Pour sa réouverture après rénovation, le Cinéma Dreamworks du parc Universal Studios à Los Angeles accueille un invité de marque (et de poids) : Po le panda virevoltant. Devenu le légendaire Guerrier Dragon dans la saga Kung Fu Panda, le plantigrade est désormais le héros d'un court métrage projeté à 180 degrés sur les murs du cinéma : La Quête de l’Empereur. Rencontre avec l'homme derrière ce projet explosif, Jon Corfino.
C’est une expérience unique qui vous transporte totalement au coeur du dessin animé
AlloCiné : Que pouvez-vous nous dire de cette attraction ?
Jon Corfino : Nous avons passé presque deux ans pour repenser entièrement le cinéma Dreamworks qui était avant le "quartier général" de Shrek avec un film 3D. Le style architectural est un mélange de l’influence Art Déco américaine des années 1920 avec un souffle d’inspiration mexicaine. Alors qu’ils sont
dans la queue, les spectateurs feront la connaissance de Pinocchio (de la série des films Shrek) qui les acceuillera dans un jardin merveilleux où se trouvent tous les personnages des dessins animés des Studios Dreamworks. Avant de rentrer dans la salle de projection, on se retrouvera ensuite dans le lobby du bâtiment où sera projetée une séance animée sur les murs. Nous avons conçu cette projection de manière à donner presque une illusion de 3D sans lunettes.
Comment cela fonctionne t-il ?
C’est ce qui est unique avec cette attraction : nous proposons une nouvelle technique pour projeter des images ayant une illusion de volume parfait sans avoir à recourir à la 3D. D’autant que la 3D est plus faite pour une projection centrale et venant vers vous. Alors qu’ici on doit faire appel à une vision périphérique, voire à 360 degrés. Cela n’aurait pas fonctionné avec le 3D. Nous avons utilisé des projecteurs Boxer ultra-perfectionnés en 4K. Et cerise sur le gâteau, nous avons aussi un système avant-gardiste projetant des jets d’eau et du vent quand le Panda navigue sur une barque au milieu des flots déchaînés. C’est une expérience unique qui vous transporte totalement au coeur du dessin animé.
Quel a été le plus grand défi pour mettre en place cette attraction ?
Nous avons déjà dû nous poser la question : allons-nous faire une attraction type "manège", une projection 3D ou une projection "mapping". Au final, c'est la troisième solution qui l’a emporté. Le 3D a vite été abandonnée puisque nous voulions une immersion à 360 degrés. Et nous ne voulions pas faire un autre manège car cela venait juste d’être fait avec le château d’Harry Potter. Ensuite il nous a fallu développer de nouveaux programmes pour donner du relief et de la profondeur à notre projection. C’est ce que l’on appelle le "mapping", la création d’une carte virtuelle en relief sur une surface. Les murs du cinéma sont plats et donc cela rend les calculs plus complexes que si nous projetions sur une structure avec des rebondissements, des crevasses et autres reliefs. Ici nous devons donner l’illusion de la 3D, de la profondeur, de l’épaisseur. Mais au final vous serez bluffés car lorsque vous rentrez dans ce cinéma -qui sans les projections est une salle vide au murs plats et gris- vous allez en fait découvrir un univers riche, aux colonnes gréco-romaines et avec un rideau de salle de cinéma qui n’en est pas un. Tout est faux mais... tellement vrai ! C’est à couper le souffle et à retourner tous vos sens.