de la maison close, Carol. Difficile à voir aujourd'hui, cette chronique sociale est aussi un drame humain très tendre, que l'on attendait pas forcément de Nicolas Cage, qui livre un film visuellement attractif situé dans la ville de son coeur : la Nouvelle-Orléans.