Dans les bas-fonds de Los Angeles, humains et marionnettes – les puppets – vivent ensemble.
Deux détectives, un humain et une marionnette, sont obligés de faire équipe bien malgré eux pour découvrir qui assassine les anciens acteurs du Happy Time Gang, une émission de marionnettes très populaire. Tel est le pitch de Carnage chez les Puppets, en salle ce mercredi.
En voici d'ailleurs la bande-annonce...
Ces marionnette vous rappellent les cultissimes Muppets ? C'est normal ! Les marionnettes du Muppet Show, créées par Jim Henson, sont d'abord apparues dans Sesame street, une célèbre émission américaine destinée aux enfants, de laquelle sont issues les marionnettes du film. Créée par Joan Ganz Cooney et Lloyd Morrisett, coproduite par PBS et The Children's Television Workshop, Sesame Street fut diffusée à partir du 10 novembre 1969 sur le réseau PBS, et fut adaptée dans de nombreux pays, dont la France. Si l'on ajoute à cela le fait que Carnage chez les Puppets est réalisé par Brian Henson, qui n'est autre que le fils du légendaire Jim Henson, la confusion est presque totale. D'autant que Brian a réalisé Noël chez les Muppets en 1992, ainsi que L'île au trésor des Muppets en 1996.
Sauf que Carnage ches les Puppets se pose à des années lumières de l'univers enfantin de son modèle original, et joue à fond, totalement décomplexé, la carte du trash et du vulgaire, sans oublier un clin d'oeil un brin provocateur à son modèle avec une catchline bien assaisonnée sur son affiche en VO : "No Sesame. All Street"; soit "Pas de sésame. Que la rue". Pas vraiment ravie de voir sa série détournée ainsi, Sesame Workshop, l'association à but non lucratif qui gère la série TV pour enfant, a carrément vu rouge lorsque le distributeur du film a sorti un Red Band Trailer particulièrement gratiné, en voyant une de ses marionnettes éjaculer...
Ci-dessous, le trailer en question...
Trop, c'est trop. En mai 2018, Sesame Workshop déposait plainte contre la comédie de marionnettes classée R. Selon le site The Wrap, qui rapportait l'information, la plainte indiquait que la campagne marketing du film s'appropriait la marque Sesame Street pour vendre son message violent et vulgaire, et ainsi "ternir la marque de Sesame Street". Du reste, le distributeur français, Metropolitan FilmExport, ne s'est pas privé de surfer sur le caractère trash du film dans son matériel promotionnel. Il suffit de jeter un coup d'oeil aux différentes affiches du film.
Quoi qu'il en soit, la plainte, déposée dans l'Etat de New York, indiquait que le trailer ci-dessus contient des injures, des profanations, de la drogues, de la mysoginie, de la violence, du sexe et même des Muppets qui éjaculent, sans droit sur la marque. "Au contraire, ils distribuent un trailer délibérément trompeur, pour faire croire à l'implication de la marque Sesame". Dans un communiqué, STX Productions, derrière le film, se déclarait "confiante dans sa position légale", regrettant au passage "que Sesame Street ne partage pas [son] sens de l'humour". La plainte fut rejetée le 30 mai 2018. "Nous chérissons le show 1, rue Sésame, et nous sommes évidemment ravis de constater que cette décision renforce les intentions de STX telles qu'elles étaient au départ : honorer l'héritage des créations effectuées par la société de Jim Henson tout en dessinant une distinction très claire entre les Muppets ou Sesame Street, et le nouveau monde créé par Brian Henson et son équipe. Nous pensons que nous avons clairement fait cette distinction avec la tagline "No Sesame, All Street".
