Longtemps annoncé (et espéré) sous la forme d'une adaptation au cinéma, la cultissime licence vidéoludique Castlevania a finalement vu le jour sous la forme d'une série animée diffusée sur Netflix en 2017. Une mini-série plutôt, vu le faible nombre d'épisodes : à peine quatre. Passé une certaine crainte initiale, le résultat était là, adulte, très fidèle à la licence. Les (télé)spectateurs ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, réservant un accueil très enthousiaste à cette mini-série écrite par Warren Ellis, qui avait d'ailleurs conçu celle-ci pour une exploitation en Direct-to-Video d'abord avant de l'adapter pour la TV. Devant le succès, Netflix a logiquement commandé une seconde saison, cette fois-ci de 8 épisodes, dont la diffusion doit commencer ce 26 octobre.
Ce succès -mérité- fait d'autant plus plaisir qu'il a le mérite de rompre au moins un peu avec la malédiction des adaptations cinématographiques de licences vidéoludiques qui sont le plus souvent ratées, à l'exception d'une toute petite poignée. Des échecs s'expliquant, comme toujours, par de nombreuses raisons, qui seraient de toute façon trop longues à exposer ici; et surtout parce qu'on l'a déjà fait à plusieurs reprises dans le passé.
Diffusion de la série animée Skylanders, basée sur la franchise de l'éditeur de jeux vidéo Activision; peut-être une future adaptation de la cultissime licence Diablo de Blizzard Entertainment sur Netflix, même si rien d'officiel n'a filtré pour le moment; future adaptation ultra attendue de The Witcher, même s'il s'agit avant tout de l'adaptation de la série de livres de l'auteur polonais Andrzej Sapkowski, brillamment portés en jeux vidéo; les deux saisons de Castlevania... Et si Netflix devenait une sorte de terre promise pour les adaptations de licences vidéoludiques ?
Des adaptations sous forme de séries, live ou animées. Car il faut se rendre à l'évidence : l'univers de certaines licences est tellement riche et vaste, immersif, que ce soit dans l'approche visuelle, narrative et thématique, sans compter parfois une galerie impressionnante de personnages, qu'elles méritent d'avoir un traitement sous forme de série, même mini, sous peine de les vider irrémédiablement de leur substance en passant avec pertes et fracas par la case cinéma. Du reste, on partage en partie les propos de Thomas Harlan, derrière la société Contradiction Films, productrice de la future série Alan Wake qui fut annoncée en septembre dernier : "le format des séries TV est bien mieux adapté pour les adaptations de licences de jeux vidéo que le cinéma. Comment retranscrivez-vous une expérience de jeu de 20, 30 ou 40h ou plus encore en seulement 90 min ? je ne pense pas que ce soit possible".
De là cette idée de suggérer cinq jeux vidéo qu'on aimerait beaucoup voir adaptés sur la plateforme. Et vous, quels sont les vôtres ?
La saga des Fallout
"La guerre. La guerre ne change jamais". Une cultissime Tagline pour une licence qui ne l'est pas moins : Fallout. On pourrait dire que cette formidable saga post-apocalyptique est au jeu vidéo ce que la saga post-apo Mad Max est au cinéma : incontournable. La série des jeux Fallout n'ayant d'ailleurs jamais manqué de rendre hommage à son pendant cinématographique, même si son univers est avant tout ancré dans le rétro-futurisme des années 50. C'est ce qui fait tout le charme de cette cultissime licence, vendue à plusieurs dizaines de millions d'exemplaires. Chaque annonce d'un nouvel opus est, à ce titre, un petit événement. Le prochain opus d'ailleurs, Fallout 76, est attendu pour le 14 novembre prochain, trois ans à peine après Fallout 4.
Prenant donc place dans un monde dévasté suite à une guerre nucléaire, les jeux ont eu par exemple pour toile de fond les villes de Boston, Washington, Las Vegas, et dans le prochain, l'Etat de Virginie. Peuplé d'une énorme galerie de personnages parfois attachants, sans scrupules, vicieux, entre réfugiés sortant de leurs abris anti-atomiques où ils ont grandis, bandes de raiders (pillars), créatures mutantes, milices fascistes et autres confréries armées jusqu'aux dents, l'univers de la licence Fallout est d'une incroyable richesse. Et, jeu de rôle oblige, la durée de vie de chaque jeu se mesure logiquement en plusieurs dizaines d'heures. Non seulement le format d'une série permettrait de développer les personnages, l'ambiance, mais offrirait aussi l'opportunité de séquences d'actions démentes, du niveau de celle de Mad Max : Fury Road, avec un traitement visuel ad hoc, forcément traité à grands renforts de CGI. Mettre sur pied une telle série possédant un tel background serait sûrement coûteux, mais ce n'est pas ce qui semble effrayer Netflix. Si le résultat était à la hauteur, on tiendra sans doute là LA série Survival ultime, enterrant en deux coups de pelle The Walking Dead.
Quoi qu'il en soit, l'idée d'une série sur l'univers Fallout ne relève pas forcément du voeux pieux. En 2009, la société Bethesda Softworks, propriétaire de la licence, déposait auprès de l'US Patent and Trademark Office (l'organisme chargé de gérer les droits et autres copyrights) le nom de "Fallout", pour un "service de divertissement sous la forme d'un programme télévisé", ainsi que pour un ou des "film(s) se déroulant dans un univers post-apocalyptique".
Si ça n'a pas beaucoup bougé depuis, Todd Howard, le producteur exécutif des jeux, s'était exprimé en 2016 sur le sujet, avouant avoir rencontré à plusieures reprises les Majors. "Nous avons eu plusieurs réunions à ce sujet durant des années et il n'y a jamais vraiment eu de véritable déclenchement même si je me disais que ça pourrait être aussi bon que le jeu. Une adaptation pourrait toutefois se faire, je n'exclus pas cette possibilité". Croisons fort les doigts...
Ci-dessous, la bande-annonce Live "The Wanderer" de Fallout 4, qui plante le cadre du jeu...
La saga des jeux Elder Scrolls (Oblivion, Skyrim, Morrowind...)
Tant qu'à parler des jeux de l'éditeur Bethesda, autant continuer sur cette lancée avec une autre colossale licence de l'éditeur : la saga des jeux de rôle Elder Scrolls. Une des franchises vidéoludiques les plus connues au monde et qui a vu le jour en 1994, les jeux Elder Scrolls se déroule dans un univers Fantasy. Chaque épisode de The Elder Scrolls a toujours apporté des éléments uniques à la série en termes de style de jeu, entre autres un immense monde ouvert et le système de progression, et incorpore des références culturelles riches et diversifiées, bien au-delà de son inspiration initiale qu'est le médiéval-fantastique.
Basée sur un Lore d'une incroyable richesse, que ce soit le nombre de personnages croisés, le nombre de races créées ou le nombre de créatures rencontrées, sans oublier des paysages aussi diversifiés que fabuleux, la saga des Elder Scrolls pourrait donner une fantastique adaptation en série. Soyons fous : une série qui possèderait même une bande originale composée par Jeremy Soule, déjà à l'oeuvre sur la licence jeu vidéo. Tous ceux et celles qui ont essoré l'extraordinaire jeu The Elder Scrolls V :Skyrim, sorti en 2011, savent à quel point le compositeur est capable de signer de sublimes partitions. Le carton planétaire de la série Game of Thrones, avec certes un budget particulièrement costaud, a prouvé qu'il existe un vrai public pour ce type d'univers. Au fond, une série TV The Elder Scrolls pourrait être une combinaison rêvée entre Game of Thrones, Vikings, et Le Seigneur des anneaux. Et lorsqu'on sait justement qu'Amazon lâche 1 milliard $ pour 5 futures saisons de l'adaptation de l'oeuvre de J.R.R. Tolkien...
Pour avoir une (toute) petite idée, ci-dessous, l'extraordinaire bande-annonce de Elder Scrolls V : Skyrim, sorti en 2011, baignée par le Score hypnotique et épique de Jeremy Soule. Dans le genre, ce Trailer est un chef-d'oeuvre du genre.
La franchise des jeux "Mafia"
Qu'on se le dise : Les Soprano, créé par David Chase, qui nous plongeait dans les arcanes de la famille du parrain Tony Soprano, incarné par l'inoubliable et regretté James Gandolfini, est une des meilleures séries jamais créées. La série, devenue culte, a fait les beaux jours de la chaîne HBO. Si Netflix décidait d'avoir sa propre série sur la mafia, elle pourrait lorgner du côté de la franchise vidéoludique Mafia. Elle pourrait même s'articuler exactement comme la série phare de la plateforme Netflix, Narcos, qui s'est d'abord intéressée aux cartels colombiens de la drogue avant de poser ses caméras du côté des cartels mexicains; le tout à des périodes différentes.
La saga des jeux Mafia regroupe trois jeux, dont le dernier est sorti en 2016. Chacun d'eux a pour cadre une période historique bien distinct et une ville fictive, mais toujours basé sur une ville bien réelle. Par exemple, le premier jeu (2002) se déroulait dans les années 1930, dans la ville fictive de Lost Heaven, très largement inspirée du Chicago des années 1930. Le joueur y incarnait Tommy Angelo, un chauffeur de taxi qui devait prouver sa valeur à la mafia de la ville avant de grimper petit à petit dans ses rangs. Dans le second jeu, la période débutait au lendemain de la guerre, en 1945, jusqu'au début des années 1960, et suivait un américain d'origine sicilienne, Vitto Scaletta, démobilisé après la guerre, ayant rejoint les rangs de la mafia. L'action se déroulait dans la ville fictive d'Empire Bay, très inspirée des villes de New York et de San Francisco. Mafia III quant à lui se déroulait en 1968 dans la ville fictive de New Bordeaux, véritable pendant vidéoludique de la Nouvelle Orléans. Un jeu dans lequel on suivait l'ascension d'un afro-américain du nom de Lincoln Clay, démobilisé et désoeuvré après la guerre du Viêtnam, monter un empire du crime en faisant tomber la mafia italienne. Les trois jeux ne sont pas connectés artificiellement, puisqu'on retrouvait par exemple dans Mafia II des personnages très importants issus du premier volet de la saga. La saga vidéoludique Mafia adaptée en série pourrait-elle devenir un nouvel équivalent de celle du Parrain au cinéma ?
Ci-dessous, notre reportage sur le jeu Mafia III. Vous saviez qu'historiquement, la mafia s'était d'abord installée à la Nouvelle Orléans avant de venir à New York ou Chicago ?
La saga Mass Effect
La licence Mass Effect est au jeu vidéo ce que la licence Star Wars est au cinéma : culte. Développé par le brillant studio Bioware, Mass Effect, véritable Space Opera vidéoludique, a vu le jour en 2007. Le jeu se déroulait en 2183, dans un univers où l'humanité est désormais capable de se déplacer dans la galaxie grâce à l'effet cosmodésique, connu des autres espèces sous le nom de «Mass Effect», à la suite de découvertes technologiques d'origine extra-terrestre sur la planète Mars. Le joueur incarnait le commandant Shepard, officier des forces armées spéciales (N7) de l'Alliance interstellaire. De ses actions et décisions à bord de la frégate spatiale Normandy dépendait le sort de l'espèce humaine et de toute la galaxie. En dehors du Normandy, Shepard était toujours accompagné de deux membres de son équipage, à choisir en fonction des personnes embauchées au cours de l'aventure ou déjà présentes sur le vaisseau au début du jeu. Chacun avait une personnalité et une classe différente. Il était en outre possible d'entretenir des relations approfondies avec ces membres de l'équipage, y compris une relation amoureuse si le joueur poussait dans la bonne direction le bon personnage, notamment grâce à des séquences de dialogues à choix multiples.
Peu importe au fond que les fans hurlèrent à la déception (et ne se privèrent pas de le faire savoir...) pour l'épilogue bâclé de Mass Effect 3 en 2012, et que Mass Effect : Andromeda, débutant un nouvel arc narratif avec de nouveaux personnages, fut une semi déception, en 2017. La saga Mass Effect reste quand même formidable, attachante avec ses très nombreux personnages, très immersive, et possédant de chouettes séquences d'actions. A Bien y réfléchir, le commandant Shepard du jeu et son odyssée à travers la galaxie a des résonnances avec l'épopée de l'amiral William Adama dans la fabuleuse série Battlestar Galactica. Les exploits et les (més)aventures du Galactica, du capitaine Kara "Starbuck" Trace, du Capitaine Lee "Apollo" Adama et des autres ont laissé des souvenirs indélébiles chez ceux et celles qui ont découvert cette série. Netflix pourrait tout à fait avoir, elle aussi, sa série "à la Battlestar Galactica", en adaptant une licence telle que Mass Effect. D'autant qu'elle est depuis des années annoncée pour être adaptée au cinéma par Legendary Pictures, et que la dernière prise de parole du studio sur le sujet remonte à 2011...
Ci-dessous, le Trailer épique de lancement de Mass Effect 2, qui donne une bonne idée de son univers...
Bioshock
Chef-d'oeuvre vidéoludique absolu sorti en 2007 et créé par le fameux Game Director Ken Levine, Bioshock a incontestablement marqué d'une pierre blanche le monde des jeux vidéo. Largement influencé par tout un courant littéraire d'oeuvres utopiques et dystopiques au milieu desquelles se trouvent celles d'Ayn Rand et George Orwell, le premier volet de la trilogie des jeux Bioshock se déroulait en 1960. Le joueur y incarnait un personnage victime d'un crash aérien en pleine mer, et découvrait une immense ville sous-marine cachée aux yeux de tous du nom de Rapture. Une ville construite par un mégalomane milliardaire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale du nom d'Andrew Ryan, afin d'y réaliser ses rêves les plus fous de société utopique, loin de toute morale extérieure. Baignant dans une fabuleuse ambiance Art deco mâtinée de Steampunk, une ambiance malsaine aussi, le joueur avancait dans sa quête au milieu d'une ville devenue incontrôlable, où la population, devenue folle après l'abus d'une mystérieuse substance baptisée "Adam", se livrait à une véritable guerre civile. Par ses qualités d'écriture, la noirceur absolue de son scénario, sa mise en scène, sa capacité à brasser avec une intelligence souvent confondante des thèmes puissants, y compris philosophiques, sans oublier bien sûr son ambiance unique, ce FPS narratif fut, pour nombre de joueurs, une expérience inoubliable. Si une suite, Bioshock 2, est sortie en 2010, Ken Levine préféra se concentrer sur Bioshock Infinite, sorti en 2013, qui se déroulait cette fois-ci dans une fantastique cité céleste du nom de Columbia.
Dès 2008, on parlait déjà d'une adaptation cinématographique de la licence Bioshock, avec à la barre Gore Verbinski. Après avoir été remplacé aux commandes par Juan Carlos Fresnadillo, le projet a finalement été sabordé par Universal, pour qui l'enveloppe budgétaire du film était exhorbitante : 160 millions $, d'autant que l'on parlait à l'époque d'un film classé "R", justifié par la noirceur de l'univers de Bioshock. Et depuis ? Plus rien, justement, côté cinéma. Pourquoi pas, in fine, une adaptation en série, même une mini-série, chez Netflix ? L'univers incroyable de cette licence pourrait tout à fait s'y prêter, car les créateurs pourraient notamment considérablement développer les personnages, souvent fascinants, comme le Dr Tenenbaum, Andrew Ryan, Atlas, le Dr généticien Suchong, ect... Les liens qui les unissent ou inversements; comment la ville de Rapture fut plongée dans cette guerre civile, montrer les coulisses de la création de LA créature la plus fascinante de la licence, le Big Daddy et son scaphandre de combat tout droit sorti de l'univers de Jules Verne, qui protège les petites soeurs récoltant l'Adam sur les cadavres des habitants de Rapture...
Vu la puissance visuelle de l'oeuvre vidéoludique, une série Bioshock coûterait logiquement cher à produire, ne serait-ce que pour donner aux décors un aspect "réaliste" et pas bourrés de CGI. Mais on se surprend à rêver à un résultat qui pourrait être, entre de bonnes mains, fabuleux. Pourquoi pas celles de Guillermo del Toro ? Vu l'idylle entre le cinéaste et Netflix, et vu l'amour inconditionnel du cinéaste pour les jeux vidéo au point d'avoir tenté à deux reprises d'en créer un, sans compter que le réalisateur vénère Bioshock, on se surprend à rêver doucement...
Ci-dessous, une compilation de trois teasers des trois jeux de la saga Bioshock...
Et en bonus, notre émission Game in Ciné de mars 2013, que nous avions entièrement consacrée à Bioshock Infinite, le 3e volet de la saga, en compagnie de son créateur, le grand Game Director Ken Levine. L'occasion de revenir notamment avec lui sur ses infuences ciné autour de la licence, sans oublier justement le projet avorté d'adaptation de Bioshock au ciné !
Fallout
"La guerre. La guerre ne change jamais". Une cultissime Tagline pour une licence qui ne l'est pas moins : Fallout. On pourrait dire que cette formidable saga post-apocalyptique est au jeu vidéo ce que la saga post-apo Mad Max est au cinéma : incontournable. La série des jeux Fallout n'ayant d'ailleurs jamais manqué de rendre hommage à son pendant cinématographique, même si son univers est avant tout ancré dans le rétro-futurisme des années 50. C'est ce qui fait tout le charme de cette cultissime licence, vendue à plusieurs dizaines de millions d'exemplaires. Chaque annonce d'un nouvel opus est, à ce titre, un petit événement. Le prochain opus d'ailleurs, Fallout 76, est attendu pour le 14 novembre prochain, trois ans à peine après Fallout 4.
Prenant donc place dans un monde dévasté suite à une guerre nucléaire, les jeux ont eu par exemple pour toile de fond les villes de Boston, Washington, Las Vegas, et dans le prochain, l'Etat de Virginie. Peuplé d'une énorme galerie de personnages parfois attachants, sans scrupules, vicieux, entre réfugiés sortant de leurs abris anti-atomiques où ils ont grandis, bandes de raiders (pillars), créatures mutantes, milices fascistes et autres confréries armées jusqu'aux dents, l'univers de la licence Fallout est d'une incroyable richesse. Et, jeu de rôle oblige, la durée de vie de chaque jeu se mesure logiquement en plusieurs dizaines d'heures. Non seulement le format d'une série permettrait de développer les personnages, l'ambiance, mais offrirait aussi l'opportunité de séquences d'actions démentes, du niveau de celle de Mad Max : Fury Road, avec un traitement visuel ad hoc, forcément traité à grands renforts de CGI. Mettre sur pied une telle série possédant un tel background serait sûrement coûteux, mais ce n'est pas ce qui semble effrayer Netflix. Si le résultat était à la hauteur, on tiendra sans doute là la série Survival ultime enterrant en deux coups de pelle The Walking Dead.
Quoi qu'il en soit, l'idée d'une série sur l'univers Fallout ne relève pas forcément du voeux pieux. En 2009, la société Bethesda Softworks, propriétaire de la licence, déposait auprès de l'US Patent and Trademark Office (l'organisme chargé de gérer les droits et autres copyrights) le nom de "Fallout", pour un "service de divertissement sous la forme d'un programme télévisé", ainsi que pour un ou des "film(s) se déroulant dans un univers post-apocalyptique". Si ca n'a pas beaucoup bougé depuis, Todd Howard, le producteur exécutif des jeux s'était exprimé en 2016 sur le sujet, avouant avoir rencontré à plusieures reprises les Majors. "Nous avons eu plusieurs réunions à ce sujet durant des années et il n'y a jamais vraiment eu de véritable déclenchement même si je me disais que ça pourrait être aussi bon que le jeu. Une adaptation pourrait toutefois se faire, je n'exclus pas cette possibilité". Croisons fort les doigts...
The Elder Scrolls, ici illustré avec un concept Art de "The Elder Scrolls V : Skyrim"
Tant qu'à parler des jeux de l'éditeur Bethesda, autant continuer sur cette lancée avec une autre colossale licence de l'éditeur : la saga des jeux de rôle Elder Scrolls. Une des franchises vidéoludiques les plus connues au monde et qui a vu le jour en 1994, les jeux Elder Scrolls se déroule dans un univers Fantasy. Chaque épisode de The Elder Scrolls a toujours apporté des éléments uniques à la série en termes de style de jeu, entre autres un immense monde ouvert et le système de progression, et incorpore des références culturelles riches et diversifiées, bien au-delà de son inspiration initiale qu'est le médiéval-fantastique. Basée sur un Lore d'une incroyable richesse, que ce soit le nombre de personnages croisés, le nombre de races créées ou le nombre de créatures rencontrées, sans oublier des paysages aussi diversifiés que fabuleux, la saga des Elder Scrolls pourrait donner une fantastique adaptation en série. Soyons fous : une série qui possèderait même une bande originale composée par Jeremy Soule, déjà à l'oeuvre sur la licence jeu vidéo. Tous ceux et celles qui ont essoré l'extraordinaire jeu The Elder Scrolls V :Skyrim, sorti en 2011, savent à quel point le compositeur est capable de signer de sublimes partitions. Le carton planétaire de la série Game of Thrones, avec certes un budget particulièrement costaud, a prouvé qu'il existe un vrai public pour ce type d'univers. Au fond, une série TV The Elder Scrolls pourrait être une combinaison rêvée entre Game of Thrones, Vikings, et Le Seigneur des anneaux. Et lorsqu'on sait justement qu'Amazon lâche 1 milliard $ pour 5 futures saisons de l'adaptation de l'oeuvre de J.R.R. Tolkien...
La franchise des jeux Mafia (1 à 3)
Qu'on se le dise : Les Soprano, créé par David Chase, qui nous plongeait dans les arcanes de la famille du parrain Tony Soprano, incarné par l'inoubliable et regretté James Gandolfini, est une des meilleures séries jamais créées. La série, devenue culte, a fait les beaux jours de la chaîne HBO. Si Netflix décidait d'avoir sa propre série sur la mafia, elle pourrait lorgner du côté de la franchise vidéoludique Mafia. Elle pourrait même s'articuler exactement comme la série phare de la plateforme Netflix, Narcos, qui s'est d'abord intéressée aux cartels colombiens de la drogue avant de poser ses caméras du côté des cartels mexicains; le tout à des périodes différentes. La saga des jeux Mafia regroupe trois jeux, dont le dernier est sorti en 2016. Chacun d'eux a pour cadre une période historique bien distinct et une ville fictive, mais toujours basé sur une ville bien réelle. Par exemple, le premier jeu (2002) se déroulait dans les années 1930, dans la ville fictive de Lost Heaven, très largement inspirée du Chicago des années 1930. Le joueur y incarnait Tommy Angelo, un chauffeur de taxi qui devait prouver sa valeur à la mafia de la ville avant de grimper petit à petit dans ses rangs. Dans le second jeu, la période débutait au lendemain de la guerre, en 1945, jusqu'au début des années 1960, et suivait un américain d'origine sicilienne, Vitto Scaletta, démobilisé après la guerre, ayant rejoint les rangs de la mafia. L'action se déroulait dans la ville fictive d'Empire Bay, très inspirée des villes de New York et de San Francisco. Mafia III quant à lui se déroulait en 1968 dans la ville fictive de New Bordeaux, véritable pendant vidéoludique de la Nouvelle Orléans. Un jeu dans lequel on suivait l'ascension d'un afro-américain du nom de Lincoln Clay, démobilisé et désoeuvré après la guerre du Viêtnam, monter un empire du crime en faisant tomber la mafia italienne. Les trois jeux ne sont pas connectés artificiellement, puisqu'on retrouvait par exemple dans Mafia II des personnages très importants issus du premier volet de la saga. La saga vidéoludique Mafia adaptée en série pourrait-elle devenir un nouvel équivalent de celle du Parrain au cinéma ?
La saga "Mass Effect"
La licence Mass Effect est au jeu vidéo ce que la licence Star Wars est au cinéma : culte. Développé par le brillant studio Bioware, Mass Effect, véritable Space Opera vidéoludique, a vu le jour en 2007. Le jeu se déroulait en 2183, dans un univers où l'humanité est désormais capable de se déplacer dans la galaxie grâce à l'effet cosmodésique, connu des autres espèces sous le nom de «Mass Effect», à la suite de découvertes technologiques d'origine extra-terrestre sur la planète Mars. Le joueur incarnait le commandant Shepard, officier des forces armées spéciales (N7) de l'Alliance interstellaire. De ses actions et décisions à bord de la frégate spatiale Normandy dépendait le sort de l'espèce humaine et de toute la galaxie. En dehors du Normandy, Shepard était toujours accompagné de deux membres de son équipage, à choisir en fonction des personnes embauchées au cours de l'aventure ou déjà présentes sur le vaisseau au début du jeu. Chacun avait une personnalité et une classe différente. Il était en outre possible d'entretenir des relations approfondies avec ces membres de l'équipage, y compris une relation amoureuse si le joueur poussait dans la bonne direction le bon personnage, notamment grâce à des séquences de dialogues à choix multiples. Peu importe au fond que les fans hurlèrent à la déception (et ne se privèrent pas de le faire savoir...) pour l'épilogue bâclé de Mass Effect 3 en 2012, et que Mass Effect : Andromeda, débutant un nouvel arc narratif avec de nouveaux personnages, fut une semi déception, en 2017. La saga Mass Effect reste quand même formidable, attachante avec ses très nombreux personnages, très immersive, et possédant de chouettes séquences d'actions. A Bien y réfléchir, le commandant Shepard du jeu et son odyssée à travers la galaxie a des résonnances avec l'épopée de l'amiral William Adama dans la fabuleuse série Battlestar Galactica. Les exploits et les (més)aventures du Galactica, du capitaine Kara "Starbuck" Trace, du Capitaine Lee "Apollo" Adama et des autres ont laissé des souvenirs indélébiles chez ceux et celles qui ont découvert cette série. Netflix pourrait tout à fait avoir, elle aussi, sa série "à la Battlestar Galactica", en adaptant une licence telle que Mass Effect. D'autant qu'elle est depuis des années annoncée pour être adaptée au cinéma par Legendary Pictures, et que la dernière prise de parole du studio sur le sujet remonte à 2011...
Bioshock
Chef-d'oeuvre vidéoludique absolu sorti en 2007 et créé par le fameux Game Director Ken Levine, Bioshock a incontestablement marqué d'une pierre blanche le monde des jeux vidéo. Largement influencé par tout un courant littéraire d'oeuvres utopiques et dystopiques au milieu desquelles se trouvent celles d'Ayn Rand et George Orwell, le premier volet de la trilogie des jeux Bioshock se déroulait en 1960. Le joueur y incarnait un personnage victime d'un crash aérien en pleine mer, et découvrait une immense ville sous-marine cachée aux yeux de tous du nom de Rapture. Une ville construite par un mégalomane milliardaire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale du nom d'Andrew Ryan, afin d'y réaliser ses rêves les plus fous de société utopique, loin de toute morale extérieure. Baignant dans une fabuleuse ambiance Art deco mâtinée de Steampunk, une ambiance malsaine aussi, le joueur avancait dans sa quête au milieu d'une ville devenue incontrôlable, où la population, devenue folle après l'abus d'une mystérieuse substance baptisée "Adam", se livrait à une véritable guerre civile. Par ses qualités d'écriture, la noirceur absolue de son scénario, sa mise en scène, sa capacité à brasser avec une intelligence souvent confondante des thèmes puissants, y compris philosophiques, sans oublier bien sûr son ambiance unique, ce FPS narratif fut, pour nombre de joueurs, une expérience inoubliable. Si une suite, Bioshock 2, est sortie en 2010, Ken Levine préféra se concentrer sur Bioshock Infinite, sorti en 2013, qui se déroulait cette fois-ci dans une fantastique cité céleste du nom de Columbia. Dès 2008, on parlait déjà d'une adaptation cinématographique de la licence Bioshock, avec à la barre Gore Verbinski. Après avoir été remplacé aux commandes par Juan Carlos Fresnadillo, le projet a finalement été sabordé par Universal, pour qui l'enveloppe budgétaire du film était exhorbitante : 160 millions $, d'autant que l'on parlait à l'époque d'un film classé "R", justifié par la noirceur de l'univers de Bioshock. Et depuis ? Plus rien, justement, côté cinéma. Pourquoi pas, in fine, une adaptation en série, même une mini-série, chez Netflix ? L'univers incroyable de cette licence pourrait tout à fait s'y prêter, car les créateurs pourraient notamment considérablement développer les personnages, souvent fascinants, comme le Dr Tenenbaum, Andrew Ryan, Atlas, le Dr généticien Suchong, ect... Les liens qui les unissent ou inversements; comment la ville de Rapture fut plongée dans cette guerre civile, montrer les coulisses de la création de LA créature la plus fascinante de la licence, le Big Daddy et son scaphandre de combat tout droit sorti de l'univers de Jules Verne, qui protège les petites soeurs récoltant l'Adam sur les cadavres des habitants de Rapture... Vu la puissance visuelle de l'oeuvre vidéoludique, une série Bioshock coûterait logiquement cher à produire, ne serait-ce que pour donner aux décors un aspect "réaliste" et pas bourrés de CGI. Mais on se surprend à rêver à un résultat qui pourrait être, entre de bonnes mains, fabuleux. Pourquoi pas celles de Guillermo del Toro ? Vu l'idylle entre le cinéaste et Netflix, et vu l'amour inconditionnel du cinéaste pour les jeux vidéo au point d'avoir tenté à deux reprises d'en créer un, sans compter que le réalisateur vénère Bioshock, on se surprend à rêver doucement...