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    Danses avec une star (de cinéma) : Bérénice Bejo raconte Le Fakir, The Artist, L'Economie du couple, OSS 117 et Chevalier

    Bollywood dans "L'Extraordinaire voyage du fakir", claquettes dans "The Artist", Maître Gims dans "L'Economie du couple", mambo dans "OSS 177", farandole médiévale dans "Chevalier" : Bérénice Bejo revient sur les scènes de danse de sa carrière.

    L'Extraordinaire voyage du Fakir

    Bérénice Bejo : Je me suis éclatée ! Mais parce que j'avais un peu dansé les années auparavant, donc je commençais à prendre du plaisir. Ce qui est drôle dans cette danse Bollywood, c'est que c'est très expressif. Ça se passe dans le corps, mais tout le visage raconte des trucs : il fallait que je surjoue "je suis en colère", "je ne t'aime pas"... C'était rigolo et folklorique, c'est ce que j'ai aimé. J'ai répété trois semaines ou un mois toute seule, avec la même prof que sur The Artist. Sachant que j'avais ensuite quelques jours de répétition avec Dhanush et le chorégraphe indien, qui allaient me mettre dans le "mood indien". J'étais très impressionnée par Dhanush... C'est très étrange de rencontrer quelqu'un pour la première fois sachant que c'est pour danser ! (Rires) On ne se connaît pas et on doit se mettre à danser.

    OSS 117, Le Caire nid d'espions

    Bérénice Bejo : C'était comme avec Dhanush : j'avais un peu rencontré Jean, mais tu te retrouves à faire du collé-serré avec Jean Dujardin, je n'étais pas très à l'aise. Jean était très doué, il danse super bien. Alors que moi je suis un peu pudique et un peu timide. Pour la petite anecdote, au casting, Michel Hazanavicius ne m'a pas demandé de danser, mais de dire "Oh, un mambo !" J'ai fait trois ou quatre versions de cette réplique... Je crois que c'est là-dessus que j'ai été choisie ! (rires)

    L'Economie du couple

    Bérénice Bejo : Très belle scène. Improvisée pour le coup : elle était écrite, mais on a improvisé la danse. Elle est assez incroyable cette scène, parce qu'elle résume vraiment une famille unie qui n'est plus unie. Les parents font semblant d'être ensemble pour les enfants, et on sent deux adultes complètement détruits : tu vois ce que tu as construit avec ton ex-amoureux, ces deux enfants qui sont le fruit de ton amour qui n'est plus. En jouant la scène, j'ai pleuré dans une des prises, et c'est celle qui a été gardée. Ce n'était pas écrit ainsi, mais j'ai dit au réalisateur qu'en réalité, une mère qui danse avec son ex-mari et ses deux filles, malgré la haine et la colère, doit être bouleversée de se séparer de l'homme avec qui elle a fait des enfants. Quand on l'a répétée, l'équipe était en larmes. C'était assez étonnant. On a commencé à répéter la scène, tout à coup il y a un espèce de silence et on voyait que tout le monde, tous les techniciens étaient... C'était hyper dur.

    The Artist

    Bérénice Bejo : Je crois que j'ai commencé à répéter les claquettes en septembre alors qu'on a tourné en septembre de l'année d'après ! Mais j'avais tellement envie d'y croire à ce projet, tellement envie de me dire que ce film allait se faire, que j'avais dit à Michel Hazanavicius -alors qu'il n'avait même pas financé le film- : "je commence les claquettes, on ne sait jamais". Puis Jean a commencé au mois de février je crois. Au début on faisait une heure par semaine, puis deux, puis trois heures, puis tous les jours... Après j'ai commencé à danser avec la chorégraphe qui m'a aidé pour Le Fakir. Jean et moi, on se connaissait déjà vraiment bien. Mais on a appris chacun de notre côté. On n'a presque jamais travaillé ensemble. Sauf à la fin, on a commencé à répéter ensemble mais quand chacun connaissait la chorégraphie. C'est un long travail les claquettes... Mais ça a été génial. Je suis rentrée dans le personnage de Peppy Miller grâce aux claquettes. Ça a été un tel challenge et un tel cadeau au public. Je me souviendrai toujours de cette projection à Cannes où les journalistes ont fini en applaudissements et debouts. C'est un peu comme L'Extraordinaire voyage du fakir : c'est trop bien, c'est trop agréable, merci ! Il y avait vraiment un merci au réalisateur, aux acteurs, à l'équipe pour ce joli cadeau. Pour moi The Artist c'est comme ce film : un feel-good movie qu'on voit et revoit avec plaisir.

    Chevalier

    Bérénice Bejo : Alors ça, je n'étais pas très bonne... J'étais trop pétrifiée de peur et par l'actrice qui jouait le rôle de la princesse. Rôle pour lequel j'étais allée en casting... Elle dansait super bien, elle était trop cool, elle était trop géniale alors que moi j'étais la petite Française de 21 ans. J'étais vraiment perdue dans la nature sur ce tournage. J'ai adoré, mais elle dansait super bien et moi j'avais l'impression que tout ce que je faisais était nul. Mais je l'ai intégré dans le personnage de Christiana, qui était un personnage un peu timide, un peu fleur bleue. Tout ce que je ressentais d'un peu stressant et angoissant, je l'ai mis dans le personnage et je me suis dit : "Ce n'est pas plus mal, elle ne peut pas super bien danser non plus." Mais c'était horrible ! J'ai très peu répété, je n'ai jamais compris les gestes. Je n'ai jamais compris avant de voir le film. J'étais tellement stressée que j'étais débordée par mes propres émotions. Mais c'était un chouette tournage.

    The Search

    Bérénice Bejo : J'aime beaucoup cette petite scène où j'essaye de le faire danser, parce que c'est le seul moment où le personnage de Carole est un peu normale, pas enfermée dans sa tête et dans ses problèmes. On la voit un peu humaine et j'aime bien cette scène. Et ensuite il y a la magnifique séquence d'Abdul Khalim Mamutsiev, qui était absolument extraordinaire. Michel l'avait poussé à bout, je crois qu'il l'a fait trente fois, il n'en pouvait plus le petit. Et il a gardé la trentième prise. Il dansait tellement bien que ce n'était pas bien... Michel voulait un enfant énervé, donc il lui a fait faire beaucoup de fois pour qu'il s'énerve et qu'il en ait contre Michel. A la fin il le regardait hyper méchamment, et il se passe quelque chose. Et c'est la prise qui a été gardée. J'aime beaucoup ce film.

    Fais de beaux rêves

    Bérénice Bejo : Un film de Marco Bellocchio où je danse avec Valerio Mastandrea. On a complètement improvisé cette scène. Valerio est quelqu'un de très timide, de très pudique, il n'aime pas du tout danser, et c'est une très jolie scène où les personnages se retrouvent enfin, à la fin du film. Je ne danse presque pas, c'est Valerio qui me fait danser, et pour le coup, il y a un peu de moi. C'était le dernier jour de tournage, c'était improvisé, donc tout se mélangeait et il y a un peu de moi. Comme dans The Search d'ailleurs. 

     

    L'Extraordinaire voyage du Fakir

    OSS 117, Le Caire nid d'espions

    L'Economie du couple

    The Artist

    Chevalier

    The Search

    Fais de beaux rêves

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